>>Le Portugal peine à maîtriser les feux de forêt
Un avion anti-incendie dans le ciel de Sardoal, au Portugal, le 17 août. |
Un avion anti-incendie dans le ciel de Sardoal, au Portugal, le 17 août. Photo : AFP/VNA/CVN |
Sur l'ensemble du pays, plus de 1.500 soldats du feu soutenus par quelque 430 véhicules tentaient dans la soirée de venir à bout d'une dizaine de foyers toujours actifs.
L'incendie le plus préoccupant était encore celui qui s'est déclaré la veille aux portes de Maçao, bourgade d'environ 2.000 habitants située à 40 km au sud de Pedrogao Grande. Déjà touchée par un premier incendie fin juillet, cette commune a vu partir en fumée "80 à 90%" de sa surface, selon le maire Vasco Estrela.
Déjà menacée par les flammes dans la nuit de mercredi 16 aoput à jeudi 17 août, la population de Maçao s'est à nouveau retrouvée cernée par les flammes dans l'après-midi, a constaté un journaliste de l'AFP.
Depuis mercredi dernier 9 août, les incendies ont fait au moins 92 blessés, dont sept graves, et environ 130 personnes ont été évacuées des villages autour de Maçao, Sardoal et Abrantes, a indiqué la protection civile.
Il y a une semaine, les près de 40.000 habitants de la ville d'Abrantes, située à 20 km de Maçao, avaient eux aussi vécu des moments de panique en voyant les flammes s'approcher des faubourgs industriels.
L'accès à l'autoroute qui traverse la zone a de nouveau été interdit jeudi 17 août. La circulation a également été interrompue sur l'axe qui relie Lisbonne à Porto en raison d'un foyer qui faisait rage dans la région d'Aveiro (Nord).
Face à une météo prévoyant une nouvelle hausse du risque d'incendie dans les prochains jours, le gouvernement a décidé jeudi de décréter l'état de calamité publique dans plusieurs régions du centre et du nord du pays.
Aide internationale
Les feux de forêt et de broussailles ont ravagé au moins 141.000 hectares dans tout le pays depuis le début de l'année, soit trois fois plus que la moyenne observée au cours de la dernière décennie.
Sous des températures caniculaires, les secours doivent lutter chaque jour contre d'incessants départs de feu : jusqu'à 268 rien que sur la journée record de samedi 19 août.
Le Portugal a reçu de nouveaux renforts fournis par l'Espagne dans le cadre du mécanisme d'entraide européenne, dont quatre avions anti-incendie venus s'ajouter à un Canadair marocain.
Les autorités ont interpellé 91 incendiaires présumés depuis le début de l'année. "Par négligence ou malveillance, la plupart des feux sont d'origine humaine", a souligné la ministre de l'Intérieur Constança Urbano de Sousa.
Un habitant de Maçao asperge d'eau le toit de sa maison, le 17 août. |
Un habitant de Maçao asperge d'eau le toit de sa maison, le 17 août. Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour marquer les deux mois écoulés depuis la mort de 64 personnes à Pedrogao Grande et dans les communes voisines de Figueiro dos Vinhos et Castanheira de Pêra, le Premier ministre Antonio Costa et le président Marcelo Rebelo de Sousa se sont rendus sur place jeudi 17 août.
Il aura fallu cinq jours pour maîtriser ce gigantesque brasier, qui a également fait plus de 250 blessés et endommagé près de 500 maisons, dont 160 résidences principales.
La plupart des victimes ont péri le 17 juin dans leur voiture, piégées sur une route nationale alors qu'elles fuyaient les flammes qui progressaient à une vitesse inouïe, certains survivants décrivant même une tornade de feu.
En réponse aux populations locales qui dénoncent la lenteur des travaux de reconstruction, le chef du gouvernement socialiste a annoncé jeudi 17 août son intention de "dispenser d'autorisation les projets de reconstruction des habitations touchées". La tragédie a également suscité un vif débat au sujet de l'inefficacité des services de secours et des politiques d'aménagement des forêts.
Le Parlement portugais a adopté en juillet plusieurs volets d'une réforme des forêts visant notamment à réduire la plantation d'eucalyptus, espèce la plus répandue sur le territoire et très inflammable.
AFP/VNA/CVN