Dans Tempus fugit ? (Le temps s’enfuit?), le 10e opus de la compagnie franc-comtoise, 13 funam-bules, clowns et musiciens se croisent et se toisent sur scène, autour du thème de la transmission et du temps qui passe, si cher à la tradition horlogère régionale.
L’omniprésence de la musique, partie intégrante de la représentation, est une des spécificités du Cirque Plume. |
Depuis ses débuts en 1983, le Cirque Plume a attiré près de deux millions de spectateurs cumulés, à la faveur de grandes tournées en France et à l’étranger. Quelque 250 représentations de Tempus Fugit ? Une ballade sur le chemin perdu sont d’ores et déjà programmées d’ici 2015. Le spectacle tiendra notamment l’affiche à Paris pendant trois mois, fin 2014.
Pour Bernard Kudlak, auteur, metteur en scène et cofondateur de la compagnie, ce spectacle «sera une manière de passer la main aux jeunes artistes», 30 ans après la fondation de la troupe, et un an après la mort du compositeur historique des musiques des spectacles, Robert Miny.
L’omniprésence de la musique, partie intégrante de la représentation, est une des spécificités du Cirque Plume. Pas de piste circulaire, mais une scène de théâtre, pas d’animaux dressés, mais une poésie des corps et des images : dès le début de leur aventure, entamée à Besançon (Est de la France) en 1983, les Plume se sont démarqués du cirque traditionnel à la Zavatta, Gruss ou Pinder.
La troupe de Bernard Kudlak «a rompu avec les numéros autonomes du cirque traditionnel pour choisir une écriture poétique centrée sur un propos. Elle a introduit la notion d’auteur et de metteur en scène dans le cirque», analyse Julien Rosemberg, directeur du Hors Les Murs, le centre national de ressources des arts de la rue et des arts du cirque.
«Enchanter le monde»
Le Cirque Plume «a servi de canon au cirque contemporain et il est devenu, avec d’autres (Archaos, Cirque Baroque...), l’une des icônes du Nouveau cirque», estime-t-il.
Quelque 250 représentations de Tempus Fugit? Une ballade sur le chemin perdu sont d’ores et déjà programmées d’ici 2015. |
La compagnie est née au lendemain d’années 70, d’une bande de copains qui ne «savait rien faire», mais animée d’une furieuse envie «d’être marginal, de faire la fête et d’enchanter le monde».
«Le cirque traditionnel connaissait une crise majeure, d’aucuns prétendaient même que c’était la fin de cet art. On est arrivé avec un autre regard, on est arrivé pour créer des poèmes», se souvient Bernard Kudlak pour qui «le cirque est la nostalgie du paradis, où tout est possible».
«Le renouveau du cirque, désormais riche de beaucoup de formes différentes, a permis de faire revenir le public dans les chapiteaux», constate Bernard Kudlak, fier d’avoir «touché plein de gens» et d’avoir réussi «à mélanger les âges et les classes sociales».
Pour l’acrobate Sandrine Juglair, 30 ans, qui vient de rejoindre la troupe bisontine, «l’énorme tournée prévue est très intéressante pour les artistes, car il y a peu de compagnies qui proposent autant de dates».
Un tel dispositif est d’ailleurs indispensable à l’équilibre financier du projet, souligne M. Kudlak. «On s’autofinance toujours à 85%. C’est un exercice de funambule, au moindre coup de vent, on est en déséquilibre», constate le metteur en scène, regrettant que «les cirques ne soient pas encore subventionnés à la hauteur de leur place dans l’art français».
AFP/VNA/CVN