>>Approfondir le Partenariat stratégique Vietnam - France
Stéphanie Do, |
Photo : NVCC/CVN |
En tant que présidente du Groupe d'amitié France - Vietnam à l'Assemblée nationale française, pourriez-vous évaluer les relations entre la France et le Vietnam sous tous les aspects et en particulier entre les deux organes législatifs ?
Un lien très fort qui n'est pas faibli par la crise sanitaire
La santé est depuis longtemps un point fort de la coopération entre nos deux pays. Ainsi, c’est tout naturellement que durant la crise sanitaire, une aide réciproque s’est mise en place entre nos deux nations. À cette occasion, le Vietnam, pays producteur de masques antibactériens, a montré toute sa générosité avec des dons de masques à la France. Cette solidarité a été remarquable. Les deux pays ont mis à profit leur partenariat de longue date. En effet, dès mars, le Vietnam a fait de nombreux dons en matériel médical à la France.
Cette solidarité a ainsi permis de mettre en exergue les précieux liens d’amitié qui unissent nos deux pays, même en ces temps difficiles. Concrètement, un pont aérien au profit de la France, et ce dès le premier confinement, période à laquelle les masques étaient encore rares et parfois détournés lors de leur arrivée sur le tarmac de l’aéroport, a été mis en place, preuve de la grande solidarité du Vietnam.
Par ailleurs, s'agissant des initiatives françaises en la matière, j’ai été heureuse d’apprendre que le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, lors d’un récent entretien téléphonique avec son homologue vietnamien Bùi Thanh Son, le 23 juillet dernier, a réaffirmé l’importance de la collaboration entre nos deux pays, notamment en matière de politique sanitaire. Je me réjouis de cette mobilisation accrue de la France en faveur de la fourniture rapide, et en quantité, de vaccins au Vietnam via COVAX. Un accès équitable à la vaccination contre le COVID-19 de tous les pays, favorisés ou émergents, est un objectif primordial dans notre lutte contre le virus.
Pour ma part, dès juin dernier, j’avais pris l’initiative d’adresser un courrier au Président de la République dans lequel j’appelais la France à se montrer tout aussi solidaire avec le Vietnam en ce qui concerne cette fois la livraison de vaccin anti-COVID. En effet, je pense que les ressources nécessaires pour lutter contre la pandémie actuelle ne peuvent être trouvées que dans l’effort et la solidarité collective. C’est pourquoi il m’a toujours semblé primordial de venir en aide à nos amis vietnamiens qui n’ont pas hésité une seule seconde au début de la crise pour nous soutenir. Finalement, ce sont 670.080 doses de vaccin AstraZeneca qui ont donné par la France au Vietnam : une belle illustration de plus des liens solides qui unissent nos deux pays !
Des relations institutionnelles pérennes et de confiance, notamment entre les organes législatifs
Comme vous le savez, la France a été l’un des premiers pays occidentaux à soutenir la politique de réforme du Vietnam, accompagnant le développement et l’ouverture du pays depuis plus de trente ans et y déployant une très forte coopération. Pour ma part, étant président du groupe parlementaire d’amitié France - Vietnam à l’Assemblée nationale, mon but premier est de tisser des liens entre parlementaires français et vietnamiens.
En effet, les groupes interparlementaires sont des réels acteurs de la politique étrangère de la France et sont, en ce sens, des instruments du rayonnement international de l’Assemblée nationale à l’étranger. Grâce à ce groupe d’amitié, j’ai ainsi eu l’occasion, à maintes reprises, de rencontrer et de nouer des liens forts avec le milieu institutionnel et politique vietnamien, renforçant un peu plus les relations entre nos institutions.
En fait, l’objectif principal de ce groupe est l’organisation de missions auprès du parlement homologue et de réceptions de délégations parlementaires. Dans le cadre de ces rencontres, j’ai toujours été accueillie avec considération et respect. Ainsi, par exemple, le fait d’avoir été reçue par la présidente de l’Assemblée nationale vietnamienne de l’époque, Nguyên Thi Kim Ngân, est une marque rare de confiance qui illustre parfaitement le lien fort qui unit nos deux organes législatifs.
