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Alexia Fontaine (gauche), nouvelle directrice scientifique du chantier des collections du Musée de l'impression sur étoffes (Mise), regarde avec une employée des échantillons de tissus, le 26 janvier à Mulhouse. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Mise disposerait de "80.000" pièces environ, "dont plusieurs millions d'échantillons textiles", datés du XVIIIe siècle à nos jours, a indiqué Alexia Fontaine, la nouvelle directrice scientifique du chantier des collections du musée alsacien, lors d'un premier bilan d'étape.
Des chiffres très vraisemblablement "obsolètes" et destinés à évoluer au fur et à mesure d'un inventaire que le musée n'avait jamais mené avec méthode, a ajouté Mme Fontaine, qui va piloter pendant trois ans ce chantier lancé en 2020.
Il avait été mis en place par l'État qui avait engagé une procédure de "mise en demeure" après la découverte en 2018 de "vols massifs" de pièces au sein de son fonds, héritier de l'industrie textile mulhousienne et riche d'une collection d'imprimés unique au monde.
Outre ce travail d'inventaire et de récolement, ce chantier comporte également des actions de restauration et de numérisation. Il ne concerne toutefois qu'une petite partie de ses réserves, celles contenues dans le Service d'utilisation des documents (SUD), particulièrement touché par les vols.
Le chantier n'a pas pour l'heure permis d'établir le nombre de pièces volées, selon Mme Fontaine. Au total, le SUD comporte "1.303" livres d'échantillons textiles, "20.000" de ces échantillons ainsi que "20.056" pièces d'art graphique (dessins préparatoires, croquis...), a-t-elle indiqué.
"570 livres" et "6.084" pièces d'arts graphiques ont à ce jour été "diagnostiquées et reconditionnées", a indiqué Mme Fontaine, qui n'a pas pu préciser le temps nécessaire pour mener ce chantier à terme. "Je suis recrutée pour trois ans et pour finir", a-t-elle toutefois indiqué. "Le chantier est titanesque" et les sommes injectées par l’État, en plus de celles apportées par les collectivités, sont "monumentales", a souligné Alain Charrier, sous-préfet de Mulhouse.
Selon la directrice régionale des affaires culturelles (DRAC) du Grand Est, Delphine Christophe, l'État a ainsi investi 550.000 euros. Le travail est à un "stade d'avancement important", a-t-elle souligné. Il servira également à alimenter l'enquête menée par un juge mulhousien.
Une cinquantaine de livres qui avaient été dérobés ont ainsi été retrouvés, dont plusieurs sur un site de petites annonces grand public, a indiqué Alexia Fontaine. L'affaire avait éclaté en 2018. A ce jour, une seule personne est mise en examen pour vols et escroquerie, l'ancien conservateur du musée, Jean-François Keller, qui a reconnu les vols de plusieurs pièces.
"Les commissions rogatoires qui avaient été lancées par le juge d'instruction sont désormais à son cabinet", a-t-on indiqué auprès du parquet de Mulhouse, évoquant de possibles "auditions" à venir.
AFP/VNA/CVN