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À Hanoi, la surpêche se produit quotidiennement. Dans le lit du fleuve Rouge, sur un tronçon traversant la capitale, 30 bateaux de pêche sont en activité toute l’année, période de reproduction incluse.
Un déclin alarmant
«Auparavant, il y avait une forte densité de crevettes et de poissons. Mais ces dernières années, la pêche électrique a fait des ravages, et le nombre de poissons a diminué de 50%», indique Nguyên Minh, 35 ans et une vingtaine d’années de pratique derrière lui. «Nous y pêchons toute l’année. C’est le métier qui nourrit notre famille. Cela fait longtemps que je suis ici, et personne ne nous à jamais dit de ne pas capturer les petits poissons, ni interdit de pêcher durant la période de reproduction», ajoute Phuong, son épouse.
La situation est également préoccupante à An Giang, une province en amont du delta du Mékong (Sud) qui abrite des poissons de grande valeur, rares voire figurant dans le livre Rouge des espèces menacées. Ses ressources aquatiques s’épuisent rapidement. «Il y avait beaucoup de poissons avant. Maintenant, en une nuit, je capture 15 kilos de poissons de toutes sortes. Il m’arrive même parfois de rentrer à la maison bredouille», confie Nguyên Quang Tich, district de Châu Phu, province d’An Giang.
Hà Van Lan, de la commune de Binh Thuy, district de Châu Phu, et 25 ans de métier, manifeste aussi sa tristesse. Les grands poissons sont de plus en plus rares. En pleine saison de pêche, on ne peut plus capturer que quelques spécimens de Catlocarpio siamensis - le plus grand cyprinidé du monde aujourd’hui classé parmi les espèces «en danger critique d’extinction» par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Ces dix dernières années, les exploitations aquacoles naturelles à An Giang ont baissé de 60%. Les résultats d’une enquête montrent que sur un panel de 2.500 foyers, 1.300 pratiquent la pêche électrique, et 840 utilisent des filets à petites mailles - qui ne laissent rien réchapper. À Long An, la surpêche a détruit les ressources halieutiques. La production annuelle du district de Môc Hoa, province de Long An baisse d’environ 1.000 tonnes chaque année.
Haro sur la pêche électrique
En plus de détruire les ressources halieutiques, la pêche électrique fait peser une menace sur la vie des pêcheurs. «La pêche électrique est un vrai danger, on le sait tous. Mais nous n’avons pas le choix, il faut bien gagner de quoi vivre !», ironise Nguyên Minh, en poste sur le fleuve Rouge.
Plusieurs cas de mort accidentelle par choc électrique ont été constatés. Dans le district de Cân Duoc (Long An), Vo Thành Dô, né en 1983, est mort en pratiquant la pêche électrique dans un étang près chez lui, en septembre 2014. À An Giang, deux pêcheurs ont aussi perdu la vie l’an passé.
«Les provinces ont édicté des règlementations liées à l’exploitation et la protection des ressources aquatiques, dont celle sur l’interdiction de la pêche pendant la ou les périodes de reproduction», indique Vo Van Trac, secrétaire adjointe de l’Association de la pêche du Vietnam. Et d’ajouter, fataliste : «L’Association a sensibilisé les pêcheurs sur les méfaits de la surpêche, en vain».
«Les foyers qui violent les règlementations sont pauvres. C’est difficile d’appliquer des sanctions financières. Nous avons donc trouvé une alternative : encourager ces personnes à changer de profession. En 2014, nous avons proposé cela à 24 foyers. Parmi eux, huit ont bénéficié des aides de la Banque des politiques sociales pour se tourner vers l’élevage bovin ou la vente ambulante», partage Truong Chi Thông, responsable du district d’An Phu, province d’An Giang.
«Les autorités locales doivent se retrousser les manches et travailler ensemble pour affronter ce gros problème. Il faut freiner l’épuisement des ressources piscicoles et le danger mortel que constitue la pêche électrique», conclut Hà Lê, directeur adjoint du Département de la surveillance des ressources halieutiques du Vietnam.
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À Hanoi, la surpêche se produit quotidiennement. Dans le lit du fleuve Rouge, sur un tronçon traversant la capitale, 30 bateaux de pêche sont en activité toute l’année, période de reproduction incluse.
