>> Après une nomination surprise, les Oscars réexaminent leurs règles de campagne
L'actrice anglaise Andrea Riseborough à Los Angeles, en Californie, le 14 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La nomination de cette actrice britannique, qui a coiffé au poteau des stars comme Viola Davis, a pris Hollywood par surprise la semaine dernière et créé la polémique.
Car le long-métrage To Leslie, où elle incarne une mère de famille alcoolique remplie de remords après avoir dilapidé sa fortune gagnée au loto, n'avait pas brillé au box-office.
Avec à peine 27.000 USD de recettes, quasiment personne ne l'avait vu en salle. Et la production ne s'était pas embarquée dans une coûteuse campagne marketing, un élément habituellement clé pour les films qui espèrent être oscarisés.
Au lieu de cela, Andrea Riseborough a bénéficié d'un lobbying insistant de la part de stars de l'industrie comme Gwyneth Paltrow et Edward Norton, qui ont vanté sa performance sur les réseaux sociaux.
Campagne efficace ou triche ? Après enquête, l'Académie a ménagé la chèvre et le chou.
"L'activité en question n'a pas atteint un niveau nécessitant l'annulation de la nomination du film", a annoncé le groupe chargé de décerner les Oscars dans un communiqué mardi 31 janvier.
"Cependant, nous avons découvert des tactiques de campagne sur les réseaux sociaux (...) qui ont suscité des inquiétudes. Ces tactiques sont abordées directement avec les parties responsables", a expliqué l'institution.
Les Oscars sont attribués par les quelque 9.500 membres de l'Académie des arts et des sciences du cinéma, divisés entre les 17 branches de l'industrie.
Celle des acteurs comprend environ 1.300 électeurs : un candidat a besoin d'un peu plus de 200 votes pour voir son nom au casting des nominés.
Ce sont précisément ces membres qui auraient été ciblés par des e-mails et des messages sur les réseaux sociaux en faveur d'Andrea Riseborough.
Un post sur Instagram a par exemple proposé de soutenir l'actrice de To Leslie, car les actrices américaines Danielle Deadwyler et Viola Davis "seraient nommés de toute façon" pour leur performance dans Till" et The Woman King.
Mais aucune des deux stars n'a été sélectionnée pour l'Oscar de la meilleure actrice, qui ne compte aucune nominée afro-américaine cette année. De quoi alimenter la polémique sur le manque de diversité de ces récompenses, récurrente depuis 2015 et l'apparition du hashtag #OscarsSoWhite.
Selon l'Académie, "des éléments du règlement doivent être clarifiés pour aider à créer un meilleur cadre pour une campagne respectueuse, inclusive et impartiale".
Mais aucun changement n'est prévu avant la fin de la prochaine cérémonie des Oscars, qui aura lieu le 12 mars.
AFP/VNA/CVN