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Le président Donald Trump (2e à gauche) et la délégation américaine lors d'un déjeuner de travail avec le Premier ministre singapourien Lee Hsien Loong (3e à droite), le 11 juin à l'Istana. |
"Heureux d'être à Singapour, excitation dans l'air !", a tweeté le président qui sort d'un G7 au Canada qui a tourné au fiasco après sa spectaculaire volte-face qui a provoqué de très vives tensions avec les alliés historiques des États-Unis.
"Je pense que cela va très bien se passer", a-t-il ajouté peu après, à l'occasion d'un déjeuner de travail avec le Premier ministre singapourien Lee Hsien Loong.
Le président américain Donald Trump (gauche) est reçu par le Premier ministre singapourien Lee Hsien Loong, le 11 juin à l'Istana. |
Personnage central des négociations en cours, le chef de diplomatie américaine, Mike Pompeo, qui a rencontré à deux reprises Kim Jong Un à Pyongyang, a de son côté évoqué des rencontres "substantielles et détaillées", à J-1, entre les délégations des deux pays opposants.
Le sommet, qui offre une visibilité internationale au leader d'un régime cloîtré dont les déplacements à l'étranger se comptent sur les doigts d'une main, est déjà vu comme une concession de taille de la part des États-Unis.
"Cela fait 25 ans que la Corée du Nord essaie d'obtenir une rencontre avec un président américain en exercice", explique à l'AFP Boris Toucas, chercheur invité au Center for Strategic and International Studies à Washington.
"Ere nouvelle"
Photo fournie par le ministère de la Communication et de l'Information de Singapour, le 10 juin, du leader nord-coréen Kim Jong Un à son arrivée à l'aéroport. |
En jeu, les ambitions atomiques de Pyongyang, sous le coup de sanctions internationales draconiennes imposées au fil des années et des crises par le Conseil de sécurité de l'ONU.
"Nous restons déterminés à parvenir à la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule coréenne", a martelé M. Pompeo dans un tweet.
Dans un compte-rendu du déplacement de l'homme fort de Pyongyang, l'agence nord-coréenne KCNA a évoqué l'avènement d'une "ère nouvelle", confirmant que la dénucléarisation mais aussi "un mécanisme de maintien de la paix permanent et durable dans la péninsule coréenne" seraient au menu du sommet. Un haut responsable américain a vu dans cette formulation "un message d'optimisme".
RPDC - USA: sommet Kim - Trump. |
Mais l'exigence américaine bute depuis des années sur la résistance opiniâtre des Nord - Coréens.
En 1994 puis en 2005, des accords avaient été conclus mais aucun d'entre eux n'a jamais été réellement appliqué, et la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a multiplié depuis 2006 les essais nucléaires et balistiques, jusqu'à la dangereuse escalade de l'an dernier.
En rencontrant Kim, Trump mise sur son instinct et ses talents autoproclamés de négociateur hors pair. Mais alors que son administration laissait miroiter un accord historique le 12 juin, elle s'est dernièrement évertuée à faire retomber les attentes, évoquant le début d'un "processus" inédit.
Rafales de tweets sur le G7
RPDC: les rencontres diplomatiques. |
Les protagonistes sont certes nouveaux, y compris le président sud-coréen Moon Jae-in, très investi dans un rapprochement avec le RPDC. Mais les ingrédients d'un éventuel accord sont, à de nombreux égards, les mêmes que par le passé: une dénucléarisation progressive en échange d'un soutien économique, des garanties de sécurité pour le régime reclus et un traité de paix mettant formellement fin à la guerre de Corée (1950-53).
"Trump a simplement offert ces rencontres aux Nord - Coréens sans obtenir aucune avancée", déplore l'expert Jeffrey Lewis dans Foreign Policy. "Il paraît évident depuis le début que la RPDC n'a pas l'intention d'abandonner son arsenal nucléaire".