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Au cours des sept premiers mois de 2021, le Vietnam a engrangé 16,7 milliards d’USD d’investissements directs étrangers (IDE), en baisse de 11,1% par rapport à la même période de l’an dernier.
On voit que la 4e vague épidémique a porté un grand coup aux investissements puisque les entrées d’IDE avaient baissé de 2,6% en glissement annuel au premier semestre de l’année, après avoir légèrement augmenté de 0,8% de janvier à mai.
La province de Long An a été la plus grand bénéficiaire de ces sources d’investissement avec 3,58 milliards d’USD, suivie par Hô Chi Minh-Ville (1,78 milliard) et Binh Duong (1,33 milliard), toutes dans le Sud.
Les chaînes d’approvisionnement du Vietnam ont considérablement évolué par rapport à ce qu’elles étaient il y a dix ans. |
Photo : VNA/CVN |
Top 3 des pays pourvoyeurs
Singapour est resté le premier investisseur étranger au Vietnam, avec 5,92 milliards d’USD, suivi du Japon (2,54 milliards) et de la République de Corée (2,2 milliards).
Au cours des huit premiers mois de l’année, les engagements d’investissements étrangers au Vietnam ont continué de chuter. Cependant, selon le Département des investissements étrangers du ministère de l’Industrie et du Commerce, la situation s’améliore, car il s’agit d’une légère baisse de 2% par rapport à la même période de 2020.
Ces dernières années, la République de Corée s’est placée en tête des pourvoyeurs de capitaux étrangers au Vietnam, suivie du Japon et de Singapour. Mais depuis l’apparition de la pandémie de COVID-19, ces pays ont changé leurs places de ce classement.
En effet, Singapour a pris la première position. L’année dernière, ses engagements d’IDE au Vietnam ont atteint 9 milliards d’USD, occupant 31,5% du total de ces investissements ayant afflué dans le pays. Au cours des huit premiers mois de 2021, les entreprises singapouriennes y ont investi 6,2 milliards d’USD, soit 32,5% des IDE. "Durant cette période, les investissements singapouriens étaient 1,9 fois plus élevés que ceux du Japon et 2,6 fois plus élevés que ceux de la République de Corée", a annoncé Dô Nhât Hoàng, chef du Département des investissements étrangers.
L’augmentation des investissements singapouriens est due notamment au projet de gaz naturel liquéfié (GNL) à Long An. D’une valeur de 3,1 milliards d’USD, ce projet représente la moitié des investissements singapouriens au Vietnam au cours des huit premiers mois de l’année. En 2020, Singapour a également investi 4 milliards d’USD dans un projet similaire à Bac Liêu (Sud).
Le Japon se trouve à la 2e position avec 3,2 milliards d’USD, soit 16,8 % des IDE au Vietnam. D’un montant de 1,31 milliard d’USD, la centrale thermique d’Ô Môn 2, implantée à Cân Tho (Sud), est le projet d’investissement le plus important du Japon au Vietnam.
Au cours des huit premiers mois de l’année, les investissements sud-coréens au Vietnam ont été de 2,4 milliards d’USD, représentant 12,7% des IDE, en baisse de 17,8% en glissement annuel. La République de Corée est toujours en tête en matière de nombre de nouveaux projets d’investissement (22,1%) et d’extension de projets (28%). Le Vietnam est ainsi toujours un marché important pour les investisseurs sud-coréens, a déclaré Hong Sun, vice-président de l’Association des entreprises sud-coréennes au Vietnam. Cependant, il a noté : "La pandémie de COVID-19 affecte sévèrement la chaîne d’approvisionnement. Si le Vietnam réussit à la maîtriser, la confiance des investisseurs étrangers reviendra rapidement". Il a ajouté que les entreprises devraient se préparer pour accueillir de nouveaux investissements après l’épidémie.
En rappelant que le Vietnam et la République célébreront l’année prochaine les 30 ans de l’établissement de leurs relations diplomatiques, il a souligné que ce serait également une bonne occasion pour promouvoir leur coopération économique.
