Les Chiliens ont voté en masse au référendum sur la Constitution

De la rue aux urnes : les Chiliens ont voté en masse dimanche 25 octobre au référendum sur un changement de Constitution, un an après l'éclatement d'un soulèvement social d'une ampleur inédite contre les inégalités.

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Des Chiliens font la queue pour voter au Stade national de Santiago, le 25 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Avant même la fermeture des bureaux de vote à 20h00 (23h00 GMT), plus d'un millier de personnes s'étaient déjà rassemblées dans le centre de Santiago, sur l'emblématique Plaza Italia, épicentre de la contestation.

Le dépouillement a immédiatement commencé et les premières tendances pourraient être connues rapidement.

Malgré la pandémie de coronavirus qui a durement frappé le Chili (500.000 contaminations, 14.000 décès) de longues files d'attente d'électeurs, le visage masqué, se sont formées toute la journée devant les bureaux de vote de la capitale Santiago.

Le directeur de l'autorité électorale, Patricio Santamaria, a prédit un taux de participation élevé. "Ce sera la plus grande participation depuis 2012, lorsque le vote volontaire a été mis en place", a-t-il déclaré.

Lors de la précédente présidentielle, en 2017, la participation s’était élevée à 49,2%. De nombreux électeurs ont évoqué dimanche 25 octobre un scrutin "historique". "Le Chili mérite une catharsis nationale et je pense que c'est le début", a déclaré Felipe, un ingénieur de 35 ans.

Dans la matinée, le président conservateur Sebastian Piñera avait appelé les Chiliens à se rendre aux urnes "parce que chaque voix compte". "Il faut rejeter la violence et prendre le chemin de l'unité", a-t-il ajouté.

Remplacer la Constitution héritée de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990) était une des revendications des personnes descendues dans la rue pour manifester à partir du 18 octobre 2019 afin de réclamer une société plus juste.

Une Chilienne portant un masque de Star Wars vote dans un bureau de Santiago, le 25 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

La loi fondamentale actuelle limite fortement l'action de l'État et promeut l'activité privée dans tous les secteurs, notamment l'éducation, la santé et les retraites.

Les 14,7 millions d'électeurs étaient appelés à répondre à deux questions : "Souhaitez-vous une nouvelle Constitution ?" et "Quel organe devra rédiger la nouvelle Constitution ?"

Ils pourront choisir entre une "Convention mixte" composée de citoyens et de parlementaires et une "Convention constituante" uniquement formée de citoyens.

Pour les partisans de l'"Apruebo" ("J'approuve"), essentiellement dans l'opposition du centre et de gauche, une nouvelle Constitution lèverait un obstacle essentiel à de profondes réformes sociales dans un pays parmi les plus inégalitaires d'Amérique latine.

"Depuis le début de la contestation, c'est la première véritable occasion que nous ayons pour qu'il y ait des changements dans la santé, l'éducation", a expliqué Pilar Matus, une professeure de 47 ans.

Les défenseurs du "Rechazo" ("Je rejette"), qui rassemblent les partis les plus conservateurs, estiment qu'il est possible d'introduire des changements dans la loi fondamentale, garante selon eux ces dernières décennies de la stabilité du Chili, sans avoir besoin de la remplacer.

"C'était une pays qui fonctionnait bien en Amérique latine et maintenant les choses vont mal, on ne veut pas de ça pour notre pays", lâche Andrea Benson, 26 ans.


AFP/VNA/CVN

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