Cette rencontre a eu lieu lors de mon déplacement au Vietnam en 2019 durant lequel j’ai conduit une délégation parlementaire du Groupe d’amitié France - Vietnam à l’Assemblée nationale au Vietnam. Ce déplacement était une réponse à l’invitation de l’ambassadeur de France au Vietnam, Bertrand Lortholary, et du Parlement vietnamien. À cette occasion, j’ai été conviée par l’Assemblée nationale vietnamienne à participer à une journée de travail avec les parlementaires vietnamiens.
Je tiens à souligner que le bon déroulement de ces déplacements a été possible grâce aux relations étroites que nous entretenons avec l’ambassade de France au Vietnam et avec l’ambassade du Vietnam en France.
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Photo : VNA/CVN |
Ces institutions œuvrent largement à faciliter la venue des délégations françaises au Vietnam et contribuent à la qualité de ces déplacements diplomatiques. Chacune de ces visites attestent toujours un peu plus des liens riches et variés qui lient nos deux nations. J’ai eu pour ma part la chance d’échanger avec les membres de la Commission de la culture de l’Assemblée nationale du Vietnam, mais aussi avec le ministre et chef du Bureau du gouvernement, Mai Tiên Dung, et le vice-ministre des Affaires étrangères, Nguyên Quôc Cuong. Réciproquement, et toujours dans le cadre de ces échanges bilatéraux, j’ai accueilli à plusieurs reprises en France des délégations vietnamiennes.
Ainsi, en 2019, j’ai reçu une délégation composée de hauts responsables politiques et de représentants de la société civile à l’Assemblée nationale, avec laquelle nous avons échangé autour de plusieurs thèmes : le système parlementaire français, l’actualité politique du pays, le contexte international ou encore l’implication de la France en Asie. Plus récemment, et c’est encore un signe de la vivacité des liens qui unissent nos deux pays, j’ai eu l’immense plaisir de rencontrer à deux reprises le nouvel ambassadeur du Vietnam, Dinh Toàn Thang, à l’Assemblée nationale. Ce fut à chaque fois l’occasion d’esquisser ensemble les grandes lignes de notre future collaboration. Si mon statut de président du groupe amitié France - Vietnam m’a permis d’être en première ligne des échanges avec les institutions vietnamiennes, je ne suis évidemment pas la seule à œuvrer pour entretenir et renforcer les relations bilatérales entre les institutions françaises et vietnamiennes.
Vous vous en doutez, notre président de la République, Emmanuel Macron, porte également un grand intérêt à la préservation et l’amélioration des relations franco-vietnamiennes. À ce titre, dès 2018, le président avait reçu le secrétaire général du Parti communiste du Vietnam, Nguyên Phu Trong, en visite officielle en France. Cet échange leur a permis d’évoquer les grandes questions internationales et régionales, ainsi que les progrès des relations marquées en 2018 par la célébration du 45e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques et du 5e anniversaire du partenariat stratégique bilatéral entre la France et le Vietnam. J’ai moi-même eu l’honneur de rencontrer Nguyên Phu Trong lors d’évènements organisés à l’Assemblée nationale mais aussi à l’Élysée. Plus récemment, le 11 mai dernier, le président s’est entretenu téléphoniquement avec le président de la République, Nguyên Xuân Phuc.
Le Premier ministre vietnamien Pham Minh Chinh (droite) et l'ambassadeur de France au Vietnam, Nicolas Warnery, le 22 septembre. |
Photo : Duong Giang/VNA/CVN |
À cette occasion, la France et le Vietnam se sont par exemple engagés à promouvoir la mise en œuvre efficace des traités bilatéraux d’extradition et d’entraide judiciaire en matière pénale dès leur entrée en vigueur, et ont salué la coopération accrue depuis 2013 entre nos deux pays ; coopération dans le domaine de la justice et plus précisément sur les menaces transversales telles que la criminalité organisée, économique et financière, le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme.
Enfin, j’aimerais attirer l’attention également sur les actions de notre président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, qui est également très attaché au renforcement des liens vertueux unissant nos deux nations. En 2019, il a rencontré la présidente de l’Assemblée nationale du Vietnam de l’époque, Nguyên Thi Kim Ngân. Cet échange lui a permis aussi de consolider et d’approfondir le partenariat stratégique entre le Vietnam et la France, mais aussi de concrétiser la Déclaration commune des dirigeants des deux pays sur la coopération interparlementaire.
