Sommet de Paris
Les dirigeants mondiaux à la recherche de financements pour les pays du Sud

Une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement et représentants d'institutions internationales se réunissent les 22 et 23 juin à Paris à un sommet international pour plancher sur un nouveau système financier mondial afin de mieux armer les pays fragiles contre le changement climatique et la pauvreté.

>> Au Sommet de Paris, banques et entreprises dans la "bataille" du climat

>> Émissions de gaz à effet de serre : la France a raté ses objectifs en 2016

>> Un One planet Summit pour la biodiversité sans grandes avancées

Le président français Emmanuel Macron (3e à droite) entouré de représentants politiques au lancement du sommet international pour un nouveau pacte financier mondial, à Paris le 22 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Davantage d'argent public mais aussi privé, en priorité pour les pays pauvres : des dirigeants du Nord et du Sud ont plaidé jeudi 22 juin à Paris pour dégager les milliers de milliards d’USD indispensables à la transition énergétique et à l'adaptation des pays vulnérables au réchauffement de la planète.

Le président français Emmanuel Macron, hôte de ce "sommet pour un nouveau pacte financier", prévu jusqu'à vendredi 23 juin, a appelé à un "choc de financement public" face à la crise climatique et à la pauvreté, devant des chefs d'États et de gouvernements. Il a noté qu'il y avait "beaucoup d'argent" mais pas forcément au "service des progrès de la planète".

Mia Mottley, la Première ministre de la jeune république de la Barbade, a reçu de nombreux applaudissements après avoir exigé une "transformation absolue" du système financier, et pas seulement "une réforme". La Barbabe, île des Caraïbes, fait partie des pays parmi les plus vulnérables au changement climatique.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a souhaité montrer que les choses avaient déjà bougé, en annonçant l'atteinte de réallocation aux pays pauvres de 100 milliards d'USD de droits de tirage spéciaux (DTS), sorte de monnaie de réserve du FMI.

Mais la pression est toujours là pour aller plus loin et chambouler un système qui, selon le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a "failli". Les règles régissant l'allocation des fonds "sont devenues profondément immorales", estime-t-il : en 2021 "un citoyen européen a perçu en moyenne près de 13 fois plus qu’un citoyen africain" en DTS.

Minute de silence

Les travaux au palais Brongniart, dans le centre de Paris, ne doivent pas déboucher sur des décisions concrètes mais bénéficient du poids du parterre des invités : le président brésilien Lula sera présent ainsi que le chancelier allemand Olaf Scholz et la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen. Pékin est représentée à ce sommet par son Premier ministre Li Qiang.

Pour l'Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed ben Salmane est présent. Une vingtaine de dirigeants africains sont également là, dont plusieurs haussent le ton contre les pays riches, plus prompts à verser des milliards pour soutenir l'Ukraine en tension.

Rupture dans la succession des discours officiels, les dirigeants ont respecté jeudi matin 22 juin une minute de silence à l'appel de la jeune militante ougandaise Vanessa Nakate, "pour toutes celles et tous ceux qui souffrent déjà et qui ont faim, qui sont déplacés, qui quittent l'école".

Elle a appelé à "une sortie équitable des énergies fossiles", s'en prenant frontalement aux profits des compagnies pétrolières occidentales.

L'idée du sommet a germé en novembre lors des négociations climat de la COP27 en Égypte, dans le sillage d'un plan présenté par Mia Mottley. Sa voix a ravivé l'espoir de voir avancer ce sujet, qui gêne les négociations climatiques entre les pays pauvres et les pays riches, principaux responsables historiques des émissions de gaz à effet de serre.

L'objectif du sommet est de rénover en urgence l'architecture financière internationale, née des accords de Bretton Woods en 1944 avec la création du FMI et de la Banque mondiale.

L'accès à leurs financements est jugé difficile par les pays en développement, alors que leurs besoins sont immenses pour affronter canicules, sécheresses et inondations, mais aussi pour sortir de la pauvreté tout en s'affranchissant des énergies fossiles et en préservant la nature.

Taxation maritime

Parmi les nombreuses idées en débat, celle d'une taxe internationale sur les émissions carbones du transport maritime a le vent en poupe. Emmanuel a redit qu'elle était "très importante". Les dirigeants mondiaux évoquent d'autres taxations, mais aussi des réformes institutionnelles, la restructuration des dettes des pays pauvres, un renforcement du rôle du secteur privé...

La suspension du paiement de la dette en cas de catastrophe naturelle est fortement soutenue par Mia Mottley. "Il y a neuf mois, personne ne parlait de clauses de désastre naturel", s'est-elle félicitée jeudi 22 juin.

Les pays riches sont aussi mis face à leur promesse faite en 2009 de financer 100 milliards d’USD (91 milliards d'euros) par an pour aider les pays pauvres face au réchauffement. "Cet objectif a de grandes chances d'être atteint cette année !", s'est félicité Emmanuel Macron sur Twitter. Mais avec trois années de retard qui ont profondément diminué la confiance entre le Nord et le Sud.

AFP/VNA/CVN


Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top