La bonne nouvelle a été annoncée par les représentants du Vietnam à cette session du CISPCI : la directrice adjointe du Département du patrimoine culturel Lê Thi Minh Ly, le directeur de l'Institut de la culture et des arts Nguyên Chi Bên et le secrétaire général du Comité national de l'UNESCO Vietnam, Pham Sanh Châu.
Les chants populaires Quan ho, nés dans les provinces de Bac Ninh et Bac Giang (Nord du Vietnam), ont reçu de bonnes appréciations du conseil d'experts de l'UNESCO, tant sur ses valeurs culturelles particulières, ses paroles, ses modalités que sur les artistes qui les font vivre, réputés pour leur style et leur talent d'interprétation.
Dans les provinces de Bac Ninh et Bac Giang, de nombreux villages ont créé entre eux des jumelages, dont les liens d'amitié sont renforcés par des coutumes sociales dont les chants populaires Quan ho font partie. Ces chants sont interprétés selon un rite bien établi : 2 femmes d'un village chantant à l'unisson interprètent un couplet auquel 2 hommes d'un autre village répondent avec des mélodies similaires mais des paroles différentes. Leurs chansons parlent pour la plupart d'amour, de l'amour du pays, de l'amitié... Les airs de Quan ho respectent scrupuleusement la "musique à 5 tons" exprimant richesse, diversité et talent des artistes populaires.
La troupe Quan ho de Bac Ninh, fondée il y a 40 ans avec pour assignation de rassembler et de conserver le patrimoine culturel populaire en ces temps modernes, a réussi à regrouper plus de 400 chansons de ce genre musical et plus de 200 airs existant dans les localités de cette province.
La grande réunion du Quan ho, c'est le festival de Lim, un village dans le district de Tiên Du, province de Bac Ninh, qui a lieu le 13e jour du Nouvel An.
L'héritage apprécié
Les chants populaires des provinces de Bac Ninh et Bac Giang ont satisfait aux critères pour être inscrits sur la fameuse liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
Les chants Quan ho sont interprétés lors des activités culturelles, sociales de la communauté. Ils sont transmis de génération en génération dans leur berceau, Bac Ninh et Bac Giang, et sont devenus au fil du temps un symbole de la région, puis du pays.
L'inscription de ces chants traditionnels sur ladite liste de l'UNESCO contribuera à renforcer son rôle vis-à-vis de la société, et enrichit tant la culture du Vietnam que celle de l'humanité. Le dossier des chants Quan ho soumis au CISPCI a prouvé la participation active des habitants de Bac Ninh et Bac Giang à l'identification, à l'inventaire du patrimoine ainsi qu'à la détermination des mesures de protection, soutenues par l'État et les autorités locales.
Cette session du CISPCI a reçu la bagatelle de 111 dossiers d'inscription de la part de 34 nations. Chaque dossier a passé 3 tours d'expertise stricts. Le CISPCI a adopté 76 candidatures dont celle du Vietnam. À cette occasion, l'UNESCO a reconnu 22 patrimoines à la Chine, 13 au Japon, 7 à la Croatie et 5 à la Corée du Sud.
Auparavant, l'UNESCO avait déjà reconnu 90 patrimoines de différentes nations dont 2 du Vietnam. Ce sont l'espace culturel des gongs du Tây Nguyên (Centre) et la musique de cour de Huê Nha nhac.
Hoàng Hoa/CVN