>> Signées Virgil Abloh ou Travis Scott, des baskets aux enchères
Satja Grabuloski dans son atelier de Skopje, en Macédoine du Nord. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au total, plus de 300 célébrités, idoles de la NBA, stars du foot, acteurs ou musiciens font appel aux talents de ce trentenaire, devenu une pointure mondiale dans son art.
À l’aide d’une palette de couleurs qu’il fait fabriquer spécialement en Turquie, Satja Grabuloski et son équipe de sept artistes transforment des baskets ordinaires en œuvres d’art, qui arborent des portraits de célébrités, de personnages de films et d’athlètes.
Parfois, les gens appellent avec une idée spécifique en tête. D’autres fois, ils disent +je n’ai pas d’idée, faites-moi un beau design+. Alors, on fait tout pour que le client soit satisfait”, dit à Satja Grabuloski, 31 ans, en préparant des chaussures de foot customisées pour le Brésilien Vinicius Junior, l’ailier star du Real Madrid.
Le premier prix pour une paire de baskets redécorées par l’équipe de Swithadot StudioS tourne autour d’un millier d’euros. La petite entreprise est née d’un hobby de son patron, qui raconte s’être servi d’une boîte de couleurs rapportée de Paris par sa mère pour décorer une paire de chaussures à l’âge de 12 ans.
Plus d’une décennie plus tard, Satja Grabuloski dessinait sur des baskets avec des feutres indélébiles. Le succès fut immédiat, ses premières séries s’arrachèrent en quelques heures.
"Cela m’a montré (...) que c’était une piste potentielle que je suis toujours en train de construire et de développer aujourd’hui", poursuit-il.
Armé de son diplôme en marketing et de son smartphone, il a misé sur le bouche à oreille et ses relations avec les influenceurs sur les réseaux sociaux pour faire connaître sa marque.
"Mille portes"
Il a également ciblé les athlètes, décrochant initialement des contrats avec des joueurs de hand ou de foot populaires.
Des œuvres de Satja Grabuloski. |
Photo : Instagram @Swithadot/CVN |
"J’ai frappé à mille portes, certaines se sont ouvertes, explique Satja Grabuloski. Je me suis servi des joueurs qui nous ont acheté des chaussures, un par un, comme point de départ pour contacter leurs amis, leurs coéquipiers et leur équipe nationale".
Tous les dessins créés à Swithadot StudioS sont uniques, assure-t-il. Les clients reçoivent des certificats d’authenticité accompagnés d’une brève note détaillant les idées derrière les dessins.
"Chaque projet représente jusqu’à 80 heures de travail mais certains dessins comme ceux réalisés pour Lebron James ont demandé plus de 300 heures de travail ne serait-ce qu’à cause de sa pointure impressionnante", rigole-t-il.
Pour l’heure, le jeune entrepreneur veut rester en Macédoine du Nord malgré les problèmes de livraison dus au fait que le petit pays des Balkans est mal desservi par le transport aérien. Malgré tout, il est en train de monter une salle d’exposition à New York, avec d’autres projets ailleurs sur la planète.
Entre la gestion au quotidien, le réseautage et la recherche de nouveaux marchés, Satja n’a plus guère le temps de s’adonner à son activité préférée : le dessin. "Ça me manque beaucoup", dit-il.
AFP/VNA/CVN