>>L'UE hausse le ton contre AstraZeneca
Un homme porte un masque contre le COVID-19 dans une station du métro de Mexico, le 28 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Basée à Amsterdam, l'EMA a prévu une conférence de presse virtuelle à 14h00 GMT.
Ce verdict intervient sur fond de regain épidémique et d'inquiétudes en Europe après que la commission de vaccination allemande a déconseillé jeudi 28 janvier le vaccin AstraZeneca pour les plus de 65 ans.
Une équipe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a de son côté entamé des investigations ultra-sensibles sur les origines de la pandémie en Chine, où elle s'était déclarée il y a plus d'un an.
Les États-Unis, où des premiers cas du variant sud-africain du COVID-19 ont été détectés, ont exigé une enquête "claire et poussée". Pékin, qui ne veut pas se voir mis en cause, a répliqué en rejetant toute "ingérence politique".
Le laboratoire britannique AstraZeneca a officiellement demandé le 12 janvier l'autorisation de son vaccin dans les 27 pays membres de l'UE ainsi qu'en Islande, Liechtenstein et Norvège.
"Le vaccin COVID-19 d'AstraZeneca est actuellement recommandé uniquement pour les personnes âgées de 18 à 64 ans", a écrit jeudi 28 janvier la commission allemande de vaccination (STIKO) dans un document consulté par l'AFP. Son avis précise que "les données disponibles actuellement sont insuffisantes pour évaluer l'efficacité du vaccin au-delà de 65 ans".
AstraZeneca a aussitôt réagi assurant que "les dernières analyses (...) confirment l'efficacité du vaccin dans le groupe des plus de 65 ans".
Si approuvé, ce vaccin sera le troisième à obtenir le feu vert de l'EMA après ceux de Pfizer-BioNTech le 21 décembre et de Moderna le 6 janvier.
Brouille entre les 27 et AstraZeneca
Le groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca subit depuis plusieurs jours les foudres des dirigeants de l'Union européenne, en raison de retards de livraisons.
Le vaccin d'AstraZeneca. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
AstraZeneca avait argué la semaine dernière d'une "baisse de rendement" sur un site de fabrication européen, expliquant ne pouvoir livrer qu'"un quart" des doses initialement promises à l'UE au premier trimestre.
Bruxelles, qui a précommandé jusqu'à 400 millions de doses du vaccin AstraZeneca/Oxford, n'est pas convaincu par ces justifications, les jugeant "insatisfaisantes", et a demandé une inspection d'une usine belge du laboratoire.
L'inspection a eu lieu et "certains documents et données" saisis sont "en cours d'examen", a indiqué jeudi soir 28 janvier à l'AFP une porte-parole de l'Agence fédérale belge des médicaments et des produits de santé (AFMPS).
Si l'accès du vaccin AstraZeneca devait être réservé uniquement aux moins de 65 ans, cela contraindrait la plupart des gouvernements européens à réexaminer leur stratégie axée sur la vaccination prioritaire des plus âgés.
Déjà, les pays européens se plaignent de la lenteur de fabrication des vaccins.
À présent, 70% des doses administrés le sont dans les pays riches (Europe, USA et pays du Golfe).
Nouveau vaccin américain
Dans le monde, le COVID-19 a fait au moins 2,17 millions de morts et contaminé plus de 100,8 millions de personnes, selon un bilan établi par l'AFP jeudi 28 janvier. Son variant apparu en Grande-Bretagne s'est étendu à 70 pays et le variant sud-africain à 31 pays, selon l'OMS.
Aux États-Unis, pays le plus touché (plus de 432.603 décès pour plus de 25,7 millions de cas), deux premiers cas du variant sud-africain ont été détectés, en Caroline du Sud.
Depuis les États-Unis, l'entreprise de biotechnologie américaine Novavax a affirmé jeudi 28 janvier que son vaccin en deux doses a montré une efficacité de 89,3% contre le COVID-19, selon les résultats des essais de phase 3.
Mais la nouvelle positive a été assombrie par l'annonce conjointe que le vaccin est bien moins efficace face au variant sud-africain, que les scientifiques considèrent comme plus contagieux.
L'entreprise a assuré qu'elle se lançait immédiatement dans le développement d'un nouveau vaccin ciblant ce variant.
Rester vigilant
En Europe, l'OMS a exhorté jeudi 28 janvier à ne pas "baisser la garde" sur les restrictions qui vont d'ailleurs être renforcées dans certains pays.
Ainsi, l'Allemagne compte imposer une réduction drastique du trafic aérien avec le Royaume-Uni, le Brésil, l'Afrique du Sud et le Portugal, considérés comme les plus affectés par les nouveaux variants. Idem en Colombie où une suspension de toutes les liaisons aériennes avec le Brésil entre en vigueur vendredi 29 janvier.
Le Portugal, où le virus provoque une pression "gigantesque" sur les hôpitaux, a enregistré jeudi 28 janvier un nouveau record de décès, avec 303 morts supplémentaires en 24 heures. Les déplacements non essentiels à l'étranger y sont désormais interdits.
Au Royaume-Uni, premier pays européen à avoir dépassé les 100.000 morts, les autorités vont fermer vendredi 29 janvier à 13h00 GMT leurs frontières aux personnes arrivant des Émirats arabes unis, dont Dubaï très prisé des touristes, ainsi que du Burundi et du Rwanda, afin d'éviter l'importation de nouveaux variants.
Et en Norvège, la fermeture des frontières aux non résidents entre en vigueur vendredi 29 janvier.
AFP/VNA/CVN