Au moins 21 rebelles afghans tués dans un bombardement au Pakistan

Au moins 21 rebelles afghans du réseau Haqqani ont été tués le 10 août par une frappe de drone américain dans une des zones tribales du Nord-Ouest du Pakistan frontalière de l'Afghanistan, ont affirmé des responsables locaux de la sécurité.

L'avion sans pilote américain a tiré deux missiles, détruisant un véhicule et un campement près de Miranshah, la principale ville du Waziristan du Nord un bastion des rebelles talibans alliés à Al-Qaïda. "Vingt-et-un rebelles du groupe Haqqani ont été tués et trois blessés", a déclaré un responsable militaire pakistanais à Peshawar, la ville la plus importante du Nord-Ouest. "Tous ceux qui sont morts étaient des Afghans combattants du réseau Haqqani", a affirmé ce responsable sous couvert de l'anonymat en précisant que le bombardement a eu lieu à 02h15 heure locale (22h45 GMT). D'autres responsables de sécurité locaux ont confirmé ce bilan.

Les bilans des combats ou des attaques de drones livrés par les responsables pakistanais de la sécurité sont impossibles à vérifier, ces zones étant interdites d'accès et souvent aux mains des rebelles islamistes. Si les Américains ne confirment jamais officiellement les tirs de drone, ils sont les seuls à posséder de tels appareils munis de missiles dans la région.

Des habitants de Miranshah ont indiqué avoir entendu deux explosions en une minute avant le lever du jour, au moment où ils se réveillaient pour prendre leur dernier repas avant le jeûne de la journée de Ramadan.

Dans la matinée, un habitant a indiqué avoir vu 16 cercueils transportés par un véhicule vers un cimetière voisin.

L'une des principales bêtes noire des soldats de l'OTAN en Afghanistan, le réseau Haqqani est considéré comme l'aile du mouvement taliban la plus proche d'Al-Qaïda. Il est soupçonné d'avoir organisé plusieurs attaques spectaculaires ces dernières années contre les forces américaines en Afghanistan, notamment l'attentat suicide qui a tué sept agents de la CIA sur une base américaine en décembre 2009 à Khost (Sud-Est), le pire camouflet subi par l'agence de renseignement américain en dix ans de guerre afghane.

Washington presse depuis plusieurs années l'armée pakistanaise de lancer une offensive terrestre dans le Waziristan du Nord, où serait en partie basé le réseau Haqqani, mais Islamabad, engagée sur plusieurs autres fronts dans la région, notamment contre les talibans pakistanais qui mènent eux des attaques sur son sol, est jusqu'ici restée sourde à cette demande.

Ce bombardement intervient alors que les relations entre le Pakistan et les États-Unis, alliés depuis 2001, sont au plus bas depuis le raid unilatéral américain qui a tué Oussama Ben Laden le 2 mai dernier à Abbottabad (Nord du Pakistan). Plus d'une vingtaine de bombardement de drones américains sur les zones tribales ont eu lieu depuis.

Lancée en 2004, la campagne de tirs de drones est un symbole de la relation ambiguë qui lie le Pakistan et les États-Unis. Si Islamabad dénonce officiellement ces bombardements, la plupart des observateurs estiment qu'ils sont le fruit d'un accord tacite entre les deux pays, les États-Unis versant de leur côté chaque année au Pakistan, en déficit chronique, plus de deux milliards de dollars d'aide.

AFP/VNA/CVN

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