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Les organisations de pilotes, d'hôtesses et stewards et de personnels au sol ont déjà mené quatre jours de grève et en ont programmé trois autres. |
La décision a été prise après une rencontre avec la direction, mercredi matin 4 avril, où chaque camp a maintenu sa position. Dénonçant un "simulacre de négociation" dans un communiqué, l'intersyndicale affirme qu'elle "reste déterminée à poursuivre le combat jusqu'à obtention d'une augmentation de 6% des grilles de salaires" pour tous.
Les organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD), ont déjà mené quatre jours de grève (22 février, 23 et 30 mars, 3 avril) et en ont programmé trois autres (7, 10 et 11 avril).
Les 18, 23 et 24 avril coïncident avec des dates de grève programmées à la SNCF. Dans son texte, l'intersyndicale regrette que la direction n'ait pas souhaité "entamer des négociations". "En venant une fois de plus les poches vides, en ne faisant aucune proposition réaliste, la direction persiste dans la confrontation et assume de faire durer la grève", sachant que "cet entêtement a déjà fait perdre 100 millions d'euros à Air France", affirme-t-elle.
La compagnie aérienne, qui a "déploré" mercredi soir 4 avril l'annonce de nouvelles grèves, avait estimé à environ "26 millions d'euros" le coût de la première journée de grève, en février, lors de laquelle un quart des vols avait dû être annulé, selon ses estimations.
Réduire les coûts
Dans la matinée, elle a de nouveau proposé à l'intersyndicale de négocier "la mise en place d'un mécanisme complémentaire d'ajustement salarial pour les personnels dont le salaire individuel aurait augmenté moins vite que l'inflation entre 2011 et 2017". Mais "l'intersyndicale a décidé de quitter la salle après 40 minutes", avait-elle indiqué dans une déclaration, "regrett(ant)" que la direction "refuse de s'engager dans une discussion constructive".
Les syndicats sont partis "au bout de trente minutes" parce que le DRH d'Air France, Gilles Gateau, a indiqué ne "pas avoir de mandat pour négocier sur la revendication de l'intersyndicale", a expliqué de son côté Karim Taïbi de FO. La direction a décidé d'appliquer en 2018 une augmentation générale - la première depuis 2011 - de 0,6% au 1er avril et 0,4% au 1er octobre. Avec les augmentations individuelles (1,4% pour les personnels au sol) et l'intéressement (130 millions d'euros), l'entreprise affirme redistribuer "200 millions d'euros" à ses salariés.
Dans sa déclaration, la direction a rappelé que "depuis 2011, l'ensemble de l'entreprise s'est mobilisée pour réduire les coûts et ainsi retrouver des marges de manœuvres, réduire les pertes et éviter l'attrition". Satisfaire la revendication de l'intersyndicale "reviendrait à annuler ces efforts et à revenir en arrière en matière de coûts et de rentabilité", selon elle. D'après ses calculs, le renchérissement des coûts s'élèverait à environ 240 millions d'euros par an.
L'intersyndicale, qui fonde ses revendications sur les efforts passés et les bons résultats d'Air France, s'est interrogée dans son communiqué : "Quelle cohérence économique y a-t-il à préférer dilapider des centaines de millions d'euros en conflit social plutôt que de reconnaître qu'après 6 années de blocage, la demande des salariés est légitime ?".