>>Coronavirus : le point sur la pandémie dans le monde
>>COVID : le variant Omicron se répand, le monde isole l'Afrique australe
Une soignante s'apprête à faire un test anti-COVID à une voyageuse à l'aéroport international OR Tambo de Johannesburg, le 27 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après la Belgique, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Italie, la République tchèque a annoncé un premier cas sur une patiente COVID-19 hospitalisée avec de légers symptômes à Liberec (Nord). Elle était vaccinée et s'était rendue en Namibie, avant de regagner la République tchèque via l'Afrique du Sud et Dubaï, selon le chef du gouvernement.
À Amsterdam, une soixantaine de passagers, débarqués vendredi 26 novembre de Johannesburg et du Cap, étaient toujours en quarantaine près de l'aéroport. "Le variant Omicron a probablement été trouvé parmi les personnes testées", a indiqué l'Institut national de santé publique (RIVM), en attendant des résultats définitifs prévus dimanche 28 novembre.
Premier à suspendre les vols depuis l'Afrique du Sud, le gouvernement britannique a annoncé un durcissement des règles d'entrée pour les arrivants de toutes provenances : test PCR et isolement obligatoires jusqu'au résultat, parallèlement au retour du masque obligatoire dans tous les commerces.
La Suisse a également annoncé que les personnes en provenance des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de République tchèque, d'Égypte et du Malawi devaient présenter, à l'embarquement et à l'entrée en Suisse, un test COVID négatif et se placer 10 jours en quarantaine.
C'était déjà le cas depuis vendredi soir 26 novembre pour les personnes en provenance de plusieurs pays d'Afrique australe, de Belgique, d'Israël et de Hong Kong.
Toute personne "contact" d'une autre, testée positive au nouveau variant devra être isolée même si elle est vaccinée, a pour sa part annoncé samedi soir le ministère français de la Santé.
Risque "élevé à très élevé" pour l'Europe
Plus tôt samedi 27 novembre, le ministère britannique de la Santé avait annoncé avoir identifié "deux cas de COVID-19 comprenant des mutations compatibles avec B.1.1.529", précisant que ces "deux cas britanniques du variant Omicron" étaient liés et avaient été identifiés après "un voyage en Afrique australe", où Omicron a été la première fois identifié cette semaine.
Les annonces se sont enchaînées : deux cas confirmés en Allemagne chez des voyageurs arrivés d'Afrique du Sud à l'aéroport de Munich (Sud), un autre suspecté chez un voyageur arrivé à l'aéroport de Francfort (Centre de l'Allemagne), un premier cas en Italie chez un homme de la région de Naples (Sud) revenu du Mozambique...
La veille et l'avant-veille, des cas avaient été signalés à Hong Kong, en Israël sur une personne revenue du Malawi et au Botswana, ainsi que sur une vingtaine de personnes en Afrique du Sud, pays avancé scientifiquement et premier à donner l'alerte.
Nombre de nouveaux cas de COVID-19 recensés sur 7 jours et évolution par rapport à la semaine précédente, par pays, au 25 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le nouveau variant a été classé comme "préoccupant" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a toutefois déconseillé les restrictions sur les voyages et qui estime qu'il faudra "plusieurs semaines" pour comprendre la virulence du nouveau variant.
Depuis fin 2019, le COVID-19 a fait au moins 5,18 millions de morts dans le monde, selon un décompte de l'AFP.
L'agence de santé de l'Union européenne a renforcé l'inquiétude en soulignant que ce nouveau variant B.1.1.529 représentait un risque "élevé à très élevé" pour l'Europe.
Selon le groupe d'experts de l'OMS, les données préliminaires sur ce variant suggèrent qu'il présente "un risque accru de réinfection" comparé aux autres variants, dont le Delta, actuellement dominant et déjà très contagieux.
Washington salue la "transparence" sud-africaine
Sur tous les continents, des pays se sont fermés à l'Afrique australe, et notamment son principal hub aérien de Johannesburg où c'était la foire d'empoigne vendredi et samedi pour attraper un vol de retour.
Les restrictions de voyage, outre l'Afrique du Sud, concernent le Botswana, le Zimbabwe, la Namibie, le Lesotho, l'Eswatini, le Mozambique et dans certains cas le Malawi.
Des voyageurs face aux écrans annonçant les vols annulés depuis l'aéroport OR Tambo de Johannesburg, en Afrique du Sud, le 27 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Afrique du Sud est "punie" pour avoir détecté le variant Omicron, a dénoncé samedi 27 novembre le gouvernement de Pretoria, dénonçant un phénomène de "panique" et des mesures "draconiennes" injustifiées.
"Certains dirigeants cherchent des boucs émissaires pour résoudre un problème qui est mondial", a dénoncé vendredi 26 novembre le ministre sud-africain de la Santé Joe Phaahla, dont le pays tire d'importants revenus du tourisme.
Washington a toutefois salué samedi soir 27 novembre "le gouvernement sud-africain pour sa transparence dans le partage de ces informations, qui devraient servir de modèle pour le monde", ce qui rappelle en creux les accusations américaines à l'encontre de Pékin dans la gestion initiale du coronavirus.
Dans le sillage de plusieurs pays européens, les États-Unis ont eux aussi interdit l'entrée aux voyageurs venant d'Afrique australe, hormis les ressortissants américains et les résidents permanents.
Le Canada, le Brésil et plusieurs pays arabes dont l'Arabie saoudite ont également adopté des interdictions.
En Asie, des restrictions s'appliquent également au Japon, en République de Corée, et bientôt en Thaïlande.
Craintes pour l'économie mondiale
L'apparition du variant Omicron intervient alors que l'Europe affronte déjà une flambée épidémique à laquelle elle répond par un retour à des restrictions sanitaires, pas toujours bien acceptées.
Les Pays-Bas, théâtre d'émeutes le week-end dernier, ont annoncé vendredi 26 novembre la fermeture de 16h00 à 04h00 GMT des bars, restaurants et magasins non essentiels.
Carte du monde plaçant les principaux marchés boursiers, chahutés vendredi par un nouveau variant du COVID-19 découvert en Afrique du Sud. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le nouveau variant a aussi suscité des craintes pour la reprise économique mondiale, faisant baisser le cours du pétrole. La bourse de Paris a connu vendredi sa pire séance de baisse depuis mars 2020 et Londres depuis juin 2020.
Près de 54% de la population mondiale a reçu au moins une dose de vaccin contre le COVID-19, mais seulement 5,6% dans les pays à faible revenu, selon le site Our World in Data. En Afrique du Sud, pays le plus touché du continent, seuls 23,8% des habitants sont complètement vaccinés.