* Lê Duc Thuy, président du Comité national de contrôle des finances monétaires
En réalité, le premier plan de relance économique du gouvernement a porté ses fruits ces derniers temps. Cependant, un arrêt des prêts à taux d'intérêt bonifié de 4% après le 31 décembre prochain pourrait causer des difficultés aux entreprises. Le gouvernement a chargé les ministères et services concernés d’étudier le lancement d’une nouvelle enveloppe de stimulation pour 2010, qui permettrait une relance stable de l'économie nationale.
Certains avis sont de restreindre les bénéficiaires de cette nouvelle enveloppe en mettant l'accent sur les entreprises qui transforment directement des produits pour exporter. En outre, le taux de bonification serait réduit à 2% contre 4% à l'heure actuelle et le délai de crédit à 3-6 mois, contre un an selon le premier plan pour le court terme et 2 ans pour les moyen et long termes.
Je soutiens le lancement d'une nouvelle enveloppe de stimulation. C'est une période supplémentaire qui aidera les entreprises à assurer une croissance durable. J'ai encore étudié les moyens d'utilisation afin de résoudre les difficultés des banques. Ces dernières devraient à la fois assurer la mobilisation des fonds et fournir des prêts à taux faible aux entreprises. Avec un taux d'inflation actuel de 6-7%, il n'y a aucune raison pour augmenter le taux de mobilisation et celui de crédit. Dans ce cas, il faudrait trouver une solution dynamique et flexible pour les politiques monétaires et financières.
* Docteur Vu Viêt Ngoan, vice-président de la Commission de l'économie de l'Assemblée nationale
Dans le contexte de récession économique mondiale, les mesures d'urgence prises par le gouvernement ces derniers temps, dont l'enveloppe de stimulation à l'investissement et à la consommation, se montrent très efficaces. Lancée en février 2009, cette enveloppe a aidé les entreprises à surmonter la période la plus difficile du premier trimestre. Ce qui est plus important, c'est que la confiance des milieux d'affaires s'est renforcée en constatant les assistances apportées par le gouvernement.
Maintenant, l'économie mondiale a montré des signes de relance, mais la situation n'est pas totalement favorable au Vietnam. Une nouvelle enveloppe de stimulation économique sera nécessaire en 2010, mais il faut amender l'amplitude des bénéficiaires et les manières de son utilisation. La bonification d'intérêt dans le cadre de la prochaine enveloppe de stimulation économique devrait se concentrer sur les prêts à moyen et à long terme.
* Docteur Nguyên Minh Phong, de l'Institut de recherche et de développement des sciences sociales de Hanoi
L'Etat et les banques devraient s'associer aux entreprises et éviter un choc causé par l’arrêt de la bonification d'intérêt. Il faudrait appliquer un processus adéquat avant de mettre fin à l'assistance. La relance de l'économie nationale et les perspectives du marché domestique restent encore instables. L'arrêt de la bonification d'intérêt en ce moment équivaudrait pour les entreprises au retrait du piolet à un alpiniste. D'où des risques de faillite des entreprises et de chute en chaîne des banques. C'est pour cette raison que les représentants de la Russie et de la Chine ont annoncé, lors de la récente conférence du G20, une poursuite des assistances étatiques aux entreprises dans les temps à venir. Le Vietnam devrait utiliser efficacement l'enveloppe de stimulation économique, mais il est possible d’en réduire l'envergure et d'appliquer des conditions plus strictes.
* Hô Huu Hanh, directeur de la filiale de la Banque d'Etat à Hô Chi Minh-Ville
Les entreprises n'affichent pas encore une croissance stable et durable. La poursuite de la bonification d'intérêt en leur faveur est nécessaire. Par ailleurs, l'écoulement des produits exportés dépend de la relance de l'économie mondiale. D'après moi, l'assistance devrait se concentrer l'an prochain sur les entreprises qui participent à la transformation des produits exportés. L'assistance aux exportations permettrait de doper d'autres secteurs comme développement des régions de matières premières, production, services... L'accent serait mis dans les produits de haute valeur, sans oublier l'encouragement à l'achat dans l'agriculture et la zone rurale.
* Truong Van Phuoc, directeur général de la Banque d'import-export du Vietnam (Eximbank)
Pour favoriser la croissance de l'économie nationale, un 2e plan de relance sera utile. Outre la réduction du taux bonifié et la restriction des bénéficiaires, il faudrait relier les politiques monétaires et financières, pour répondre aux conditions d'une économie qui est graduellement sortie de la crise.
A mon avis, la bonification d'intérêt de la 2e enveloppe devrait être de 2% par an pour un délai de 6 mois au maximum. La priorité serait accordée aux entreprises exportatrices et à celles utilisant une main-d'œuvre nombreuse comme textile-habillement, produits aquatiques, cuir et chaussures.
Ngân Huong/CVN