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La joie de l’attaquant français Olivier Giroud, auteur d'un doublé contre la Bulgarie, lors de leur match amical, le 8 juin au Stade de France à Saint-Denis. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une Marseillaise reprise en cœur depuis les tribunes, des drapeaux tricolores agités, une vingtaine de degrés au thermomètre et un doublé complètement inattendu de Giroud... La soirée devait être celle des retrouvailles entre l'équipe de France et son public, celle du plein de confiance avant le Championnat d'Europe.
Mais les enseignements de cette nuit francilienne seront teintés de crainte, dans l'esprit des champions du monde. À peine revenu d'une mise à l'écart de cinq ans et sept mois, Benzema a dû quitter la pelouse du Stade de France après 39 minutes de jeu, touché au-dessus du genou droit.
"C'est une béquille", a déclaré le sélectionneur Didier Deschamps, expliquant sur M6 qu'il n'y avait "pas de risque à prendre" avec l'attaquant. Le capitaine Hugo Lloris a dit l'avoir "croisé dans le vestiaire" et, selon le Niçois "ça n'a pas l'air trop méchant, en tout cas on l'espère".
Visiblement marqué après un centre sur lequel il est mal retombé, l'avant-centre de 33 ans est tout de même sorti en boitant, adressant de chaleureux applaudissements aux milliers de spectateurs de retour en tribunes grâce à une dérogation obtenue par la Fédération à la veille d'une nouvelle étape du déconfinement.
Griezmann acrobatique
Si les premières nouvelles semblent plutôt bonnes quant aux chances de Benzema d'être rétabli pour le coup d'envoi de l'Euro, à Munich mardi prochain 15 juin, les prochains jours vont prendre la forme d'une course contre la montre pour le staff médical. D'autant que dans le groupe F de l'Euro, les champions du monde devront enchaîner trois rencontres en huit jours, contre l'Allemagne le 15 juin, puis la Hongrie le 19 et le Portugal le 23.
Plus globalement, la soirée a rappelé aux Bleus qu'ils n'étaient à l'abri de rien.
Car depuis bientôt deux semaines d'une préparation joyeuse à Clairefontaine (Yvelines), les Tricolores semblaient imperméables à toute déconvenue, entre un statut d'ultrafavori assumé sans excès de confiance, des entraînements prometteurs, un premier match abouti contre les Gallois (3-0) mercredi 2 juin et une réintégration fluide de Benzema.
Ce serait oublier qu'en ces temps de pandémie, le ciel au-dessus de la sélection aux deux étoiles peut vite devenir menaçant.
Des supporters encouragent l'équipe de France, lors de son match amical contre la Bulgarie, le 8 juin au Stade de France à Saint-Denis. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Menaçante, la Bulgarie ne l'a pas été, elle, dans un Stade de France coloré, bruyant, animé et chantant, comme on ne l'avait plus vu depuis l'irruption de la pandémie sur la planète football.
La 71e nation mondiale n'a résisté qu'une petite demi-heure aux champions du monde et à leur meneur fétiche Antoine Griezmann, superbe buteur d'un retourné acrobatique (29e). Auparavant, les Bleus n'avaient cessé de combiner, et l'association entre Benzema et Kylian Mbappé avait continué d'apporter de belles promesses, malgré quelques maladresses du Madrilène.
"On aurait pu marquer plus de buts mais on reste sur deux bonnes performances. Maintenant, c'est la compétition et il n'y a que cette vérité qui compte", a assuré le sélectionneur devant la caméra de M6.
Giroud "super-sub"
Le retour de N'Golo Kanté, vainqueur requinqué de la Ligue des champions, devait aussi être l'un des faits de la soirée. Le joueur de Chelsea a été au rendez-vous.
Mbappé, lui, a encore été l'attaquant le plus en jambes - mais pas le plus précis, à l'image de cette frappe à côté (66e) - et Giroud, buteur par deux fois en bon renard des surfaces (83e, 90e), ne rate pas une seule occasion de rappeler que le N°9 des Bleus est toujours bien floqué derrière son dos, n'en déplaise à son nouveau rôle de doublure.
Le retour du public a aussi marqué les esprits.
"Le foot, ça se vit, ça ne se regarde pas à la TV !" s'enthousiasmait d'ailleurs Anaïs, une supportrice, en marge de la rencontre. "Le stade, c'est l'unique lieu qui me procure du pur bonheur".
Cette spectatrice a fait partie des 5.000 invités de la Fédération, laquelle avait réservé des tickets à des soignants, policiers, gendarmes, pompiers ou étudiants, "en première ligne dans la gestion de la crise".
De quoi donner du baume au coeur aux Bleus et à Benzema, à une semaine de défier l'Allemagne, qui, elle, n'a eu aucun pépin à déplorer contre la Lettonie lundi 7 juin, s'offrant un festival remporté 7 à 1...