Parmi les pays en compétition pour les investissements, le Vietnam s’est imposé comme une alternative très efficace pour la délocalisation en Asie du Sud-Est. |
Photo : VNA/CVN |
De nouveaux investisseurs
Si ces trois pays asiatiques devraient rester les principaux pourvoyeurs de capitaux étrangers au Vietnam au cours des prochaines années, ce dernier accueille aussi des projets financés par des entreprises venant de nouvelles zones géographiques.
En août, malgré la pandémie, le pays a recensé un projet d’un million d’USD impliquant l’Albanie, un nouveau partenaire européen. En fait, l’Albanie n’est pas une grande économie en Europe, mais c’est un bon signe dans le contexte où le Vietnam souhaite attirer davantage d’investissements en provenance de cette région.
Face à la diminution des investissements étrangers, le ministère du Plan et de l’Investissement s’efforce de trouver de nouveaux investisseurs. Récemment, il a collaboré avec le ministère des Affaires étrangères organiser une conférence en ligne dans le but de promouvoir les investissements entre le Vietnam et le Moyen-Orient.
À ce jour, 13 des 16 pays de cette région ont déjà investi au Vietnam, cumulant 136 projets pour une valeur de 917 millions d’USD. "Ces chiffres sont encore modestes et ne correspondent pas au potentiel réel", a constaté la vice-ministre du Plan et de l’Investissement, Nguyên Thi Bich Ngoc. Elle a proposé un modèle de partenariat avec des partenaires tiers comme pour la raffinerie de Nghi Son dans la province de Thanh Hoa (Centre). Ce projet est en effet le fruit d’une coopération quadripartite entre les groupes vietnamien PetroVietnam (PVN), koweïtien Kuwait Petroleum International (KPI), japonais Idemitsu Kosan Co (IKC) et Mitsui Chemicals Inc (MCI).
Le Vietnam reste attrayant
Le président de Dragon Capital, Dominic Scriven, a estimé que les avantages du Vietnam pour attirer plus d’investissements étrangers étaient grands : main-d’œuvre abondante, croissance stable, environnement d’investissement très fiable et politiques favorables aux investisseurs étrangers. Si ceux-ci peuvent être confrontés en ce moment à certaines difficultés, l’économie devrait se redresser l’année prochaine et les investisseurs revenir au Vietnam.
Le Vietnam se redressera après l’épidémie et restera une destination attrayante pour les investisseurs étrangers, selon The Australian Financial Review (AFR), le plus important quotidien économique d’Australie. "Au moment où l’application de mesures strictes contre la pandémie à Hô Chi Minh-Ville, mégapole économique du Vietnam, et le nombre croissant de patients infectés par le variant Delta ont affecté les secteurs de production, les investisseurs étrangers maintiennent toujours leurs activités et leur confiance dans le pays", a noté le journal.
D’après l’AFR, ces dernières décennies, le Vietnam a réussi à attirer des multinationales dans les domaines de l’électronique, de la chaussure et de l’habillement. De faibles coûts de main-d’œuvre, des infrastructures fiables et des procédures administratives simplifiées sont des facteurs qui ont attiré l’attention particulière d’entreprises telles que Samsung, Foxconn, Nike, Adidas, Gap et Levis.
Depuis des mois, malgré une distanciation sociale stricte imposée pour faire face à la recrudescence du COVID-19, de nombreuses usines continuent de fonctionner suivant le modèle de "trois sur place" : les ouvriers mangent, dorment et travaillent sur place.
Simon Fraser, directeur exécutif de la Chambre de commerce australienne (AustCham) à Hanoï, a déclaré que les entreprises étrangères, en particulier les PME, avaient décidé de rester au Vietnam, dans le but de redémarrer rapidement leurs activités de production et d’affaires dans la période post-pandémique.
Pour sa part, l’économiste du groupe bancaire international britannique HSBC à Hanoï, Yun Liu, a estimé que malgré les défis actuels, les perspectives de relance du Vietnam seraient très bonnes grâce à la solidité de ses bases économiques.