Le Vietnam veut bannir les marchés d'animaux sauvages

Le public vietnamien est massivement favorable à la fermeture des marchés d’animaux sauvages et à la fin de la déforestation, selon un rapport présenté récemment par le Fonds mondial pour la nature et l’Institut de sondage GlobeScan.

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Réintroduction d’un aigle montagnard au Parc national de Cuc Phuong, dans la province de Ninh Binh (Nord).
Photo : Thành Đat/VNA/CVN

Le rapport "COVID-19 - un an plus tard" est le fruit d’une enquête menée début 2021 par le Fonds mondial pour la nature (WWF) et l’Institut de sondage GlobeScan sur les attitudes et comportements du public concernant le COVID-19 et les futures pandémies. Elle a été réalisée auprès de près de 7.000 personnes de cinq pays que sont les États-Unis, la Chine, le Myanmar, la Thaïlande et le Vietnam.

Ses résultats montrent que plus d’un an après l’apparition du COVID-19, les habitants ont bien compris que des interactions entre l’homme et la faune sauvage peuvent conduire à de graves épidémies.

Parmi les personnes sondées, 46% ont cité la transmission des maladies des animaux aux humains comme la cause la plus susceptible de déclencher de futures pandémies. La récente enquête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué également que la faune sauvage était une source probable de la pandémie actuelle de COVID-19.

En outre, la majorité des personnes questionnées commencent à croire que la prévention des futures pandémies passe par la lutte contre les causes profondes, notamment le commerce d’espèces sauvages et la déforestation.

Les habitants de ces cinq pays soutiennent fermement les efforts des gouvernements pour fermer les marchés d’animaux sauvages (85%) et arrêter la déforestation (88%). Au Vietnam, les taux d’accord sur ces questions sont respectivement de 94% et 95%.

"Une seule santé"

En outre, 85% des personnes interrogées dans ces cinq pays soutiennent ou soutiennent fortement l’approche "Une seule santé" pour faire face aux futures pandémies, le taux d’approbation au Vietnam étant le deuxième plus élevé, à 93%.

"Une seule santé" est une approche intégrée qui prend en compte cette relation fondamentale et vise à ce que les experts de divers secteurs travaillent ensemble pour s’attaquer aux menaces sanitaires qui pèsent sur les animaux, les humains, les végétaux et l’environnement.

Les répercussions mondiales de la pandémie de COVID-19 et les interventions menées dans le contexte de cette crise sanitaire humaine provoquée par un virus d’origine animale ont souligné la nécessité de mener des actions coordonnées multisectorielles afin de protéger la santé et d’éviter des conséquences néfastes sur les systèmes alimentaires.

Plus concrètement, parmi les Vietnamiens interrogés, 39% ont déclaré qu’ils consommaient moins d’animaux sauvages ou avaient cessé d’en consommer à cause de la crise sanitaire - ce chiffre reste stable par rapport aux 41% en 2020. En Thaïlande, ce taux a presque doublé, passant de 21% en 2020 à 41% en 2021 alors qu’il est de 28% en Chine. Cependant, il reste 9% des personnes ayant l’intention d’acheter des produits de la faune à l’avenir.

La pandémie a bouleversé la vie des gens et forcé les humains à réfléchir plus profondément à leurs relations avec la nature. Le seul moyen de prévenir de futures pandémies est de réduire les activités humaines destructrices qui entraînent un recul de la nature - telles que déforestation, commerce et consommation non durables d’espèces sauvages - plutôt que de réagir aux épidémies après leur apparition.

"On estime que la prévention des pandémies coûte 100 fois moins cher que d’y répondre. La crise sanitaire a clairement montré qu’investir dans la santé et la nature est le seul moyen d’éviter de payer à nouveau un prix social et économique aussi terrible à l’avenir", a estimé Marco Lambertini, directeur général du WWF International.

Prévenir les risques de futures épidémies

Patrouilles dans le Parc national de Xuân Son, province de Phu Tho (Nord).
Photo : Vu Sinh/ VNQ/CVN

Nguyên Dào Ngoc Vân, directrice nationale du WWF-Vietnam, a fait remarquer : "En juillet 2020, le Premier ministre vietnamien a publié une directive sur les solutions d’urgence pour la gestion des animaux sauvages. Nous souhaitons que le gouvernement dirige étroitement la mise en œuvre de la directive en récompensant les ministères, secteurs et régions pour leur bonne conformité, tout en gérant strictement localement les risques".

"La fermeture des marchés d’animaux sauvages, soutenue par près de 90% de la population, est une opportunité pour le gouvernement d’éradiquer la capture d’oiseaux sauvages et la déforestation, afin de prévenir les sources d’infection
et les risques de futures épidémies"
, a-t-elle ajouté.

Les résultats du rapport "COVID-19 - un an plus tard" constituent une base importante pour le Vietnam et d’autres pays de la région pour envisager des décisions sur la fermeture des marchés d’animaux sauvages et de protection des forêts.

Le WWF appelle les décideurs à inclure les interventions nécessaires pour lutter contre les principaux moteurs des épidémies de zoonoses dans leurs plans de prévention des pandémies. La protection des forêts et la fermeture des marchés d’animaux sauvages, par exemple, aidera à rétablir la faune sauvage et à maintenir la biodiversité locale et mondiale qui aidera naturellement à réguler les maladies, ainsi qu’à assurer une utilisation durable des ressources naturelles. Pour soutenir la lutte contre le COVID-19, il est fortement recommandé aux citoyens de ne pas acheter, vendre ou consommer de produits de la faune.

Huong Linh/CVN

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