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Vue générale de la construction du centre aquatique olympique pour Tokyo 2020, le 6 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de Pyeongchang achevés, les regards sont à présent tournés vers la mégapole japonaise parsemée de chantiers pour l'ouverture de la reine des compétitions sportives mondiales, dans deux ans en juillet. Après une série de scandales qui ont marqué ces dernières années la préparation des Jeux de Tokyo, chacun assure que le Japon sera à la hauteur de sa réputation de ponctualité.
Le gigantesque chantier du Centre aquatique, qui accueillera 24.000 spectateurs pour les épreuves de natation, plongée et natation synchronisée, est lui aussi une véritable ruche en pleine activité. "Environ 25% du travail est fait", assure Daishuu Tone, directeur des sites du gouvernement métropolitain de Tokyo. "Nous sommes confiants, nous finirons à temps", ajoute-t-il en précisant que de premiers essais seront faits dès la mi-2019. La construction des sites avance "à un rythme soutenu", a estimé pour sa part la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike.
Réductions budgétaires
"Tout se déroule très bien et je peux dire clairement que la plupart des sites de compétition sont sur les rails et que tous seront prêts à temps", a déclaré à la presse le chef du comité d'organisation de Tokyo 2020 Toshiro Muto. Le leitmotiv des Japonais lorsque la ville était candidate était que les Jeux seraient "entre de bonnes mains" dans un pays réputé pour son économie mûre, ses services impeccables. Mais les organisateurs sortent à peine d'une série d'affaires et déconvenues qui ont terni l'image des hôtes des Jeux.
Le chef du comité d'organisation de Tokyo 2020, Toshiro Muto, lors d'une conférence de presse, à Tokyo, le 28 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Fin 2015, le coût du futur stade olympique - près de deux milliards d'euros - avait provoqué l'indignation de l'opinion publique et poussé le Premier ministre Shinzo Abe à abandonner le projet initial pour un autre deux fois moins cher. "Pendant une certaine période le budget a beaucoup augmenté. Nous l'avons revu et revu encore et il a été fortement réduit", concède Mme Koike interrogée dans le gigantesque bâtiment de 48 étages du gouvernement métropolitain de Tokyo aux allures de cathédrale gothique.
En décembre, les organisateurs de Tokyo-2020 ont annoncé une réduction de 1,4 milliard de dollars du budget, ramenant la facture totale à 1.350 milliards de yens (10,3 milliards d'euros au cours actuel). "Le budget doit être réduit le plus possible", poursuit Mme Koike en promettant de trouver encore des solutions budgétaires "créatives". Parmi les autres déboires, les organisateurs ont dû changer de logo après des accusations de plagiat.
La gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, à Tokyo, le 22 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En dévoilant le mois dernier des mascottes futuristes choisies par un vote d'écoliers à travers le Japon, ils ont voulu tirer un trait sur cette affaire et relancer l'intérêt du public pour les Jeux.
"Bataille contre la chaleur"
En octobre, un cas de "karoshi", mort par surmenage, assombrit les préparatifs. Le suicide d'un ouvrier de 23 ans, qui travaillait sur le chantier du stade olympique de Tokyo, a été reconnu par l'administration comme étant dû à un nombre excessif d'heures de travail. Le même mois, c'est un problème environnemental qui s'est invité : les pluies d'été ont temporairement fait augmenter la teneur en bactéries des eaux de la baie de Tokyo prévues pour les épreuves de triathlon et de nage en eau libre. M. Muto affirme que le problème sera résolu par des filtres sous marins.
Alors que la grande star des Jeux de Pyeongchang avait été le froid qui, avec le vent, a même fait reporter l'épreuve toujours très attendue de la descente messieurs, les JO de 2020 seront selon l'expression de Mme Koike "une bataille contre la chaleur", dans une ville connue pour ses étés très humides avec une température dépassant régulièrement 35 degrés centigrades.
La gouverneure est plus inquiète pour les spectateurs que pour les athlètes "très capables, plus que l'homme de la rue, d'adapter leur organisme aux conditions climatiques". Les organisateurs envisagent d'utiliser des revêtements rafraîchissants sur le sol, de planter plus de végétation supplémentaire et prévoient d'assurer un flux rapide des spectateurs aux abords des sites.