>>Pas d'accord en vue: les États-Unis s'enfoncent dans le "shutdown"
>>Trump insiste sur la construction du mur à la frontière mexicaine
La frontière entre les États-Unis et le Mexique. |
La frontière entre les États-Unis et le Mexique. Photo: AFP/VNA/CVN |
"Nous allons être contraints de fermer la Frontière Sud complètement si les Démocrates Obstructionnistes ne nous donnent pas l'argent pour terminer le mur", a tweeté le président américain au septième jour du "shutdown". Pour Donald Trump, une telle fermeture serait "rentable" car les États-Unis perdent de "l'argent en faisant du commerce avec le Mexique avec l'Aléna". Le milliardaire républicain dénonce régulièrement l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) qui lie le Canada, le Mexique et les États-Unis. Un nouvel accord visant à le remplacer a été signé fin novembre mais doit encore être ratifié.
Le président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador, a préféré vendredi 28 décembre ne pas réagir à ces nouvelles menaces. "Nous ne voulons pas être imprudents, nous n'estimons pas devoir participer à ce débat", a-t-il déclaré. Dans la même avalanche de tweets, Donald Trump a affirmé s'apprêter à "supprimer toutes les aides" destinées au Honduras, au Guatemala et au Salvador, pays rongés par la pauvreté et la criminalité d'où viennent de nombreux candidats à l'immigration aux États-Unis. En octobre, Donald Trump avait annoncé une réduction immédiate des aides à ces trois pays.
Impasse
Le président a fait de la construction d'un mur sur les plus de 3.000 km de frontière avec le Mexique l'une de ses priorités pour endiguer l'immigration clandestine.
Chronologie des précédentes fermetures partielles des administrations fédérales aux États-Unis ("shutdowns") avec évolution du solde budgétaire, depuis 1989. Photo: AFP/VNA/CVN |
Chronologie des précédentes fermetures partielles des administrations fédérales aux États-Unis ("shutdowns") avec évolution du solde budgétaire, depuis 1989. Photo: AFP/VNA/CVN |
Il exige pour cela cinq milliards de dollars, sans quoi il ne signera pas les lois de financement de 25% des administrations fédérales, paralysées depuis le 22 décembre à minuit. Les démocrates ne veulent pas en entendre parler, mais ont proposé plus d'un milliard pour des mesures de sécurité à la frontière. L'impasse budgétaire semble partie pour durer. "Les démocrates ont tout simplement clos les discussions", a affirmé Mick Mulvaney, prochain chef de cabinet de Donald Trump, vendredi 28 décembre sur Fox News. Après avoir renoncé à se rendre dans sa luxueuse demeure de Floride pour Noël, le président "a annulé ses projets pour le Nouvel an", a-t-il précisé.
En face, les chefs démocrates sont silencieux depuis Noël, lorsqu'ils ont accusé la Maison Blanche de présenter des demandes fluctuantes qui rendent impossible toute négociation. La balle est dans le camp du Sénat, qui reprendra l'examen d'une loi budgétaire mercredi 2 janvier à partir de 16h00 (21h00 GMT). Les républicains ont 51 sièges au Sénat mais il en faut 60 pour l'adoption de ce texte. À partir du 3 janvier, ils renforceront leur majorité (53) à la chambre haute mais passeront dans la minorité à la Chambre des représentants. Ce "shutdown" est le troisième de l'année, après janvier (trois jours) et février (quelques heures). Le précédent, en octobre 2013, avait duré 16 jours. Le record, de 21 jours, remonte à 1995-96.