Un déclin alarmant
La surpêche a détruit les ressources halieutiques. Photo : Manh Linh/VNA/CVN |
«Auparavant, il y avait une forte densité de crevettes et de poissons. Mais ces dernières années, la pêche électrique a fait des ravages, et le nombre de poissons a diminué de 50%», indique Nguyên Minh, 35 ans et une vingtaine d’années de pratique derrière lui. «Nous y pêchons toute l’année. C’est le métier qui nourrit notre famille. Cela fait longtemps que je suis ici, et personne ne nous à jamais dit de ne pas capturer les petits poissons, ni interdit de pêcher durant la période de reproduction», ajoute Phuong, son épouse.
La situation est également préoccupante à An Giang, une province en amont du delta du Mékong (Sud) qui abrite des poissons de grande valeur, rares voire figurant dans le livre Rouge des espèces menacées. Ses ressources aquatiques s’épuisent rapidement. «Il y avait beaucoup de poissons avant. Maintenant, en une nuit, je capture 15 kilos de poissons de toutes sortes. Il m’arrive même parfois de rentrer à la maison bredouille», confie Nguyên Quang Tich, district de Châu Phu, province d’An Giang.
Hà Van Lan, de la commune de Binh Thuy, district de Châu Phu, et 25 ans de métier, manifeste aussi sa tristesse. Les grands poissons sont de plus en plus rares. En pleine saison de pêche, on ne peut plus capturer que quelques spécimens de Catlocarpio siamensis - le plus grand cyprinidé du monde aujourd’hui classé parmi les espèces «en danger critique d’extinction» par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Ces dix dernières années, les exploitations aquacoles naturelles à An Giang ont baissé de 60%. Les résultats d’une enquête montrent que sur un panel de 2.500 foyers, 1.300 pratiquent la pêche électrique, et 840 utilisent des filets à petites mailles - qui ne laissent rien réchapper. À Long An, la surpêche a détruit les ressources halieutiques. La production annuelle du district de Môc Hoa, province de Long An baisse d’environ 1.000 tonnes chaque année.
Haro sur la pêche électrique
En plus de détruire les ressources halieutiques, la pêche électrique fait peser une menace sur la vie des pêcheurs. «La pêche électrique est un vrai danger, on le sait tous. Mais nous n’avons pas le choix, il faut bien gagner de quoi vivre !», ironise Nguyên Minh, en poste sur le fleuve Rouge.
La pêche électrique fait peser une menace sur la vie des pêcheurs. Photo : VNA/CVN |
Plusieurs cas de mort accidentelle par choc électrique ont été constatés. Dans le district de Cân Duoc (Long An), Vo Thành Dô, né en 1983, est mort en pratiquant la pêche électrique dans un étang près chez lui, en septembre 2014. À An Giang, deux pêcheurs ont aussi perdu la vie l’an passé.
«Les provinces ont édicté des règlementations liées à l’exploitation et la protection des ressources aquatiques, dont celle sur l’interdiction de la pêche pendant la ou les périodes de reproduction», indique Vo Van Trac, secrétaire adjointe de l’Association de la pêche du Vietnam. Et d’ajouter, fataliste : «L’Association a sensibilisé les pêcheurs sur les méfaits de la surpêche, en vain».
«Les foyers qui violent les règlementations sont pauvres. C’est difficile d’appliquer des sanctions financières. Nous avons donc trouvé une alternative : encourager ces personnes à changer de profession. En 2014, nous avons proposé cela à 24 foyers. Parmi eux, huit ont bénéficié des aides de la Banque des politiques sociales pour se tourner vers l’élevage bovin ou la vente ambulante», partage Truong Chi Thông, responsable du district d’An Phu, province d’An Giang.
«Les autorités locales doivent se retrousser les manches et travailler ensemble pour affronter ce gros problème. Il faut freiner l’épuisement des ressources piscicoles et le danger mortel que constitue la pêche électrique», conclut Hà Lê, directeur adjoint du Département de la surveillance des ressources halieutiques du Vietnam.
Duy Minh/CVN