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Un coin de la librairie de Fahasha à Hanoï. |
Photo : NDEL/VNA/CVN |
Entre 1990 et 2000, à l’évocation de la bande dessinée (B.D), on pensait immédiatement aux œuvres japonais que les jeunes vietnamiens adoraient : le Doraemon de Fujiko Fujio, Chie-cô be hat tiêu (de son vrai nom Jarinko Chie, de l’auteur japonais Haruki Etsumi), Conan de l’auteur Gosho Aoyama, ou Kureyon Shin-chan du défunt illustrateur Usui Yoshito, etc.
Loisir jadis revisité
Des dizaines d’années plus tard, la passion pour ces dessins graphiques se retrouve chez des jeunes qui cherchent à collecter chaque épisode malgré leurs prix élevés. Les maisons d’édition du pays l’ont bien compris et ne ratent pas l’occasion d’éditer des bandes dessinées en vogue dont Bay viên ngoc rông (Sept gemmes du dragon) ou Thân dông dât Viêt (Génie de la terre vietnamienne) mais dans une nouvelle physionomie accrocheuse, comme par exemple avec une couverture en métal, ou sous d’autres formes de vente comme celle en ligne, à un jour fixe, ou accompagnée de petits cadeaux.
Forcément, les livres ayant la dédicace de l’auteur, sont plus chers par rapport à la version normale. M.H, un papa Hanoïen raconte qu’il emmène souvent son enfant faire la queue pendant six ou sept heures le week-end pour recevoir un coupon de promotion pour la version limitée d’une bande dessinée éditée par la Maison d’édition de Kim Dông ou la librairie Fahasha. Et, au cas où le lecteur ne veuille pas se réveiller tôt, il est possible de réaliser une commande sur les e-plateformes telles que Shopee, Lazada, ou Tiki, mais au prix beaucoup plus élevé.
Lê Van Nghia est un collectionneur de bandes dessinées à Hanoï. Tombant dans la marmite de la collection depuis cinq ans, cet homme trentenaire a "fouillé" tous les recoins de la capitale (et même dans les forums) pour trouver l’ensemble des œuvres Bay viên ngoc rông, Dung si Hesman (Hero Hesman). Selon lui, il a même enchéri le plus Hero Hesman, la première bande dessinée de 159 épisodes, créée par un peintre vietnamien et éditée par la Maison d’édition des beaux-arts de Hanoï entre 1993 et 1997. Il n’a pas hésité à dépenser 20 millions de dôngs pour posséder les huit ensembles de cette bande dessinée. Parallèlement, il a rassemblé sept ensembles de Bay viên ngoc rông (version éditée en 1995), 11 ensembles de Dâu an rông thiêng (Empreinte du dragon sacré). Pour Nghia, la collection lui permet de revivre des souvenirs d’enfance liés aux personnages et aventures magiques des œuvres.
Rénovation de l’histoire
L'histoire du Vietnam est rénovée via des livres d'images immersives et esthétiques. |
Photo : VNE/CVN |
Existant depuis bien lurette, les œuvres sur les héros de l’histoire du pays, - malgré leur contenu riche en valeur traditionnelle -, manquent de couleurs. Elles ont été imprimées en blanc et noir sur les papiers gris de médiocre qualité avec une durée de conservation limitée.
Aujourd’hui, certains jeunes ont donc décidé d’insuffler un nouveau souffle à ces œuvres pour rendre leurs images et leur contenu plus vivants en y appliquant la décoration haute en couleurs et la mise en page selon le style moderne. Des contenus, paraissant ennuyeux et peu contemporains, sont ainsi simplifiés grâce aux images, aux illustrations graphiques immersives et esthétiques et aux courtes présentations soigneusement écrites.
En feuilletant le livre sur l’histoire du pays Luoc su nuoc Viêt bang tranh (L’histoire du pays via le dessin) du groupe d’auteurs de Hiêu Minh, Huy Long, Huyên Trang, Dinh Hung, un collégien de l’école V. à Hanoï ne cache pas son enthousiasme : "je trouve que ce livre très intéressant. En classe, nous avons eu l’occasion d’apprendre l’histoire de notre pays, mais il y a plein de choses que je ne peux pas mémoriser. Via les illustrations, je peux mieux apprendre les leçons. C’est comme une bande dessinée éducative".
Cette rénovation permet de révéler la tendance des jeunes à collectionner les bandes dessinées d’antan et de découvrir l’histoire et les traditions du pays.
Manh Hao - My Anh/CVN