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Des Londoniens se détendent sur une pelouse au pied du Tower Bridge, le 26 mai 2017 à Londres. |
AFP/VNA/CVN |
Immédiatement reconnaissable avec son élégant duo de tours et son tablier s'ouvrant en son milieu pour laisser passer les bateaux, l'ouvrage est aujourd'hui un des symboles de la capitale britannique. Mais tout aurait pu être bien différent.
Ce chef-d'œuvre aux airs de château de conte de fée suspendu au-dessus des eaux était en effet l'un des 50 projets proposés au XIXe siècle pour traverser la Tamise tout en permettant le passage des bateaux, dans ce qui était alors le port le plus fréquenté du monde. "Il y avait toutes sortes d'idées bizarres et merveilleuses", explique le "bridge master" Chris Earlie, responsable du fonctionnement du Tower Bridge.
L'un des projets imaginait ainsi un système de routes s'élevant en spirale, "comme dans les parkings", et reliées en leur sommet par un pont surélevé, raconte-t-il.
Un autre prévoyait une très longue voie d'accès en pente débutant bien en amont du pont, "mais il fut découvert que les chevaux qui tiraient des charrettes s'épuisaient avant d'atteindre le sommet!", ajoute-t-il.
Parmi les autres idées recalées: un pont rotatif et même un tunnel. C'est celle de l'ingénieur John Wolfe Barry qui fut finalement retenue: un pont s'ouvrant en son milieu, avec d'énormes chambres aux pieds des deux tours pour accueillir le contrepoids du tablier.
"Pas d'équivalent dans le monde"
Cette image montre le Tower Bridge durant sa construction en 1893, à Londres. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Des maquettes de projets alternatifs seront installées dimanche 30 juin sur le Tower Bridge, tandis que des acteurs en costumes victoriens se promèneront en jouant ouvriers, ingénieurs et autres personnages de l'époque.
Douze concerts sont également prévus dans les salles de contrepoids. Au programme, des compositions originales conçues pour s'accorder avec les sons naturels du pont, du bruit des voitures qui l'empruntent à celui des eaux de la Tamise.
Huit années ont été nécessaires pour construire le Tower Bridge, inauguré le 30 juin 1894 par les futurs roi Edouard VII et reine Alexandra. L'ouvrage avait coûté environ 1,6 million de livres, soit environ 200 millions de livres (223 millions d'euros) aujourd'hui.
À l'époque, les critiques ne l'avaient guère épargné, jugeant son style gothique victorien démodé et peu ambitieux. Mais l'histoire leur a donné tort, le Tower Bridge devenant rapidement très populaire. Au cours de sa première année, le pont, dont le tablier est actionné par un moteur à vapeur, s'était ouvert plus de 6.000 fois.
Aujourd'hui alimenté au mazout et à l'électricité, il s'ouvre environ 850 fois par an, principalement pour les bateaux de tourisme. Mais certains capitaines n'hésitent pas à choisir des mâts un peu plus hauts juste pour le plaisir de le voir en action.
Surmonté de ses deux célèbres tours culminant à 65 m, le pont enjambe la Tamise sur quelque 250 m. Quelque 40.000 personnes et 21.000 véhicules l'empruntent chaque jour. "Il n'a toujours pas d'équivalent dans le monde", affirme le "bridge master", en soulignant que l'ouvrage recouvre en une seule construction trois types de ponts différents: suspendu, basculant (qui s'ouvre) et à poutres.
Signe de son indéniable popularité, le Tower Bridge a été visité par près de 900.000 personnes en 2018, et continue d'inspirer des projets de construction de par le monde. Il dispose ainsi d'une réplique à quatre tours à Suzhou, en Chine, et une autre est en cours de réalisation aux Philippines.
Construction emblématique, le Tower Bridge fait aussi les délices des instagrameurs et autres adeptes des réseaux sociaux, contribuant à forger l'image de Londres pour les années à venir.