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La présidente de la Fed, Janet Yellen |
"Les marchés mondiaux sont tombés de leur lit après un mois d'août somnolent", constate Jasper Lawler, un analyste de CMC Markets. "Les mouvements ont été si étonnement faibles sur les marchés actions que cela ne pouvait que se terminer par une secousse", souligne-t-il.
Les questions entourant l'avenir des politiques monétaires, notamment aux États-Unis, "créent un vent de stress sur les marchés mais ce n'est pas non plus la panique", déclare pour sa part Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.
En Asie comme en Europe, les investisseurs ont accusé le coup en début de matinée sans parvenir à changer de cap plus tard dans la journée. Hongkong a clôturé en baisse de 3,36%, Shanghai a cédé 1,85% tandis que l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a lâché 1,73%.
Côté européen, la Bourse de Paris a terminé en recul de 1,15%, Francfort a lâché 1,34% et Londres a plié pour sa part de 1,12%. Vers 18h00 (16h00 GMT), Wall Street, qui avait chuté vendredi en clôture, se reprenait tout en restant prudente.
"Le statu quo de la BCE (Banque centrale européenne, ndlr), jeudi dernier 8 septembre, et quelques déclarations de membres du FOMC (Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine, NDLR) ont induit un brutal retour de la volatilité sur les marchés", observent les stratégistes du courtier Aurel BGC.
Le Vix monte en flèche
Le Vix, l'indice de la peur, est monté en flèche lundi 12 septembre à un niveau qu'il n'avait pas atteint depuis les soubresauts des marchés après le Brexit.
Un temps écartée, la possibilité d'une hausse des taux directeurs de la Banque centrale américaine (Fed) dès sa prochaine réunion les 20 et 21 septembre "revient sur le tapis après des propos la semaine dernière" de certains de ses membres, relève M. Tuéni.
Vendredi 9 septembre, Eric Rosengren, président de l'antenne régionale de la Fed de Boston, réputé jusqu'ici grand partisan d'un maintien des taux bas, a donné le ton en indiquant, pour la seconde fois en deux semaines, qu'il était temps de normaliser graduellement la politique monétaire américaine.
Lundi 12 septembre, Neel Kashkari, le président de la Fed de Minneapolis, s'est montré en revanche peu empressé de relever les taux lors d'un entretien à la chaîne CNBC, tandis que Dennis Lockhart, à la tête de l'antenne d'Atlanta, a aussi semblé privilégier l'attentisme avant la prochaine réunion à laquelle il n'aura cependant pas le droit de vote. L'intervention lundi 12 septembre d'une autre gouverneure, Lael Brainard, était également attendue par les analystes.
La Banque centrale européenne (BCE) a quant à elle douché les attentes jeudi 8 septembre en ne modifiant ni ses taux d'intérêt ni son vaste programme de rachats d'actifs, la déception s'étant notamment installée quand son président, Mario Draghi, a affirmé qu'une modification de son programme d'assouplissement monétaire n'avait pas été discutée.
"Pour les banques centrales, l'enjeu est de sortir de l'environnement de taux bas et ainsi retrouver plus de marges de manoeuvre dans leur politique monétaire", analysent les stratégistes de Crédit Mutuel-CIC.
Le marché de la dette, qui avait accusé le coup aussitôt après la réunion de la BCE en connaissant un large mouvement de tension de ses taux d'emprunt, se stabilisait pour sa part. Les difficultés des places boursières poussaient en effet les investisseurs à se mettre à l'abri sur ce marché traditionnellement considéré comme un refuge.