États-Unis :
Les démocrates se révoltent contre Obama sur le libre-échange

Les parlementaires américains ont refusé à Barack Obama les pouvoirs étendus de négociation qu'il demandait pour conclure un immense accord commercial avec la région Asie-Pacifique, le président ayant été abandonné par son propre parti démocrate.

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Barack Obama après sa rencontre avec les démocrates au Capitol à Washington DC, le 12 juin.

Le blocage est un coup dur pour Barack Obama, qui a fait du libre-échange la priorité économique de la fin de son mandat, même si la majorité républicaine, alliée pour l'occasion, reste libre de rappeler le sujet à l'ordre du jour.

La Chambre des représentants - en raison de la rébellion des démocrates - a rejeté le 12 juin un texte d'aide aux salariés affectés par la concurrence mondiale. Or ce texte, pour des raisons compliquées de procédure, était la condition préalable à l'adoption d'une proposition de loi créant une procédure dite accélérée, TPA en anglais ("Trade Promotion Authority"), le véritable sujet de discorde.

Cette procédure accélérée est un simple mécanisme, qui aurait forcé le jour venu le Congrès à approuver ou rejeter sans possibilité d'amendement tout accord commercial conclu par l'exécutif d'ici 2018, ou 2021 en cas de prolongation. Le président américain espère utiliser ces pouvoirs accrus pour finaliser avant son départ en janvier 2017 le partenariat transpacifique, connu à Washington sous ses initiales TPP, avec 11 pays riverains du Pacifique, dont le Japon.

Mais s'il disposait dans ce dossier de l'appui de la plupart des républicains, favorables au libre-échange, il n'a pas su convaincre les démocrates, majoritairement protectionnistes et dont l'appui était mathématiquement requis. Barack Obama a exhorté la Chambre à revoter "dès que possible", afin que les entreprises américaines puissent "vendre des produits Made in America au reste du monde", tandis que son porte-parole Josh Earnest mettait l'échec le 12 juin sur le compte d'un "autre bordel procédural".

La plupart des démocrates veulent pouvoir peser sur le contenu des futurs accords commerciaux. Ils craignent qu'une nouvelle ouverture des frontières ne conduise à des fermetures d'usines dans leurs circonscriptions. Beaucoup citent le précédent de l'accord Nafta conclu en 1993 avec le Mexique et le Canada.

"Nous devons aller moins vite", a justifié Nancy Pelosi, chef du groupe démocrate. "Nous voulons un meilleur accord pour les travailleurs américains".

AFP/VNA/CVN

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