Visite surprise de Trump en Irak, sa première en zone de conflit

Donald Trump s'est rendu mercredi 26 décembre en Irak pour une visite surprise de quelques heures à la rencontre de soldats américains, et a profité de ce premier déplacement en zone de conflit depuis son élection il y a deux ans pour justifier sa décision de retirer les troupes américaines de Syrie.

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Le président américain Donald Trump (droite) et la Première dame Melania sur la base aérienne d'Al-Assad, en Irak, le 26 décembre.

"Les États-Unis ne peuvent pas continuer à être le gendarme du monde. C'est injuste quand le fardeau est entièrement sur nous", a-t-il déclaré sur la base aérienne d'Al-Assad, à environ 160 kilomètres à l'ouest de Bagdad, où il a atterri à 19h16 locales (16h16 GMT) en compagnie notamment de son épouse Melania.

Le président et la Première dame s'étaient "envolés pour l'Irak tard le soir de Noël pour rendre visite à nos troupes et à nos commandants militaires afin de les remercier pour leur engagement, leur succès et leur sacrifice, et pour leur souhaiter Joyeux Noël", a tweeté Sarah Sanders, porte-parole de la Maison Blanche, également du déplacement.

Donald Trump devait initialement rencontrer le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi, "mais une divergence de points de vue quant à l'organisation de la rencontre a conduit à la remplacer par une conversation téléphonique", au cours de laquelle les deux hommes ont notamment évoqué le dossier syrien, selon un communiqué du gouvernement irakien.

M. Mahdi, poursuit le communiqué, "a invité le président américain à se rendre à Bagdad" et "M. Trump a également demandé au Premier ministre de venir à Washington", ce que ce dernier a accepté, a fait savoir la Maison Blanche.

Répondant à des journalistes pendant sa visite, Donald Trump a assuré qu'il ne prévoyait "pas du tout" de retirer les troupes américaines d'Irak, voyant "au contraire" la possibilité d'utiliser ce pays "comme une base si nous devions intervenir en Syrie".

"Si nous voyons l'EI (groupe Etat islamique, NDLR) faire quelque chose qui nous déplaît, nous pourrions les frapper si vite et si fort qu'ils ne réaliseraient même pas ce qui leur arrive", a-t-il précisé, sans exclure de "revenir aider" en Syrie "à un moment donné" si les circonstances le nécessitaient.

"Partager le fardeau"

En plus de l'opération de communication et des photos aux côtés de soldats en uniforme, M. Trump a défendu en Irak sa décision de retirer les troupes américaines de Syrie, arguant de nouveau que l'EI était "presque totalement vaincu".

"Nous sommes éparpillés à travers le monde. Nous sommes dans des pays dont la majorité des gens n'ont même pas entendu parler. Franchement, c'est ridicule", a-t-il lancé.

"En Syrie, (le président turc Recep Tayyip) Erdogan a dit qu'il voulait éliminer l'EI, ce qu'il en reste. Et l'Arabie saoudite vient de dire qu'elle allait payer pour du développement économique. Ce qui est formidable, ça veut dire que nous ne devrons pas payer", a-t-il poursuivi.

Cette visite, gardée secrète pour des raisons de sécurité, a eu lieu une semaine après l'annonce par M. Trump du retrait des troupes américaines de Syrie.

La décision avait provoqué un premier séisme: la démission du ministre de la Défense Jim Mattis, qui était en désaccord avec lui sur le dossier syrien.

Le président a aussi annoncé une réduction des troupes en Afghanistan, ce qui a suscité de nombreuses interrogations sur la nouvelle stratégie militaire et la politique étrangère menée par Washington.

Le départ de Jim Mattis a été suivi vendredi 28 décembre par celui de l'émissaire des États-Unis pour la coalition internationale antijihadistes, Brett McGurk. Selon plusieurs médias américains, il avait décidé de quitter son poste en février, mais a avancé cette échéance après les derniers rebondissements.

Ces décisions ont pris par surprise les alliés des États-Unis car le président tourne ainsi le dos à des décennies de doctrine d'intervention américaine au Moyen-Orient et en Afghanistan.


AFP/VNA/CVN

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