L’établissement fondé par le célèbre clown russe Iouri Kouklatchev, qui dirige le théâtre avec ses deux fils Dmitri et Vladimir, a rouvert ses portes récemment après avoir été rénové de fond en comble.
À peine entré dans le théâtre des chats, situé dans le centre de Moscou, on est dans l’ambiance avant même le début du show. Les chats sont partout : certains observent l’arrivée des spectateurs depuis des «loges» à la paroi vitrée, d’autres courent déjà dans la salle, sur le devant de la scène.
La sonnette retentit, le rideau s’ouvre, et les prouesses s’enchaînent : un chat marche sur une roue que fait tourner un clown dompteur, un autre se tient sur les pattes arrière sur une planche à roulettes qui avance doucement pendant que d’autres félins perchés au-dessus observent la scène.
Dans un numéro de magie accompagné d’un roulement de tambour, un chat surgit tel une colombe cachée sous un tissu dans la main d’un clown, sous les applaudissements du public composé en majorité d’enfants.
D’autres exercices sont moins acrobatiques mais manifestement tout aussi délicats, laissant percevoir la difficulté du dressage de ces petits félins.
Un métier de père en fils
«Avec les chats, c’est de l’improvisation à chaque spectacle», explique Vladimir Kouklatchev, fils cadet de Iouri. «Les chats fonctionnent beaucoup à l’instinct, il faut toujours être derrière eux, car ils font un peu ce qu’ils veulent», ajoute-t-il.
Certains chats aiment la scène et adorent qu’on les regarde avec attention. |
«Certains chats aiment la scène, ils adorent qu’on les regarde avec attention, tandis que d’autres n’aiment pas le bruit ou la lumière, restent assis sans bouger», observe Vladimir Kouklatchev. Cet ancien danseur de ballet âgé de 30 ans raconte qu’il lui a fallu un an pour s’habituer au dressage de chats. «Avec un chien c’est plus simple, on lui montre une fois ce qu’il faut faire et c’est bon», à l’image de celui resté sagement assis sur un tabouret avec quelques aboiements lors de ce spectacle en avril, ajoute-t-il.
Son père Iouri, légendaire clown, s’était lancé dans le dressage des chats pour se démarquer de la concurrence et a crée ce théâtre en 1990, raconte le fils. Ce choix semble lui avoir souri au regard du succès de ce théâtre de l’avenue Koutouzov, devenu une institution à Moscou.
Avant les travaux de restauration des locaux, des associations de défense des animaux avaient réclamé l’interdiction des spectacles, affirmant que les animaux subissaient de mauvais traitements. Mais Vladimir Kouklatchev a balayé ces critiques, soulignant que des contrôles effectués récemment n’avaient constaté aucune violation. À l’issue d’un spectacle en avril, nombre d’enfants se montraient enthousiastes, à l’image de Daria Kalinovitch.
«J’ai beaucoup aimé voir les chats sauter de haut en bas, courir derrière une balle et faire des tours d’adresse», a dit la fillette. Si chaque spectacle mobilise une vingtaine de chats, le théâtre en compte une centaine au total.
Le voleur de chat, Le chat botté, Casse-noisette et Le roi des rats et même, Le lac des cygnes : les spectacles se succèdent toute l’année et sont assurés en alternance par trois équipes animées par le père Kouklatchev et ses deux fils.
Outre la Russie, le théâtre des chats s’est déjà produit dans de nombreux pays tels la France, le Canada, le Japon, les États-Unis et la Chine.
AFP/VNA/CVN