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Les États-Unis ont officiellement réintégré l’organisation onusienne vendredi 30 juin 2023, six ans après l’avoir quitté sous la présidence de Donald Trump. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Avec ce retour, l'UNESCO sera encore plus forte pour mener à bien son mandat. C’est un grand jour pour l'UNESCO et pour le multilatéralisme. Forte de sa dynamique retrouvée ces dernières années, notre Organisation tend à nouveau vers l’universalité avec le retour des États-Unis", a déclaré Audrey Azoulay, la directrice générale de l'Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), dont le siège est à Paris.
Le 8 juin 2023, les États-Unis ont adressé une lettre à la cheffe de l’UNESCO, Audrey Azoulay, proposant de réintégrer l’Organisation dès le mois de juillet sur la base d’une proposition financière concrète, incluant l’engagement à rembourser leurs arriérés estimés à 619 millions d'USD.
Les 193 États membres de l’UNESCO se sont réunis à partir de jeudi 29 juin en session extraordinaire de la Conférence générale pour examiner cette proposition. Vendredi après-midi 30 juin, ils ont adopté à une très large majorité la proposition américaine (132 votes pour, 10 votes contre).
"Nous serions prêts à accueillir favorablement la volonté de Washington" de rejoindre l'UNESCO, qui "permettrait de renforcer notre organisation", mais "nous pensons qu’on essaie de nous emmener dans un monde parallèle, qui dépasse vraiment toutes les descriptions absurdes des livres de Lewis Carroll", a tonné vendredi 30 juin un diplomate russe.
"Dans cet espace déformé, ceux qui défendent la démocratie et la primauté du droit commencent à nous entraîner vers une violation de ces règles et à s’arroger des droits privilégiés", a-t-il poursuivi, estimant que les États-Unis doivent payer intégralement leurs arriérés à l'UNESCO avant de pouvoir la rejoindre, quand Washington propose de le faire progressivement.
"La manière dont les États-Unis ont demandé ce retour n’est pas acceptable" et s’apparente à "une violation de l’esprit de la Constitution" de cette institution, a de son côté fustigé un diplomate iranien.
Dette américaine
Washington avait quitté l'UNESCO en octobre 2017 en dénonçant les "partis pris anti-israéliens persistants" de cette institution. Ce retrait, accompagné de celui d'Israël, était effectif depuis décembre 2018.
Depuis 2011, et l'admission de la Palestine au sein de l'UNESCO, les États-Unis, dirigés alors par Barack Obama, avaient stoppé tout financement à l'organisation onusienne, un énorme coup d'arrêt pour celle-ci, alors que les contributions américaines représentaient 22% de son budget.
Mais Washington a proposé début juin, dans un courrier à Audrey Azoulay, "un plan" pour leur retour au sein de l'organisation onusienne pour l'éducation, la culture et la science.
Alors que la dette américaine auprès de l'UNESCO, contractée entre 2011 et 2018, est aujourd'hui de 619 millions d'USD, soit davantage que le budget annuel de l'UNESCO, évalué à 534 millions d'USD, ils ont indiqué avoir demandé au Congrès américain de décaisser 150 millions d'USD pour l'année fiscale 2024, un montant équivalent devant être déboursé les années suivantes "jusqu'à résorption" des arriérés à l'UNESCO.
AFP-ONU-Le Monde/VNA/CVN