>>Après le naufrage de migrants dans la Manche, cinq passeurs interpellés
>>Près de 250 migrants secourus lors de tentatives de traversée de la Manche
Des migrants secourus en mer par la RNLI débarquent sur une plage de Dungeness, au sud-est de l'Angleterre, le 24 novembre. |
Réunissant les ministres en charge de l'immigration allemand, néerlandais, belge, français, ainsi que la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, cette réunion intergouvernementale de travail débutera à 15h00 dans la ville portuaire du nord de la France. Les agences européennes de police criminelle Europol et des frontières Frontex y seront représentées.
La rencontre a pour objet "la lutte contre l’immigration clandestine et les réseaux de passeurs", selon la note de presse du ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, samedi soir 27 novembre. Il s'agit de renforcer "la coopération opérationnelle dans la lutte contre les passeurs car ce sont des réseaux internationaux qui opèrent dans différents pays européens", argumente pour l'AFP l'entourage du ministre.
La réunion se déroulera toutefois sans la partie britannique, pourtant concernée au premier chef : M. Darmanin a annulé la participation de son homologue Priti Patel, vendredi 26 novembre, en riposte à une lettre publiée jeudi soir 25 novembre sur Twitter par Boris Johnson, demandant à Paris de reprendre les migrants arrivant en Grande-Bretagne depuis la France.
Dans un message à Mme Patel, M. Darmanin s'est dit "déçu" des exigences du Premier ministre britannique et a jugé "encore pire" leur publication. Le président Emmanuel Macron avait lui aussi tancé M. Johnson pour des méthodes "pas sérieuses".
"Défi partagé"
Samedi 27 novembre, le vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas a estimé qu'il revenait à la Grande-Bretagne de résoudre ses problèmes relatifs à l'afflux des migrants.
Localisation et chronologie des accidents mortels dont ont été victimes les migrants tentant de rejoindre le Royaume-Uni, de janvier 2014 à novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Royaume-Uni "a quitté l'Union européenne", en conséquence il "doit à présent décider comment organiser la gestion du contrôle de ses frontières", a affirmé M. Schinas.
Le naufrage, qui a coûté la vie à au moins 27 personnes mercredi 24 novembre, est le pire drame migratoire dans la Manche, désormais sillonnée quotidiennement à bord de fragiles embarcations par des migrants tentant de rallier les côtes anglaises.
Ces traversées se sont développées depuis 2018 face au bouclage du port de Calais et d'Eurotunnel, que les migrants empruntaient en se cachant dans des véhicules.
Le gouvernement britannique a insisté samedi 27 novembre sur le fait que les relations avec la France restaient "fortes". La lettre (de M. Johnson) "reconnaît absolument tout ce que le gouvernement et les autorités françaises ont fait, qu'il s'agit d'un défi partagé", a assuré à la BBC le secrétaire d'État britannique à la Sécurité, Damian Hinds.
"Mais maintenant, particulièrement poussés par cette terrible tragédie, nous devons aller plus loin, approfondir notre partenariat, élargir ce que nous faisons, élaborer de nouvelles solutions", a-t-il ajouté.
AFP/VNA/CVN