En Slovénie, les chevaux Lipizzan virevoltent pour l’UNESCO

Levade, cabriole, courbette : les élégants chevaux Lipizzan ont régalé un public venu du monde entier lors d’un récent ballet équestre donné dans leur berceau slovène, à l’occasion de la cérémonie d’inscription à l’UNESCO de cette tradition.

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Des cavaliers participent à un entraînement avec des chevaux Lipizzan à Lipica dans le Sud-Ouest de la Slovénie. 
Photo : AFP/VNA/CVN

La Slovénie célébrait récemment ce nouveau statut, dans l’enceinte du haras national de Lipica (Sud). Un “honneur” salué par la ministre de la Culture, Asta Vrecko.

Couleur crème avec des poulains dont la robe chocolat ne blanchira qu’à l’âge adulte, les Lipizzans au port altier sont un héritage de la gloire perdue des Habsbourg. L’écurie de Lipica a été fondée en 1580 par l’archiduc Charles II dans cette contrée verdoyante et a donné son nom dérivé du slave “lipa” - tilleul - à cette race au fort tempérament.

À l’origine, le but était d’élever les descendants d’étalons, importés d’Espagne pour les besoins de représentation de la cour impériale des Habsbourg, à Vienne. Et si la monarchie n’a pas résisté à la Première Guerre mondiale, la tradition, elle, a perduré.

Huit pays anciennement unis par la couronne continuent de bichonner l’espèce, pour le plus grand plaisir des passionnés d’histoire. Autriche, Bosnie, Croatie, Hongrie, Italie, Roumanie, Slovaquie et bien sûr Slovénie. Réunis dans la très officielle Fédération internationale de la race lipizzan, tous ont participé au défilé, avec des attelages aux uniformes variant selon les contrées.

“Ce sont des animaux phénoménaux !” Laura Highlander, elle-même éleveuse de chevaux, a fait le voyage depuis les États-Unis pour visiter le domaine. “Leur niveau de dressage est incroyable”, témoigne la touriste de 42 ans.

Élitisme

Les Lipizzans sont prédestinés aux figures qu’on appelle “airs relevés” grâce à leur morphologie rare mêlant “force et équilibre” leur permettant de s’élever avec grâce du sol, explique l’heureux chef des cavaliers, Miro Dragic.

Amadej Cej, palfrenier, s’occupe d’un Lipizzan à Lipica, en Slovénie. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Équithérapie, sports équestres, mariages, fêtes folkloriques, écotourisme : aujourd’hui, les 400 bêtes de Lipica participent aussi à la vie quotidienne. Le patrimoine génétique exceptionnel des Lipizzans - qui peuvent valoir plusieurs centaines de milliers d’euros par tête - est strictement préservé par des saillies méticuleusement sélectionnées.

Les poulinières passent la majeure partie de la journée à gambader en plein air en compagnie de leurs petits et ce n’est que vers quatre ans que les capacités de dressage font l’objet d’une première évaluation. “C’est à nous d’identifier les qualités de chacun pour les former au mieux”, souligne M. Dragic.

Après des années d’entraînement, les meilleurs étalons intègrent ensuite la haute école, très élitiste, où ils apprendront à maîtriser pirouettes et acrobaties au son de la musique.

“Les chevaux sont comme nous. Ils peuvent être affectés par des éléments extérieurs, y compris la météo”, décrit le palefrenier Amadej Cej, qui les bichonne “de la naissance au dernier souffle”. Toilettage, nourrissage, curage des sabots. Leur chouchoutage cinq étoiles n’a guère varié au fil des siècles.

Désormais inscrits depuis 2022 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, les élevages de Lipizzans ont de beaux jours devant eux.

À Vienne, leur agilité légendaire attire en nombre les touristes qui se pressent aux spectacles de la prestigieuse école espagnole, au cœur du palais de la Hofburg. Depuis le démantèlement de l’empire, l’Autriche possède son propre élevage.

Les chevaux - qui peuvent rester actifs durant une vingtaine d’années - traversent même les océans, quittant leur vieille Europe pour intégrer les haras de passionnés en Amérique du Sud, en Afrique ou en Australie. Certains assurent même des tournées, poussant parfois jusqu’au Japon.

AFP/VNA/CVN

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