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Une personne sur cent en France aurait des troubles autistiques. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il est désormais établi que les troubles du spectre autistique (TSA) sont "d'origine multi-factorielle, avec une forte implication de facteurs de susceptibilité génétique", soulignait en mai 2017 l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). "En dépit d'un consensus international" pour considérer l'autisme comme l'expression "d'altérations plus ou moins précoces du système nerveux central, de nombreuses questions demeurent quant à leurs causes et mécanismes de développement", ajoutait-elle.
Ce trouble neuro-développemental se caractérise par des difficultés d'interaction sociale, des comportements répétitifs et des centres d'intérêt restreints ou spécifiques. Il peut s'accompagner ou non d'une déficience intellectuelle et serait quatre fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles. Estimé il y a quelques années à un enfant sur 150, le taux de prévalence en France est aujourd'hui chiffré à une personne sur 100, enfants comme adultes. Aux États-Unis, un enfant sur 47 serait concerné.
L'augmentation est due pour une grande part au fait que les troubles autistiques, autrefois dissimulés dans "le diagnostic fourre-tout de déficience intellectuelle", sont aujourd'hui davantage reconnus. "Le risque de sous-diagnostic est encore substantiel, en particulier pour les adultes, de même que celui de sur-diagnostic", soulignait cependant la Cour des comptes en janvier.
Au-delà de facteurs génétiques, "des facteurs environnementaux ont pu aussi être mis en évidence", ajoutait-elle, citant la consommation du médicament anti-épileptique Dépakine pendant la grossesse.
Une large étude conduite en Suède, publiée en 2014 dans la revue américaine Journal of the American medical association, a donné aux facteurs environnementaux autant d'importance qu'aux gènes parmi les causes de l'autisme. Ces facteurs pourraient inclure le statut socio-économique du foyer, des complications à la naissance, des infections maternelles et les médicaments pris avant et pendant la grossesse, selon les auteurs.
"Les caractéristiques psychologiques des parents ne sont pas un facteur de risque", souligne en revanche depuis plusieurs années la Haute autorité de santé (HAS), alors qu'un trouble dans la relation entre la mère et l'enfant a longtemps été avancé comme cause de l'autisme.
La HAS et de nombreuses études scientifiques ont par ailleurs récusé tout lien avec la vaccination rougeole-oreillons-rubéole. "Il y a encore trop d'informations fausses sur l'autisme", affirmait récemment la secrétaire d'État chargée du handicap, Sophie Cluzel, citant les théories "culpabilisantes pour les mères" et celles blâmant une sur-exposition aux écrans. Elle a exprimé sa volonté de mettre l'accent sur la recherche dans le quatrième plan autisme, qui doit être annoncé vendredi 6 avril.
AFP/VNA/CVN