>>Premiers résultats prometteurs pour un vaccin contre l'hépatite C
Des employés de l'INSERM au travail dans le centre de recherche à Lyon |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le virus de l’hépatite C est observé pour la première fois au microscope. Ce travail devrait contribuer à la mise au point d'un vaccin, estiment les chercheurs français.
Ce virus, le VHC, découvert en 1989, "se cache" en prenant l’apparence d’une simple petite boule blanche lipidique parmi d'autres dans le sang, explique Jean-Christophe Meunier, chargé de recherche Inserm à Tours (France), responsable de ces travaux récemment parus dans le journal spécialisé Gut. La capacité du VHC à se déguiser le rendait jusqu'alors visuellement indétectable, ajoute-t-il. "La possibilité de visualiser le virus va aider à mettre au point un vaccin car on a besoin de connaître sa structure pour savoir sous quel angle l'attaquer", dit-il.
Une équipe américaine pensait avoir réussi cette prouesse de visualiser le virus en 2013, mais s'était en fait méprise sur la nature des particules observées, d'après l'équipe française.
Le virus de l'hépatite C est responsable de 130 à 150 millions de cas d’hépatite C dans le monde et d’environ 700.000 décès chaque année. Il existe des traitements efficaces contre l'hépatite C, mais pas encore de vaccin pour s'en prémunir.
Le virus profite de la synthèse de particules de transport du gras (des lipoprotéines) dans l’organisme pour se multiplier en s’emparant de leurs composants (cholestérol...). De ce fait, "il est non seulement plus infectieux, mais en plus beaucoup plus difficile à déceler pour le système de défense immunitaire", ajoute le chercheur.
"Il ressemble à une simple petite sphère blanche au milieu d’autres sphères blanches lipidiques dans le sang", explique Jean-Christophe Meunier.
Les particules virales présentent une structure particulière, formant une espèce de sandwich gras avec en son centre le matériel génétique du virus (l’ARN viral). La taille du virus varie en fonction du nombre de couches de gras.
"Cette structure concorde tout à fait avec des travaux antérieurs de biologie moléculaire qui prédisaient cette organisation. Ces observations valident donc vingt-cinq ans de travail de la communauté scientifique", selon M. Meunier.
Pour s'assurer qu'il s'agissait bien du virus, les chercheurs ont utilisé des anticorps spécifiques dirigés contre ses protéines virales.
Ils indiquent être ainsi enfin parvenus à le distinguer des simples particules lipidiques dans le sang des patients. Leur travail a été rendu possible grâce à la plateforme de microscopie électronique de l’université de Tours.