Le Soudan sombre dans une spirale de destruction, selon le chef de l'ONU

Le Soudan sombre dans une spirale de mort et de destruction à une vitesse "sans précédent", s'est alarmé lundi 19 juin le chef de l'ONU, en exhortant les donateurs à payer pour atténuer les souffrances de dizaines de millions de personnes.

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Les besoins en aide humanitaire au Soudan se sont accrus en raison des violents combats qui ravagent Khartoum depuis deux mois.
Photo : AFP/VNA/CVN

La déclaration d'Antonio Guterres a marqué une conférence des donateurs organisée à Genève, au milieu d'un cessez-le-feu de trois jours au Soudan qui semble avoir ramené le calme dans la capitale Khartoum.

"Sans fort soutien international, le Soudan pourrait rapidement devenir un lieu d'anarchie, qui provoque l'insécurité dans toute la région", a mis en garde le secrétaire général de l'ONU à l'ouverture de la réunion.

En deux mois de conflit plus de 2.000 personnes sont mortes, selon l'ONG Acled, et plus de 2,5 millions ont été forcées de fuir ailleurs au Soudan ou dans d'autres pays.

Mais les donateurs se sont jusqu'ici montrés réticents à financer le plan d'aide humanitaire de l'ONU.

Sur les 3 milliards d'USD qu'elle réclame pour cette année, seuls 17% sont financés, alors que 25 millions de Soudanais, soit plus de la moitié de la population, dépendent de l'aide humanitaire pour survivre.

L'Allemagne, co-organisatrice de la conférence comme l'UE, le Qatar, l'Égypte ou encore l'Arabie saoudite, s'est engagée à verser 200 millions d'euros d'ici 2024, dont la moitié d'argent frais non encore assigné, et le Qatar a promis 50 millions d'USD.

L'Union européenne s'est engagée à hauteur de 190 millions d'euros d'aide humanitaire et d'aide au développement.

Répit

Sur le terrain, les raids aériens et bombardements d'artillerie ont cessé depuis dimanche matin 18 juin à Khartoum, où cinq millions d'habitants survivent sous une chaleur écrasante.

Une classe dans un camp de réfugiés à Gedaref, au Soudan.
Photo : AFP/VNA/CVN

Lundi 19 juin, au deuxième jour de la trêve de 72 heures qui doit prendre fin mercredi 21 juin à 06h00 locales, aucun combat n'était entendu dans la ville, selon plusieurs habitants interrogés par l'AFP.

Les combats ont éclaté il y a plus de deux mois, le 15 avril, entre l'armée, commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo.

Après une dizaine de trêves systématiquement violées, les belligérants se sont engagés à laisser passer l'aide humanitaire dans ce pays d'Afrique de l'Est.

Mais tout manque. L'arrivée de la saison des pluies fait de plus craindre des épidémies, a souligné lundi 19 juin le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), décrivant les ordures qui s'accumulent, les cadavres qui gisent toujours à l'air libre dans des zones difficiles d'accès. Et il souligne que par désespoir, de nombreux habitants sont obligés de boire de l'eau insalubre du Nil ou d'autres sources.

La Croix-Rouge, les agences de l'ONU et d'autres ONG doivent aussi aider les pays voisins du Soudan, eux-même plongés dans une crise économique ou en proie à des violences, à accueillir les réfugiés.

Depuis plusieurs semaines, l'Arabie saoudite et les États-Unis font office de médiateurs entre les deux camps. Ils ont obtenu de courtes trêves mais pas l'ouverture de négociations pour un plan de sortie de crise.

Le Pemier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a lors de la conférence de lundi 19 juin salué cet effort de médiation, ainsi que celui de l'Union africaine et de l'Igad, le bloc de l'Afrique de l'Est auquel appartient le Soudan.

"Il n'y a d'autre solution que politique", a-t-il insisté.

AFP/VNA/CVN

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