>>La centrale nucléaire de Fessenheim totalement à l'arrêt
L'Autorité de sûreté nucléaire a demandé à EDF de mener des essais sur les générateurs de vapeur équipant 18 réacteurs. |
En juin, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait demandé à EDF de mener des essais complémentaires sur les générateurs de vapeur équipant 18 réacteurs, potentiellement affectés par le même défaut que celui touchant le couvercle et la cuve de l'EPR en construction à Flamanville (Manche).
Certains fonds primaires de ces générateurs - c'est-à-dire leur partie basse - fabriqués par Areva au Creusot (Saône-et-Loire) ou par JCFC au Japon selon des normes en vigueur différentes au moment de leur fabrication, pourraient présenter une zone de concentration importante en carbone, qui affaiblit leurs propriétés mécaniques.
Suite à des contrôles de certains réacteurs déjà arrêtés, "l'ASN a prescrit à EDF de réaliser, sous trois mois, des contrôles complémentaires sur certains fonds primaires de générateurs de vapeur de 5 de ses réacteurs dont l'acier est affecté par une concentration élevée en carbone", a expliqué le régulateur, ce qui "nécessitera la mise à l'arrêt des réacteurs concernés".
Il s'agit des réacteurs de Civaux 1 (Vienne), Fessenheim 1 (Haut-Rhin), Gravelines 4 (Nord) et du Tricastin 2 et 4 (Drôme.
En tout, parmi les 18 réacteurs passés au crible pour s'assurer de leur fiabilité, six ont déjà pu être reconnectés au réseau. Pour sept autres (Tricastin 1 et 3, Bugey 4, Dampierre 3, Gravelines 2, Saint-Laurent-des-Eaux B1, Civaux 2), les contrôles ont été réalisés ou sont en cours.
C'est à la suite de la détection d'anomalies "sérieuses" liées à l'excès de carbone sur quatre de ces sept réacteurs à l'arrêt que l'ASN a décidé d'accélérer l'audit sur les cinq encore en fonctionnement et restant à contrôler, a expliqué à l'AFP le président de l'ASN, Pierre-Frank Chevet, sans forcément attendre leur arrêt programmé comme ce fut le cas pour les autres.
Redémarrage espéré avant l'hiver
"Afin d'assurer l'information des parties prenantes sur les décisions prises", la ministre de l'Energie Ségolène Royal a dit dans un communiqué avoir proposé au président de l'ASN que la présentation des éléments ayant fondé la décision annoncée aujourd'hui soit 19 octobre à l'ordre du jour de la prochaine réunion du Haut comité pour la transparence et l'information sur la sûreté nucléaire (HCTISN).
EDF se veut lui rassurant. "Nous avons envoyé un dossier technique, en date du 7 octobre, qui justifie le fonctionnement en toute sûreté" de ces 12 réacteurs, a expliqué un porte-parole lors d'une conférence téléphonique.
Pour Greenpeace toutefois, "la confiance est rompue avec EDF et c'est à l'ASN de procéder aux contrôles des pièces défectueuses sur l'ensemble des concernés par des anomalies".
AFP/VNA/CVN