Un quadruplement des relations économiques et commerciales bilatérales
Au cours de la dernière décennie, les échanges commerciaux entre la France et le Vietnam ont quadruplé : ils atteignent plus de 6,5 milliards d'euros aujourd'hui. En mars dernier, plus de 11 milliards d'euros d'accords économiques entre les deux pays avaient été annoncés. En ce qui me concerne, en tant que présidente du Groupe d’amitié France - Vietnam au sein de l’Assemblé nationale, je me suis déplacée deux fois au Vietnam, notamment en 2018 lorsque j’ai accompagné l’ancien Premier ministre Edouard Philippe à l’occasion du double anniversaire des 45 ans des relations diplomatiques et des cinq ans du partenariat stratégique entre la France et le Vietnam. Ainsi, cette visite a marqué un pas de plus vers le développement des relations économiques et commerciales franco-vietnamiennes.
En effet, dans le cadre de la cérémonie de signature des contrats, co-présidée par Edouard Philippe et son homologue vietnamien, plus de dix milliards d’euros de contrats ont été signés. Ces contrats témoignent de la reconnaissance de l’excellence française dans de nombreux secteurs dont la santé, l’énergie mais surtout l’aéronautique comme en témoigne le contrat de 5,7 milliards d’euros liant l’avionneur européen Airbus et la compagnie aérienne Vietjet pour une commande de 50 moyen-courriers. Près de 80 sociétés françaises participaient à cette cérémonie des contrats, ces dernières étant très présentes au Vietnam notamment à Hanoï comme l’illustre la construction de la ligne 3 du métro de la ville (financée pour moitié par la France à hauteur de 514 millions d'euros). Ces contrats symbolisent parfaitement la croissance du lien économique entre nos deux pays ; croissance qui doit tout de même se renforcer puisque, pour le moment, moins de 1% des échanges commerciaux vietnamiens se font avec l’Hexagone. Mais ce développement des relations économiques et commerciales est bien à l’ordre du jour avec par exemple la ratification du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Vietnam.
Le bilan des deux visites que je fais de mes deux visites au Vietnam en tant que présidente du Groupe d’amitié France - Vietnam est très positif quant aux opportunités qui s’offrent au Vietnam pour les investisseurs français. Ces déplacements ont été également l’occasion pour moi de rendre visite aux entreprises françaises implantées au Vietnam. À titre d’exemple, j’ai été à la rencontre de la French Tech vietnamienne dans les nouveaux locaux de l’entreprise Gameloft afin de saluer le caractère innovant de leur activité.
La culture et l’éducation, des vecteurs d’approfondissement de nos relations fraternelles
La culture et l’éducation constituent des éléments essentiels qui permettent aux peuples du monde de s’apprécier mutuellement et d’approfondir les relations fraternelles les unissant. La francophonie est ainsi un des outils principaux du soft power français, il faut donc la préserver et développer son essor. Or, à mon sens, le premier jalon vers la francophonie est l’éducation. À ce titre, en 2018, lors de mon déplacement au Vietnam avec le premier ministre de l’époque, Edouard Philippe, nous avons eu la fierté d’inaugurer un nouveau lycée français à Hanoï : le lycée Alexandre-Yersin. Accueillant 1.023 élèves de la petite section à la terminale en 2020-2021, l'établissement est reconnu pour son niveau d'exigence et des résultats excellents au baccalauréat, avec de 95% à 100% de taux de réussite et 75% à 100% de mentions.
Le Vietnam compte aujourd’hui 600.000 locuteurs français et constitue un des piliers historiques du rayonnement de notre langue dans le monde. Toutefois, comme Edouard Philipe, je pense que nous pouvons mieux faire. Ainsi, je salue les décisions prises par les autorités vietnamiennes pour envisager dans de meilleures conditions l'enseignement du français dans les écoles vietnamiennes, car c'est évidemment avec le Vietnam que nous devons fonder une politique de développement de la francophonie dans l'Asie du Sud-Est. De ce fait, lors de la rencontre entre notre président de la République et le secrétaire général du Parti communiste du Vietnam, Nguyên Phu Trong, la France et le Vietnam ont naturellement réaffirmé le caractère fondamental et prioritaire des liens entre la jeunesse pour le développement futur de leurs relations, mais aussi notamment pour assurer la continuité de la francophonie au Vietnam.
