>>Le tir à la corde, candidat au patrimoine culturel immatériel
Le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a remis, le 21 avril, le certificat de reconnaissance du tir à la corde en position assise comme patrimoine culturel immatériel national, aux cadres et habitants du quartier de Thach Bàn (arrondissement de Long Biên, Hanoi) - qui sont les garants de ce jeu rituel.
Le tir à la corde en position assise à la Fête du temple de Trân Vu à Thach Bàn, dans l’arrondissement de Long Biên, Hanoi. |
Organisé chaque année le 3e jour du 3e mois lunaire - qui correspond au jour de naissance du Saint Huyên Thiên Trân Vu et à la Fête traditionnelle de Thach Bàn -, ce jeu provient d’une histoire transmise oralement.
Un jeu, une légende
Ngô Quang Khai, chef du comité de gestion du temple de Trân Vu, raconte que deux villages: Duong et Dia (actuellement quartier de Thach Bàn) connurent autrefois une grande sécheresse. Seul un puits parmi les 12 creusés était encore en mesure de donner de l’eau. Une querelle éclata entre de jeunes hommes des deux villages, les uns venus puiser de l’eau, les autres voulant la garder. De peur que le précieux liquide s’échappe du tonneau en rotin à cordes, les deux bandes rivales se mirent en position assise avant de tirer de chaque côté pour tenter d’arracher le tonneau des mains de leurs adversaires. La légende précise que les jeunes du village de Duong eurent le dernier mot.
C’est alors devenu un jeu, pratiqué jusqu’à ce jour par les habitants de Thach Bàn. Et le Professeur Nguyên Van Huy, membre du Conseil du patrimoine culturel national, de préciser que la signification et les valeurs culturelles de ce jeu ont été préservées dans leur intégralité : «Ce tir à la corde va bien au-delà d’un simple jeu folklorique. Il s’agit d’un rite spirituel original afin de prier pour un temps clément, des récoltes abondantes ainsi que la chance et le bonheur pour les habitants». Les prières se font donc au moyen d’une joute entre deux équipes constituées de jeunes hommes célibataires. La corde est attachée à un mât rituel planté au cœur de la maison communale. Peu importe le vainqueur, l’essentiel est ailleurs.