* Trân Dinh Thiên, directeur de l'Institut de l'économie du Vietnam
La hausse de l'inflation a ralenti durant ces deux mois consécutifs. Pourtant, on note encore des instabilités dans l'économie nationale : dépenses budgétaires et exportations excédentaires, taux élevé d'utilisation des fonds pour le développement économique (indice ICOR). La résolution de ces problèmes sera décisive pour ralentir l'inflation sur le long terme.
A mon avis, le plus important, c'est la répartition et l'utilisation des fonds. Il faut réduire encore les investissements publics pour alimenter les entreprises de production en fonds. Les entreprises, surtout du secteur privé, subissent beaucoup de pression à cause des difficultés dans l'accès aux fonds. L'heure de desserrer les politiques monétaires n'a pas sonné. N'oubliez pas la leçon de 2010 ! Quand l'inflation a été légèrement en baisse, l'État a desserré les politiques monétaires. Conséquence : l'inflation a fait son retour en force. D'après moi, il faut maintenir les politiques monétaires resserrées, et ce même si l'inflation se stabilise.
Certains experts ont proposé une réduction du taux d'intérêt bancaire pour aider les entreprises. C'est le risque d'un retour de l'inflation. Le gouvernement doit affirmer sa volonté de poursuivre les politiques monétaires resserrées. Le succès a toujours un prix. Les entreprises les plus faibles disparaîtront.
* Nguyên Ngoc Bao, chef du Département des politiques monétaires de la Banque d’État
La réalisation des six groupes de mesures de la résolution 11 du gouvernement est impérative dans le contexte actuel. Pour une bonne efficacité, il faut bien coordonner les politiques monétaires, financières et commerciales, toutes trois étroitement liées. Pour doper la restructuration économique, l'accent est mis sur une bonne exploitation de deux ressources importantes : parc foncier et ressources naturelles.
* Lê Xuân Nghia, vice-président du Comité national de contrôle des finances
Calculer l'inflation mensuellement n'est pas un choix judicieux pour gérer la macroéconomie. Car la hausse de l'inflation est freinée si on calcule mensuellement, mais elle est en hausse au rythme annuel. Les risques d'instabilité de la macroéconomie sont marqués par les dettes des groupes économiques d'État. Ces dettes publiques ont fortement augmenté à cause du manque de transparence dans les finances.
* Nguyên Kim Thanh, directrice de l'Institut de la stratégie des banques, relevant de la Banque d'État
La réalisation avec succès des six groupes de mesures dans le cadre de la résolution 11 du gouvernement dépend de la dose et du moment d'intervention. Les politiques monétaires peu efficaces des années précédentes ont laissé des conséquences en 2011, causant une inflation élevée. Cette année, parmi les objectifs de taux de change, de taux d'intérêt et de croissance des crédits, la Banque d'État a souligné en premier lieu la stabilisation du marché des devises et du taux de change. L'intervention a porté ses fruits et de bons signes sont observés. Les efforts se tournent vers le management du taux d'intérêt et la croissance des crédits. Pour le second semestre, la Banque d'État concentre ses efforts dans la poursuite des politiques monétaires resserrées et prudentes, pour limiter la croissance des crédits à moins de 20%, la hausse du total des règlements de 15-16%.
* Dô Thuc, président du Département général des statistiques
Dans son processus d'intégration à l'économie mondiale, le Vietnam ne peut échapper à l'inflation. C'est un mal nécessaire que le pays doit accepter pour garantir l'emploi des travailleurs et aussi redonner de l'allant à la production. Au premier semestre, le Vietnam a atteint une croissance du PIB de 5,57% par rapport à la même période de 2010. La croissance du PIB national sera de plus de 6% cette année. Grâce à la réalisation vigoureuse de la résolution 11 du gouvernement, l'économie nationale a été marquée ces six derniers mois par des signes positifs, notamment dans l'industrie et la construction, l'agriculture, la sylviculture et l'aquaculture. Le taux du chômage est tombé à 2,4% contre 4,1% au premier semestre 2010. L'excédent de dépenses budgétaires au premier semestre s'est chiffré à 30.000 milliards de dôngs, soit 2,8% du PIB, ce qui permettrait de maintenir cet excédent sur toute l'année à moins de 5%.
Thê Linh/CVN