Jeunes participant à un cours de pratique à l’École supérieure internationale de technologie Lilama 2, province de Dông Nai (Sud), financé par |
Photo : Phuong Mai/CVN |
À ce titre, lors de cette rencontre, la France a remercié le Vietnam pour son soutien constant à ce symbole de la priorité accordée à la jeunesse, ainsi qu’au projet d’extension du lycée Marguerite Duras à Hô Chi Minh Ville. De même, lors du déjeuner d’échange que j’ai organisé au petit hôtel de l’Assemblée nationale en septembre dernier, en présence de l’ambassadeur du Vietnam en France, Dinh Toàn Thang, et de Bertrand Lortholary, directeur de l’Asie et de l’Océanie, ainsi que de son équipe, nous avons évoqué de nouveaux l’importance de continuer et de renforcer les échanges culturels entre nos deux pays et de développer la francophonie issue de notre histoire commune.
Quels sont les avantages à promouvoir et les défis à surmonter pour valoriser ces relations ?
En premier lieu, je prône pour un renforcement des liens avec l’ASEAN, en tant que partenaire pour la France, et État membre pour le Vietnam, renforcement qui constitue, selon moi, une priorité stratégique essentielle. Nous partageons avec l’ASEAN une vision commune de l’espace Indopacifique fondée sur l’inclusivité, le respect du droit international, le multilatéralisme et la coopération internationale. L’approbation de la candidature française au statut de partenaire de développement de l’ASEAN constitue donc une étape importante qui souligne, s’il en était besoin, cet attachement si particulier qui réunit nos deux pays. L’accès de la France au statut de partenaire de développement s’inscrit ainsi pleinement dans notre stratégie dans l’Indopacifique et nous permet de renforcer notre contribution à la paix, à la sécurité ainsi qu’à la stabilité de la région.
La France entretient des relations étroites, non seulement avec le Vietnam comme vous le savez, mais également avec tous les pays d’Asie du Sud-Est, et cette coopération ancienne doit être maintenue et développée au mieux de nos intérêts respectifs. Ces relations s’appuient sur un important réseau régional de coopération économique, culturelle et scientifique (140 implantations d’opérateurs, de centres et d’instituts de recherche français) et sur la mobilisation de l’Agence française de développement (AFD), présente depuis 25 ans dans la région. L’AFD a ainsi financé plus de 170 projets depuis 2010 pour un engagement financier supérieur à 4 milliards d’euros. Autoroute maritime mondiale, l’Indopacifique est également une zone clé sur le plan économique, commercial et énergétique mondial et partant un point chaud du globe pour la sécurité des approvisionnements.
Face aux enjeux géopolitiques et économiques cruciaux qui se jouent dans la région, un renforcement des liens entre la France, l’UE et l’ASEAN me semble la politique la plus avisée pour soutenir efficacement des choix politiques favorisant la paix et la prospérité à long terme pour tous les états de la région ! Rappelons également que la France est le seul pays de l’UE qui compte des territoires dans l’Indopacifique : les départements de la Réunion et de Mayotte, les collectivités de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française, le territoire de Wallis et Futuna, les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). De ce fait, la France constitue un acteur à part entière de cet espace géopolitique d’où son implication nécessaire et accrue dans ce secteur.
J’aimerais également évoquer un défi auquel doit s’atteler la France : celui de remédier au déficit de notre balance commerciale avec le Vietnam. En effet, la Direction générale du trésor français précise qu’en 2020, le déficit commercial de la France vis-à-vis du Vietnam atteint un nouveau record de 4,4 Mds EUR (+9,6%) avec des exportations vers le Vietnam qui s’élèvent à 965 M EUR (-40,4%) et des importations à 5,4 Mds EUR (-4,7%). Bien évidemment, cette baisse est liée au contexte de ralentissement de l’activité en France suite à l’impact de la pandémie de COVID-19 et s’inscrit dans une tendance structurelle de baisse globale de nos exportations. Mais dans ce même contexte, le Vietnam, malgré un ralentissement du commerce mondial de près de 10 % en 2020, est parvenu à augmenter ses exportations de +7% sur l’année.
