L'Égypte sous état d'urgence, les coptes enterrent leurs morts

Des centaines de chrétiens coptes ont enterré le 10 avril les victimes d'attentats contre des églises en Égypte, le jour de l'entrée en vigueur de l'état d'urgence décrété après ces attaques qui ont fait 45 morts.

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Des scouts chrétiens portent les cercueils de victimes de l'attaque contre une église copte à Alexandrie, dans la ville de Borg El-Arab, le 10 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le groupe jihadiste État islamique (EI), qui a menacé de multiplier les attaques contre la communauté chrétienne en Égypte, a revendiqué ces attentats menés le 9 avril en pleine célébration des Rameaux à Alexandrie et à Tanta, dans le Nord du pays.

Ces violences sont survenues à quelques semaines de la visite du pape catholique François, qui a décidé néanmoins de maintenir son déplacement au Caire les 28 et 29 avril.

Dans le monastère de Mar Mina à l'ouest d'Alexandrie, l'église était pleine à craquer de fidèles venus présenter leurs derniers hommages aux victimes de leur communauté.

Les corps placés dans des cercueils en bois recouverts d'une croix dorée, ont été déposés près de l'autel, sous les applaudissements des fidèles saluant les "martyrs".

Au moment de l'enterrement, la foule en colère a dénoncé les manquements des forces de sécurité, réclamant la démission du ministre de l'Intérieur, en scandant "Dégage, dégage (Magdy) Abdel Ghaffar".

Un quotidien pro-étatique, Al-Bawaba, a indiqué sur son site internet que son édition papier du 10 avril, qui dénonçait ces manquements, avait été interdite de parution.

C'est à l'entrée de l'église Saint-Marc d'Alexandrie qu'un kamikaze a fait détonner sa ceinture explosive le 9 avril tuant 17 personnes et blessant des dizaines.

Quelques heures plus tôt, l'explosion d'une bombe en pleine messe à l'église Mar Girgis (Saint-George) de Tanta, faisait 28 morts et 78 blessés.

"Sympathisants" de l'EI tués

Aussitôt après ces attentats particulièrement meurtriers, le président Abdel Fattah al-Sissi a annoncé l'entrée en vigueur imminente de l'état d'urgence, en précisant que la mesure avait été prise pour "protéger" et "préserver" le pays. Il a également ordonné à l'armée de se déployer pour protéger les "infrastructures vitales" du pays.

"L'état d'urgence est entré en vigueur le 10 avril à 13h00 locale (11h00 GMT) dans toutes les régions du pays et pour une période de trois mois", a ensuite annoncé un décret de M. Sissi publié au journal officiel.

Le gouvernement a approuvé cette mesure. Selon la Constitution, le chef de l'État doit également obtenir l'approbation du parlement sous un délai de sept jours. Mais il s'agit d'une formalité, puisque la majorité des députés est acquise à M. Sissi. L'état d'urgence élargit les pouvoirs policiers en matière d'arrestation et de surveillance.

Selon le député Yehia Kedouani, membre de la commission de Défense et de sécurité nationale, la mesure permettra le maintien en détention pendant 45 jours des "éléments terroristes actifs qui sont connus des services, mais pour qui il n'y a pas de preuves matérielles permettant de les traduire en justice".

Dans la soirée du 10 avril, le ministère de l'Intérieur a annoncé que sept suspects "partageant l'idéologie de l'EI" et qui planifiaient des attaques contre les coptes et la police avaient été tués lors d'échanges de tirs avec les forces de sécurité dans la province d'Assiout (Sud). Des fusils, des munitions et des publications de l'EI ont été trouvés dans leur cachette, a-t-il ajouté sans préciser la date de l'accrochage.


AFP/VNA/CVN

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