Le Vietnam évacue ses ressortissants de Libye

Le Vietnam accélère l’évacuation de quelque 1.550 ressortissants de Libye le plus vite possible en raison des combats qui y font rage depuis la mi-juillet.

En 2011, le Vietnam a évacué ses ressortissants de Libye.


Sur instruction du gouvernement et du ministère des Affaires étrangères, l’ambassade coordonne activement des efforts pour rapatrier au plus tôt les travailleurs, notamment ceux à Tripoli et Benghazi, a indiqué à un correspondant de la VNA au Moyen-Orient l’ambassadeur du Vietnam en Libye, Dào Duy Tiên.
Avant l’intensification des violences ces derniers jours, environ 220 travailleurs vietnamiens se trouvaient à Tripoli et Benghazi, les autres résidant dans des régions jusqu’à présent épargnées par les affrontements.
Le chaos en Libye est nourri notamment par les profondes divisions entre islamistes et nationalistes, qui minent depuis des mois la vie politique et qui se transposent sur le terrain avec des combats entre milices rivales.
À Al-Qubbah, ville d’Al-Beida (Est), la situation reste calme, mais l’employeur s’est arrangé pour faire faciliter le retour des travailleurs, par crainte du risque d’extension de l’instabilité, a fait savoir Trân Van Hùng, gestionnaire des travailleurs du projet "2000 Housing Project" du sud-coréen Hyundai Amco.
Ce chantier se trouve à proximité d’un petit aéroport qui reste ouvert, Hyundai Amco a travaillé avec des responsables de l’aéroport et affrété un avion pour évacuer ses travailleurs, a-t-il dit au correspondant de la VNA au Moyen-Orient, indiquant que le premier vol transportant quelque 150 ouvriers vietnamiens devrait transiter par l’Égypte mardi 5 août.

Plan d’évacuation
Pham Dac Binh, contremaître de la société Saraya sur un chantier près de la frontière tuniso-libyenne, a dit que les 16 travailleurs vietnamiens sur place aspirent à retourner le plus vite possible au Vietnam même si la situation sécuritaire sur place est normale. Leur rapatriation est prévue la semaine prochaine, via la Tunisie voisine.
De son côté, Bui Sy Phong, gestionnaire des travailleurs à la centrale thermique d’Al-Khalij, province de Sirte (nord) a fait savoir que ses compatriotes ont été très inquiets après l’éclatement des violences en Libye et se demandaient comment la situation va évoluer.
Mais quand la compagnie pour laquelle ils travaillent et l’ambassadeur du Vietnam en Libye les ont contactés et surtout après qu’ils ont été informés d’un plan d’évacuation, ils se sont sentis rassurés, a-t-il poursuivi.
Les violences des derniers jours ont poussé la République de Corée, le Vietnam et les Philippines à évacuer leurs ressortissants. Les 9 et 10 août, le sud-coréen Hyundai devrait affréter deux avions pour transporter tous ses ouvriers de l’aéroport de Misrata à Istanbul, en Turquie, où ils vont prendre un autre vol pour le Vietnam.
À Sirte, loin des zones de combat, la vie suit son cours normal. Mais plus de 130 ouvriers vietnamiens ne cachent pas leur perplexité suite au rapatriement des ouvriers philippins et sud-coréens par leurs pays respectifs. Ils souhaitent à leur tour rentrer au plus vite au Vietnam, selon Dinh Van Xô, qui travaille pour le sud-coréen Doosan le chantier de centrale thermique d’Al-Khalij.
Nguyên Trong Thân, contremaître de la compagnie ANC à Ghadamès, dans l’Ouest de ce pays, a fait savoir que les 49 travailleurs vietnamiens au "Camp 1" se rendent au travail tous les jours bien qu’ils n’aient pas reçu le salaire qui leur étaient dû en juin et juillet, alors que la nourriture se raréfie à cause des difficultés d’approvisionnement.
Tous les ouvriers vietnamiens du "Camp 1" ne veulent pas cependant abandonner leur poste malgré les risques, de même que les 19 nouveaux venants, le dont le salaire de deux mois de travail à Ghadamès n’ayant pas encore permis de rembourser de l’argent qu’ils avaient emprunté avant leur départ du Vietnam.
La Libye est le théâtre depuis la mi-juillet d’affrontements meurtriers entre diverses milices à Tripoli, la capitale, et à Benghazi, ville de l’est dont la principale base militaire est tombée aux mains de groupes jihadistes. En deux semaines, ces violences ont fait au moins 200 morts et près d’un millier de blessés, selon le ministère libyen de la Santé.
Les Libyens espèrent que le nouveau parlement issu des élections du 25 juin parviendra, grâce à la légitimité des urnes, à imposer un arrêt des combats. La nouvelle Chambre des représentants doit entrer en fonction le 4 août et siègera à Benghazi.

VNA /CVN

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