Elio Di Rupo annonce une "nouvelle Belgique" et la fin de la crise

Le Premier ministre pressenti en Belgique, Elio Di Rupo, a présenté le 11 octobre un accord conclu le 8 octobre par huit partis Flamands et francophones qui redessine les institutions du royaume et devrait lui permettre de mettre fin à une crise politique.

"Nous avons un accord institutionnel global, un accord pour faire évoluer notre pays et le stabiliser", a déclaré dans les salons de la présidence de la Chambre des députés le chef du Parti socialiste francophone. Il devrait devenir le premier francophone à diriger un gouvernement belge depuis les années 1970. "Cet accord permet à notre pays d'enfin sortir d'une de ses plus graves crises", a ajouté

M. Di Rupo, 60 ans, entouré des présidents des partis libéraux, socialistes, chrétiens/centristes et écologistes, tant francophones que néerlandophones.

Ils étaient parvenus tôt le 8 octobre au matin à un compromis à l'issue de plusieurs mois de difficiles tractations et alors que le pays est toujours privé de réel gouvernement depuis avril 2010. Depuis les élections du 13 juin 2010, cela fait 485 jours.

"La formation d'un nouveau gouvernement de plein exercice est enfin à portée de mains", a ajouté M. Di Rupo. "La Belgique de demain sera très différente de la Belgique d'hier", a-t-il souligné.

L'accord "répond aux souhaits de changement profond exprimé en Flandre", qui réclamait une plus large autonomie, et à la "volonté de stabilité exprimée en Wallonie (Sud, francophone) et à Bruxelles", a assuré M. Di Rupo, qui portait son traditionnel nœud papillon rouge.

Le chef du PS devrait trancher d'ici à la fin de la semaine sur la composition de sa future coalition gouvernementale, la question étant de savoir si les partis écologistes flamand et francophone en feront partie ou s'ils rejoindront l'opposition.

Avant d'entrer en fonction, probablement en novembre, il devra en outre dégager un accord sur le budget 2012 - il a prévenu que des "mesures très difficiles" seraient prises, tout en disant qu'elles devront aussi "soutenir l'emploi" - et préparer d'importantes réformes, notamment en matière d'asile et d'immigration.

L'accord, auquel n'ont souscrit ni le parti indépendantiste flamand N-VA, premier parti de cette région, ni le parti pro-francophone FDF, doit encore être adopté à la majorité des deux tiers au parlement dans les prochains mois. Cela ne devrait pas poser de problème, sauf surprise de dernière minute.

Les Flamands ont donc obtenu l'autonomie renforcée qu'ils exigeaient. Les régions et communautés linguistiques vont à l'avenir gérer elles-mêmes de nombreuses nouvelles compétences, pour un montant total de 17 milliards d'euros, en prenant la main sur les politiques économiques et de l'emploi. Elles lèveront en outre elles-mêmes une partie de l'impôt sur le revenu (11 milliards d'euros).

L'État fédéral conservera quant à lui une "marge de manœuvre financière suffisante", notamment pour assumer ses obligations relatives à la dette publique, a expliqué M. Di Rupo, alors que la dette publique belge, proche des 100% du PIB, s'est encore creusée cette semaine avec la nationalisation de Dexia Banque Belgique.

L'accord permet aussi de "résoudre définitivement" le conflit autour du seul arrondissement électoral et judiciaire de Bruxelles-Hal-Vilvorde (dit "BHV"), qui "empoisonnait la vie politique depuis de nombreuses années", a dit le socialiste. Cet arrondissement va être scindé.

AFP/VNA/CVN

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