En effet, le Vietnam, en faisant le pari réussi d’une réouverture précoce de ses usines, a ainsi drainé vers son économie une partie importante des acheteurs mondiaux et cette gestion habile lui a permis de gagner des parts de marché dans ce contexte difficile. Nous l’en félicitions, mais pour notre part il nous faut redoubler d’efforts pour redynamiser nos relations commerciales, en nous appuyant sur nos propres secteurs d’excellence comme celui de l’aéronautique ou des produits pharmaceutiques. Sur ces questions économiques, j’ai moi-même œuvré à travers différentes actions proactives. Ainsi, au cours de mes différents déplacements au Vietnam, j’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreuses entreprises vietnamiennes et françaises implantées au Vietnam, que ce soit à Hô Chi Minh-Ville ou dans les provinces environnantes. Ainsi, lors de ces visites sur le terrain et en usine, j’ai pu d’une part développer une vision réaliste du tissu économique vietnamien, mais également cerner au mieux les attentes des entreprises françaises implantées au Vietnam afin de favoriser leur développement. À ce titre, j’ai eu l’occasion de rencontrer des entreprises présentes dans tous les secteurs économiques : transports publics, industrie, automobile, nouvelles technologies, etc. Ces échanges fructueux avec les entreprises françaises m’ont permis de mieux appréhender leurs doléances et de constater leurs besoins d’accompagnement structurel dans leurs efforts de développement à l’export. Ce rôle d’écoute est au cœur de ma mission de député et je pense qu’il s’agit d’un de nos défis majeurs pour l’avenir de notre économie dans la région.
Pour finir, rappelons que toute notre stratégie doit nécessairement s’inscrire dans le cadre global d’un projet de développement durable vital pour la survie de l’humanité et dont les effets se font déjà cruellement sentir au Vietnam, notamment avec le phénomène de gestion du débit et de crues du Mékong. Face à ces enjeux universels, la solution ne pourra être que globale et nous ne pouvons faire l’économie d’une coopération renforcée, au niveau mondial certes, mais encore plus naturellement avec les partenaires privilégiés avec lesquels nous partageons une longue et riche histoire commune.
Don de masques du Vietnam aux représentants du Parti communiste français. |
Photo : VNA/CVN |
Qu'attendez-vous de cette visite officielle en France du Premier ministre Pham Minh Chinh ?
Cette visite est de grande importance car les échanges bilatéraux contribuent à la richesse de nos deux nations et à leur rayonnement à l’international. D’autant plus que la crise a révélé une nouvelle fois l’importance de nos relations bilatérales. En effet, dès le premier confinement, une aide réciproque et efficace s’est mise en place entre nos deux pays et cette solidarité a été remarquable. En effet, ces rencontres entre nos deux pays ont permis à chaque fois d’échanger autour de plusieurs thèmes tels que le système parlementaire français, l’actualité politique du pays, le contexte international ou encore l’implication de la France au Vietnam, et notamment dans la zone indopacifique. Ainsi, ces échanges sont, selon moi, des opportunités uniques de partager nos expériences respectives. En outre, ces discussions permettent d’enrichir nos remontées de terrain par les appréciations et les commentaires des uns et des autres.
À mes yeux, ce sont donc des moments de dialogue constructif, essentiel à la cimentation du partenariat France - Vietnam. En résumé, que cela soit au niveau ministériel ou parlementaire, à l’échelon national ou local, il me semble que la France a su nouer des liens pérennes avec le Vietnam qui ne manque pas d’interlocuteurs toujours attentifs pour consolider les échanges entre nos deux pays. La crise sanitaire a permis de mettre en exergue cette grande solidarité entre nos pays : après les masques donnés par le Vietnam, la France a promu la fourniture rapide et en nombre de vaccin au Vietnam via COVAX pour assurer au Vietnam un accès équitable à la vaccination.
Le Vietnam a reçu le 14 septembre 672.000 doses du vaccin AstraZeneca COVID-19 offertes par le gouvernement français, par le biais du dispositif COVAX. Je souhaite que cette solidarité se poursuit sur sa lancée.