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Aujourd’hui, le Vovinam est pratiqué dans plus de 70 pays à travers le monde. |
Photos : Truong Trân - VNA/CVN |
Le 10 novembre dernier, le ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme, Nguyên Van Hùng, a signé une décision qui intègre le Vovinam à la liste du patrimoine culturel immatériel national, relevant de la catégorie “Arts folkloriques et reconnaissances populaires”. Cette décision fait suite à une proposition émanant du Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville et de l’Agence du patrimoine culturel.
Par cette mesure, le ministre a également exhorté les présidents des comités populaires dans les zones où le Vovinam est pratiqué à assumer la responsabilité de la gestion de cet art martial, en stricte conformité avec la Loi sur le patrimoine culturel.
Mai Huu Tin, président de la Fédération mondiale de Vovinam et également président de la Fédération vietnamienne de Vovinam, a exprimé sa satisfaction : ”Cette reconnaissance est le fruit du travail acharné de nombreuses générations de pratiquants tout au long des 85 années de développement de cette discipline. C’est une étape cruciale pour en faire un patrimoine culturel immatériel mondial”.
Le Vovinam résulte de la fusion harmonieuse des arts martiaux traditionnels vietnamiens (Viêt Vo Thuât) et de la Voie vietnamienne des arts martiaux (Viêt Vo Dao). |
Photos : Truong Trân - VNA/CVN |
La Fédération vietnamienne de Vovinam est en train d’élaborer un dossier en vue de l’inscription de cet art martial en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). En parallèle, elle entreprend le développement du Vovinam dans les 63 villes et provinces du pays, renforce son implantation dans les écoles, et vise à accroître tant le nombre que la qualité des pratiquants.
Académie dédiée au Vovinam
Un objectif majeur pour la Fédération vietnamienne de Vovinam est la construction d’une académie dédiée à ce sport. Cette institution prévue à Hô Chi Minh-Ville nécessitera un investissement d’environ 20 millions d’USD.
Fondé en 1938 par maître Nguyên Lôc, né le 24 mai 1912 à Huu Bang, dans l’ancienne province de Hà Tây (qui fait partie aujourd’hui de Hanoï), le Vovinam - Viêt Vo Dao trouve ses racines dans l’étude des arts martiaux et de la philosophie vietnamienne. Représentant la lutte du peuple vietnamien au cours de son parcours militant, il repose sur une combinaison de gestes techniques et de règles philosophiques profondes, suivant la tradition des arts martiaux asiatiques, tout en accordant une attention particulière au travail collectif.
Le Vovinam, en tant qu’art martial complet, englobe une vaste gamme de techniques, couvrant l’attaque, la défense et la contre-attaque, avec un apprentissage pratique réalisé en partenariat. La partie centrale du programme d’apprentissage comprend des techniques de poings, de pieds, de sabres (tranchants de la main), de coudes, de genoux, de balayages, de blocages, d’assauts, de contre-attaques et de projections.
Au fil du temps, cet art martial a transcendé les frontières, s’étendant dans 70 pays et territoires répartis sur les cinq continents, comptant plus de 2,5 millions de pratiquants. Il attire de plus en plus de jeunes adeptes des quatre coins du monde, offrant une immersion dans la culture, le caractère et l’esprit d’un peuple.
Plusieurs pays, dont l’Algérie et le Cambodge, abritent une forte communauté d’adeptes capable de rivaliser avec le Vietnam. Des compétitions mondiales, européennes, asiatiques et d’Asie du Sud-Est sont organisées chaque année. Le Vovinam a également été intégré à quatre reprises aux Jeux d’Asie du Sud-Est (SEA Games), lors des éditions de 2011 en Indonésie, 2013 au Myanmar, 2022 au Vietnam et 2023 au Cambodge. M. Huu Tin ne cache pas son ambition d’introduire le Vovinam aux Jeux asiatiques (ASIAD) et aux Jeux olympiques (JO).
Phuong Nga/CVN