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Le mouvement, qui dure depuis un mois et demi, a largement décru ces dernières semaines: 38.600 manifestants en France le 22 décembre, contre 66.000 une semaine plus tôt et 282.000 pour la première journée de mobilisation le 17 novembre, d'après les chiffres du gouvernement.
Mais pour une grande partie du mouvement, cette baisse est due aux fêtes avant une reprise très forte en janvier.
"Il faut que tout le monde comprenne qu'on a décidé de ne pas arrêter. Le mouvement n'est pas éteint", a déclaré à l'AFP Thierry, 51 ans, carrossier à Rive-de-Gier (Loire), qui dénonce une répartition très inégale des "richesses" de la France.
Monica Piazza de Valence, 22 ans, affirme elle-aussi se battre pour l'égalité: "Nous ne sommes pas contre les taxes, les impôts... Mais ce n'est pas possible, au bout d'un moment, que ce soit toujours les mêmes qui payent et que tout soit augmenté pour nous".
Pour cette nouvelle journée d'action, les "gilets jaunes" se montrent plus discrets sur les réseaux sociaux qui leur servent de plateformes d'échanges depuis le début du mouvement. Pour surprendre les forces de l'ordre notamment, les actions et les lieux de rassemblement sont maintenant annoncés à la dernière minute.
À Bordeaux, où des affrontements ont eu lieu ces dernières semaines, le rassemblement partira de la place de la Bourse mais la destination n'a pas été précisée. Plusieurs sites publics (bibliothèques, musées, jardins...) sont fermés.
La page Facebook "Gilets Jaunes Toulouse" a appelé ses sympathisants à un "Acte VII: Joyeuses fêtes Macron" dans le centre de la ville rose. À Pau, une marche doit être organisée en milieu de matinée.
Évacuations de rond-point
À Marseille, où un grand rassemblement est prévu à partir de 10h00 avec Priscillia Ludosky, figure du mouvement qui avait lancé la pétition contre la hausse du prix des carburants, différents groupes de "gilets jaunes" prendront la parole.
"L'idée n'est pas de parvenir à la réunion de tous ces groupes au sein d'une même structure mais plutôt de permettre aux différents points de vue de s'exprimer", a précisé Chantal Moraud, coordinatrice du mouvement pour le département, qui annonce la venue de groupes de Fos-sur-Mer, La Ciotat, Salon-de-Provence, Miramas ou Vitrolles.
Mais sur le terrain, les actions s'étiolent: cette semaine, les forces de l'ordre ont poursuivi les évacuations de rond-point et d'après une source proche, ceux encore occupés font l'objet d'une "présence symbolique".
Quelque 2.500 personnes étaient mobilisées quotidiennement ces derniers jours contre 4.000 la semaine précédente, selon cette même source.
Une quarantaine d'entre elles ont tenté jeudi 27 décembre d'investir le fort de Brégançon, la résidence d'été des présidents de la République.
Toutefois certains "gilets jaunes" ont aussi déjà en point de mire la soirée du réveillon. Plusieurs rassemblement sont attendus la nuit de la Saint-Sylvestre, notamment sur le pont d'Aquitaine à Bordeaux, ou sur les Champs-Élysées à Paris où se réunissent traditionnellement quelques milliers de Parisiens et de touristes pour la passage de la nouvelle année.
Mobilisation qui porte un coup aux hôteliers français qui ne feront pas le plein pour le Nouvel An, après un Noël mitigé: les touristes étrangers, surtout ceux au fort pouvoir d'achat, ayant été refroidis par les images des manifestations violentes liées aux gilets jaunes.
Depuis le début du mouvement en novembre, 10 personnes ont été tuées sur des points de blocage et plus de 1.500 manifestants ont été blessées sur les ronds-points ou lors de manifestations, dont une cinquantaine gravement.
L'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, a été saisie par la justice de 48 affaires de violences policières présumées lors de manifestations de "gilets jaunes" et de lycéens, a précisé vendredi 28 décembre le ministère de l'Intérieur.