>>Coronavirus : le point sur la pandémie
>>Les frontières se ferment face aux variants, Moderna rassure
Une dose du vaccin d'AstraZeneca. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une équipe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sortie de quarantaine, a entamé des investigations ultra-sensibles sur les origines de la pandémie en Chine, où elle s'était déclarée il y a plus d'un an.
Les États-Unis ont réclamé une enquête "claire et poussée". Le régime chinois, qui ne veut pas se voir mis en cause, a répliqué en rejetant toute "ingérence politique".
La pandémie ne cesse de s'aggraver : mercredi 27 janvier, un nouveau record quotidien a été battu, avec 18.000 morts recensés à travers le monde.
Au total, le COVID-19 a fait au moins 2,17 millions de morts et contaminé plus de 100,8 millions de personnes, selon un bilan établi par l'AFP jeudi 29 janvier. Et d'après l'OMS, les nouveaux variants du coronavirus ne cessent de se propager : celui apparu en Grande-Bretagne s'est étendu à 70 pays et le variant sud-africain à 31 pays.
Données "insuffisantes"
Les espoirs reposent sur les vaccins, dont la question de l'efficacité se pose face aux variants. Comme pour le variant anglais, les scientifiques soupçonnent les variants sud-africain et brésilien d'être plus contagieux.
Les laboratoires Pfizer et BioNTech ont assuré jeudi 28 janvier que leur vaccin conservait l'essentiel de son efficacité contre les variants anglais et sud-africain.
La société Moderna a de son côté indiqué que son vaccin restait efficace contre le variant britannique, mais qu'il était moins efficace contre le variant sud-africain.
Quant au remède d'AstraZeneca, la recommandation des experts allemands intervient alors que l'Agence européenne du médicament (EMA), basée à Amsterdam, devrait se prononcer vendredi sur son autorisation dans l'Union européenne. Une conférence de presse virtuelle est prévue à 14h00 GMT.
Faute de preuve d'efficacité pour les plus âgés, "le vaccin Covid-19 d'AstraZeneca est actuellement recommandé uniquement pour les personnes âgées de 18 à 64 ans", écrit la commission allemande de vaccination (STIKO) dans un document consulté par l'AFP. Son avis précise que "les données disponibles actuellement sont insuffisantes pour évaluer l'efficacité du vaccin au-delà de 65 ans".
AstraZeneca a vivement répliqué, assurant que "les dernières analyses (...) confirment l'efficacité du vaccin dans le groupe des plus de 65 ans", selon un porte-parole.
Le vaccin d'AstraZeneca est attendu avec impatience dans l'UE où il doit permettre d'accélérer les campagnes de vaccination, en ajoutant des millions de doses supplémentaires à celles des laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna, les deux premiers produits autorisés sur le continent.
Si son accès devait être réservé uniquement aux moins de 65 ans, cela contraindrait la plupart des gouvernements européens à réexaminer leur stratégie axée sur la vaccination prioritaire des plus âgés.
Une infirmière prépare une seringue avec le vaccin de Pfizer-BioNTech contre le COVID-19 à Budapest (Hongrie), le 28 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les pays européens se plaignent de la lenteur de fabrication des vaccins, mis au point en un temps record.
Pour autant, 70% des doses administrés actuellement le sont dans les pays riches (Europe, USA et pays du Golfe).
Le roi du Maroc Mohammed VI a été vacciné jeudi 28 janvier, donnant le coup d'envoi d'une campagne nationale de vaccination. L'Algérie voisine lui emboîtera le pas samedi 30 janvier avec le vaccin russe Spoutnik V.
Ne pas "baisser la garde"
Aux États-Unis, pays le plus touché au monde (plus de 429.202 décès pour 25.598.359 cas), deux premiers cas du variant sud-africain ont été détectés, en Caroline du Sud. Les autorités de cet État du sud du pays n'ont pas établi de lien entre les deux malades, ni identifié de voyage récent susceptible d'avoir causé ces infections.
En Europe, l'OMS a exhorté jeudi 28 janvier à ne pas "baisser la garde" sur les restrictions.
Certains pays prévoient d'ailleurs de renforcer les contraintes, comme l'Allemagne qui compte imposer une réduction drastique du trafic aérien avec le Royaume-Uni, le Brésil, l'Afrique du Sud et le Portugal, qu'elle considère comme les plus affectés par les nouveaux variants.
Le Portugal, où le virus provoque une pression "gigantesque" sur les hôpitaux, a enregistré jeudi 28 janvier un nouveau record de décès, avec 303 morts supplémentaires en 24 heures. Les déplacements non essentiels à l'étranger y sont désormais interdits.
Au Royaume-Uni, premier pays européen à avoir dépassé les 100.000 morts, la pression sur le système hospitalier reste forte.
Les autorités britanniques vont fermer vendredi 30 janvier à 13h00 GMT leurs frontières aux personnes arrivant des Émirats arabes unis, afin d'éviter l'importation de nouveaux variants.
En France, le Parlement doit trancher la semaine prochaine sur de nouvelles restrictions qui pourraient être dévoilées par le président Macron ce week-end ou lundi 1er février.
Documents saisis
Le laboratoire britannique AstraZeneca subit depuis plusieurs jours les foudres des dirigeants de l'Union européenne, en raison de retards de livraisons.
AstraZeneca avait argué la semaine dernière d'une "baisse de rendement" sur un site de fabrication européen, expliquant ne pouvoir livrer qu'"un quart" des doses initialement promises à l'UE au premier trimestre.
Bruxelles, qui a précommandé jusqu'à 400 millions de doses du vaccin AstraZeneca/Oxford, n'est pas convaincu par ces justifications, les jugeant "insatisfaisantes", et a demandé une inspection d'une usine belge du laboratoire.
L'inspection a eu lieu et "certains documents et données" saisis sont "en cours d'examen", a indiqué jeudi soir 28 janvier à l'AFP une porte-parole de l'agence fédérale belge des médicaments et des produits de santé (AFMPS).
AFP/VNA/CVN