Les étudiants gagnent leurs galons dans les hôpitaux tchèques surchargés

Des centaines d'étudiants en médecine se sont portés bénévoles pour aider les hôpitaux tchèques débordant de malades du COVID-19, aux prises avec l'un des taux d'infections parmi les plus élevés au monde.

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L'étudiante Tereza Zalesakova (gauche) et ses collègues dans l'unité de soins intensifs, à l'Hôpital universitaire de Prague, le 7 janvier 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

Enveloppée dans une tenue de protection médicale complète, cachée derrière une visière et munie de deux paires de gants en caoutchouc, Tereza Zalesakova, 22 ans, effectue le test de glycémie chez une patiente sous respirateur artificiel.

Elle passe ensuite dans une autre pièce de l'unité des soins intensifs de l'Hôpital universitaire général de Prague pour aider à nourrir un homme âgé qui n'arrête de tousser et qui respire avec difficulté.

"J'ai commencé à travailler ici début de novembre parce qu'il manquait de personnel auxiliaire", indique cette étudiante en médecine à l'Université Charles de Prague.

"Si les infirmières n'ont pas besoin de moi, les médecins me laissent souvent effectuer différentes interventions médicales, ce que je n'aurais jamais pu faire en tant qu'étudiante", dit Tereza à l'AFP.

"C'est une expérience inestimable", souligne la jeune femme qui espère devenir chirurgienne un jour.

Les hôpitaux tchèques frôlaient leurs capacités d'accueil maximales depuis l'automne dernier, quand ce pays membre de l'UE, fort de 10,7 millions d'habitants, a connu un pic de contaminations de COVID-19.

Le pays a enregistré le taux de mortalité quotidien par habitant le plus élevé d'Europe pendant plusieurs semaines en octobre et novembre, et le taux de contaminations ces derniers jours a été plus élevé qu'aux États-Unis.

Le ministère tchèque de la Santé chiffre à plus de 800.000 le nombre de cas confirmés du COVID-19 depuis le début de l'épidémie de mars, dont 12.800 décès.

Cette semaine, le pays a dépassé le seuil des 17.000 nouvelles contaminations, un record.

"La capacité d'accueil touche à ses limites. La principale raison, les absences du personnel en raison d'infections au COVID-19", a déclaré vendredi 8 janvier aux journalistes le vice-ministre de la Santé, Vladimir Cerny.

"Énormement de travail"

Personnel soignant près d'un patient malade du COVID-19, à l'unité de soins intensifs de l'Hôpital universitaire de Prague, le 7 janvier 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour relever le défi, le gouvernement a fait appel aux étudiants ainsi qu'aux militaires pour aider les hôpitaux ou les maisons de retraite.

"Les étudiants font énormément de travail et nous leur en sommes très reconnaissants", déclare Petra Havrlikova, infirmière à l'Hôpital universitaire général.

"Ils nous aident à positionner les patients, à faire leurs toilettes du matin, transmettent les échantillons aux laboratoires ou désinfectent les chambres", dit-elle à l'AFP.

"Je pense que beaucoup d'entre eux ont vu ici pour la première fois un patient de près", estime Mme Havrlikova.

Se reposant après trois heures passées à l'unité de soins intensifs, l'étudiante en médecine Karolina Nekolova, 22 ans, se prépare à une nouvelle tournée en partageant une boîte de chocolat avec des infirmières.

"Le plus difficile est d'être confronté à la mort d'un patient. C'est triste et personne ne nous a préparés à ça", déclare-t-elle.

"Expérience formidable"

L'étudiante Tereza Zalesakova à l'unité de soins intensifs de l'Hôpital universitaire de Prague, le 7 janvier 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les deux étudiantes, Tereza et Karolina, sont toutes les deux en troisième année d'un cursus de six ans d'études de médecine à l'Université Charles, et toutes les deux comptent désormais comme employées à temps partiel dans le service interne.

Elles font jusqu'à dix permanences de 12 heures par mois, chacune comprenant six heures en soins intensifs et six heures dédiées à d'autres tâches.

"C'est une expérience formidable pour moi. D'abord, j'aide les gens et, deuxièmement, je gagne de l'expérience pour ma future vie de médecin", déclare Karolina Nekolova, qui envisage de devenir pédiatre.

Les deux étudiantes estiment que mêler la fac et le travail n'est pas un problème et considèrent avoir la chance de pouvoir étudier "sur le terrain", contrairement à d'autres étudiants contraints à l'enseignement à distance à cause des restrictions sanitaires.

"Notre faculté est très ouverte. Maintenant, nous sommes en période d'examen donc cela risque d'être un peu plus difficile mais j'espère que nous y arriverons", sourit Tereza Zalesakova.

AFP/VNA/CVN

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