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En plus des mesures douanières, les habituels tweets agressifs de Donald Trump aggravent les tensions entre la Chine de Xi Jinping et les États-Unis. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Lors de la visite du vice-Premier ministre chinois Liu He à Washington en mai 2018, les deux pays s'étaient engagés à ne pas lancer de guerre commerciale. A peine quelques jours plus tard, le président américain Donald Trump menaçait d'imposer une hausse de 25% des droits de douane sur 50 milliards de dollars de produits chinois.
Peu après les récents revers au cours de ces négociations, l'administration Trump, au nom de la "sécurité nationale", a pris des mesures contre les entreprises de haute technologie chinoises. Cette décision de la Maison Blanche va sonner le glas de nombreux contrats signés par des entreprises chinoises et américaines. La partie américaine est sans doute narcissique lorsqu'il s'agit de son "art de la négociation", même si son échec à tenir ses promesses a alerté le monde entier.
En fait, la Chine n'est pas la première victime des abus de confiance et des intimidations commerciales des États-Unis. Depuis plus d'un an, Washington pratique le protectionnisme et contraint nombre de ses partenaires commerciaux, dont la Corée du Sud, le Canada et le Mexique, à renégocier leurs accords commerciaux.
Ces manœuvres d'intimidation adressent un message clair: on peut manipuler arbitrairement les contrats initiaux en dépit des intérêts et des préoccupations de ses partenaires, pourvu qu'on en ait le pouvoir. C'est une "logique de gangster" et "la loi de la jungle". De telles tactiques d'intimidation sont contestées dans le monde entier, y compris des alliés européens des États-Unis.
Au moment où Washington a décidé d'imposer des droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium de l'Union européenne, la Commission européenne a qualifié ces taxes unilatérales d"'injustes" et en violation des règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). "C'est du protectionnisme pur et simple", a-t-elle tweeté. Ces manœuvres d'intimidation vont bien au-delà du domaine du multilatéralisme économique et commercial.
Depuis l'entrée en fonction de l'administration Trump, Washington s'est retiré d'une série de grands accords internationaux et d'entités multilatérales, dont l'Accord de Paris sur le changement climatique, l'UNESCO, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU et l'Union postale universelle. Ces gestes égoïstes ont nui à la crédibilité de Washington en tant que grande puissance et gravement érodé le socle de la coopération internationale.
Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis avaient aidé à rédiger les actuelles règles commerciales et financières. En conséquence, Washington a énormément bénéficié d'un tel système fondé sur la suprématie du billet vert. Mais rien ne justifie pour autant que Washington doive abuser de son statut de superpuissance. Au contraire, les États-Unis doivent remplir leurs devoirs en tant que membre à part entière de la communauté internationale. Il est à noter que cet ordre international dominé par Washington pourrait s'effondrer une fois que sa crédibilité s'effondrera. Cette éventualité dangereuse n'est dans l'intérêt de personne.
Xinhua/VNA/CVN