Les Occidentaux se mobilisent face aux risques de pénuries alimentaires

Les Occidentaux se sont concertés jeudi 24 mars pour répondre aux risques de pénuries alimentaires mondiales à la suite du conflit entre l'Ukraine et la Russie, deux exportateurs majeurs de blé.

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Le président américain Joe Biden à Bruxelles, le 24 mars 2022.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Les pénuries alimentaires vont se concrétiser", a mis en garde le président américain Joe Biden à Bruxelles après des sommets du G7 et de l'OTAN, assurant que les États-Unis comme le Canada, gros producteurs de céréales, allaient augmenter leurs exportations en conséquence.

Les États-Unis ont annoncé qu'ils allaient consacrer 11 milliards d'USD (environ 10 milliards d'euros) ces cinq prochaines années pour répondre aux menaces sur la sécurité alimentaire et à la malnutrition dans le monde.

La France, pour sa part, a proposé un plan d'urgence pour la sécurité alimentaire au niveau de l'UE et du G7.

Dans le cadre du G7, États-Unis et Canada "ont parlé de la façon (...) d'accroître et de distribuer des ressources alimentaires plus rapidement", a indiqué Joe Biden devant la presse. "Nous discutons également avec les Européens et tous les autres pays pour qu'ils suspendent toutes les restrictions sur leurs exportations alimentaires", a-t-il souligné.

La crise en Ukraine comme les conséquences indirectes des sanctions occidentales touchent un nombre important de pays, car la Russie et l'Ukraine sont "les greniers à blé de l'Europe", a rappelé M. Biden.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a appelé Moscou à être "responsable" en permettant que les semis en Ukraine aient lieu. Faute de quoi la crise provoquera dans 12 à 18 mois "une famine inéluctable", avec des pénuries de céréales au Moyen-Orient et en Afrique du Nord - où l'Égypte dépend notamment "à 80%" des céréales russes et ukrainiennes pour nourrir sa population.

L'Égypte, la Turquie, le Bangladesh ou encore le Nigeria, des pays très peuplés, sont les principaux importateurs des céréales de Russie et d'Ukraine.

S'exprimant en tant que président du Conseil de l'UE "et en lien avec l'Union africaine", le président français a proposé à Bruxelles une "initiative pour la sécurité alimentaire" avec d'abord un "plan d'urgence de libération des stocks en cas de crise pour éviter toute pénurie et modérer les hausses de prix".

Autre volet, à l'unisson de ce que réclame Washington : "obtenir un engagement multilatéral à ne pas imposer de restrictions à l'export des matières premières agricoles", a précisé M. Macron.

En outre, il a souhaité "dès cet été une action coordonnée des pays producteurs pour relever temporairement les seuils de production lorsque cela est possible" et "mettre en place un mécanisme d'allocation des volumes pour garantir un accès de tous, en particulier des plus vulnérables, en quantité suffisante et à prix raisonnables", sur le modèle de l'initiative de distribution des vaccins anti-COVID aux pays les plus démunis.

Enfin, Emmanuel Macron suggère d'aider la production dans les pays les plus touchés, "en augmentant significativement les investissements dans la production alimentaire durable et les chaînes de valeur agricole".

Il a précisé avoir exposé cette initiative à ses homologues du G7, pour beaucoup de gros producteurs agricoles, afin de les engager dans cette démarche, qu'il veut élargir dans le cadre du G20.

Pour 2021-2024, l'UE a prévu de consacrer au moins 2,5 milliards d'euros à un programme de coopération internationale en matière de nutrition, pour soutenir les systèmes alimentaires de quelque 70 pays partenaires.

AFP/VNA/CVN

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