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À la frontière entre les États-Unis et le Mexique, à San Ysidro, en Californie, le 4 juin. |
Les allégations de violences conjugales ou de violences de la part de gangs criminels ne seront ainsi plus suffisantes pour déposer une requête aux postes-frontières, a déclaré M. Sessions.
"Un étranger peut être victime de menaces et de violences pour un certain nombre de raisons liées à des questions sociales, économiques, familiales ou d'autres circonstances personnelles. Mais le statut de bénéficiaire d'asile n'a pas vocation à réparer tous les malheurs", a-t-il affirmé.
S'exprimant sur la requête d'une Salvadorienne qui affirmait avoir été violée et battue par son époux pendant des années, il a rappelé que les demandeurs d'asile devaient prouver avoir été victimes de persécution en raison de leur nationalité, leurs convictions politiques ou leur appartenance à un groupe ethnique, religieux ou social. Il peuvent aussi faire valoir une "peur crédible" pour leur vie.
La définition de ces motifs ne peut pas être élargie ou être vague, a assuré M. Sessions, rejetant une précédente décision qui considérait les femmes mariées victimes de violences conjugales comme un groupe persécuté.
"Le simple fait qu'un pays puisse avoir des difficultés à empêcher certains crimes - comme les violences conjugales ou les violences de gangs - ou que certaines catégories de la population soient plus enclines à subir des violences ne peut justifier une demande d'asile", a estimé le ministre.
Cette déclaration intervient dans un contexte de lutte accrue de l'administration américaine contre l'immigration illégale à la frontière mexicaine, alors que Donald Trump a décrété une "tolérance zéro".
De nombreux ressortissants du Guatemala, du Honduras et du Salvador, familles et mineurs non accompagnés, se pressent à la frontière après avoir fui la violence endémique dans leur pays pour demander l'asile aux États-Unis.
Début mai, le président américain a ordonné d'engager désormais des poursuites contre toutes les personnes traversant illégalement la frontière et de séparer les enfants de leurs parents lorsque des familles traversent la frontière.
La loi était déjà en vigueur sous l'administration de son prédécesseur Barack Obama, mais rarement appliquée. Malgré cela, en mai, les arrestations à la frontière étaient en hausse de 160% par rapport à mai 2017. Plus tôt dans la journée, M. Sessions avait assuré que "la vaste majorité des demandes d'asile déposées actuellement ne sont pas valides", et que seules 20% d'entre elles étaient justifiées.
AFP/VNA/CVN