Les États-Unis veulent oeuvrer pour obtenir une pause humanitaire au Yémen

Les États-Unis ont dit le 2 mai tenter de trouver une solution à la crise au Yémen alors que l’ONU appelait à des pauses humanitaires, craignant un effondrement de ce pays en guerre depuis plus d’un mois.

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Des combattants pro-Hadi combattent des chiites houthis près de l’aéroport international d’Aden, le 2 mai 2015.

Malgré les appels au cessez-le-feu, les combats ne connaissent aucun répit entre les rebelles chiites et les partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi soutenus par une campagne aérienne arabe dirigée par l’Arabie saoudite, qui veut empêcher les insurgés de prendre le contrôle total du pays.

Le coordinateur humanitaire de l’ONU pour le Yémen Johannes van der

Klaauw a déclaré à l’AFP que "les services encore en fonction dans le pays en termes de santé, d’eau et de nourriture sont en train de disparaître parce que le pétrole ne rentre plus".

"Si rien n’est fait dans les prochains jours pour livrer du pétrole et de la nourriture, le Yémen s’arrêtera complétement", a-t-il dit.

Les livraisons de fuel et d’aide humanitaire sont rendues très difficiles par les risques liés aux combats et par l’embargo sur les armes en direction du Yémen qui exige un contrôle strict de tous les cargos.

"Nous avons les bateaux. Nous avons les avions. Mais l’embargo sur les armes a des conséquences indésirables sur l’aide humanitaire", a expliqué Johannes van der Klaauw, qui souhaite des "pauses humanitaires".

Le 1er mai, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon avait demandé une trêve et une reprise des fournitures de carburant pour éviter une aggravation de la crise humanitaire.

Le conflit a déjà fait plus de 1.200 morts et 5.000 blessés selon un comptage des hôpitaux yéménites, jugé probablement en deçà de la réalité par les responsables onusiens.L‘ONU estime également à 300.000 le nombre de personnes déplacées et à 7,5 millions le nombre de personnes affectées par le conflit, soit le tiers de la population yéménite.

Kerry espère des pauses

En voyage au Sri Lanka, le secrétaire d’État américain John Kerry a également espéré que les négociations menées à l’ONU sur un projet de pause humanitaire au Yémen aboutissent. Le Conseil de sécurité n’est pas parvenu vendredi à se mettre d’accord sur de telles pauses.

"Notre espoir est que le processus de l’ONU se concrétise rapidement et nous allons continuer de travailler dessus du mieux que nous pouvons", a dit Kerry. "Nous travaillons dur pour organiser un processus de négociation au travers de l’ONU qui permettra de réunir l’ensemble des parties yéménites pour négocier le futur du Yémen", a-t-il ajouté.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays est l’un des piliers de la coalition, a effectué le 2 mai une brève visite à Ryad pendant laquelle il a évoqué "les développements dans la région", selon l’agence officielle saoudienne SPA.

« Actions aventuristes »

L’Iran, qui ne cache pas son soutien aux rebelles, dits Houthis, mais dément leur fournir des armes, a haussé le ton en dénonçant les "actions aventuristes" de l’Arabie saoudite au Yémen.

"Nous considérons que la sécurité du Yémen fait partie de celle de la région et de l’Iran (..) Il ne sera pas permis à d’autres de jouer avec notre sécurité commune par des actions aventuristes", a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian.

Il a ajouté que l’Iran soutenait "un dialogue inter-yéménite dans un lieu accepté par toutes les parties (yéménites) sans ingérence étrangère". L’Arabie saoudite et ses alliés du Golfe, qui ont lancé leurs frappes aériennes au Yémen le 26 mars, insistent en revanche pour qu’un tel dialogue ait lieu à Ryad.

Sur le terrain, les combats ont fait rage durant la nuit à Aden, dans le sud du Yémen, lors que des raids aériens de la coalition ont fait des dizaines de morts parmi les rebelles, selon une source militaire.

La plupart des rebelles sont morts lorqu’un missile a touché un hôtel du quartier Moualla (centre) transformé en QG rebelles, selon la même source.
Dans la nuit également, un rassemblement de Houthis près de Taëz (sud-ouest) a été visé par l’aviation et un bilan fourni par les hôpitaux de la ville samedi a fait état de 35 morts et 62 blessés parmi les rebelles. Des combats ont eu également lieu dans la province sudiste d’Abyane, où les partisans de M. Hadi ont affirmé avoir tué 15 Houthis dans une embuscade.

AFP/VNA/CVN

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