Chaque année, un jour avant le Têt hàn thuc, c’est le même rituel : Mme Thanh, une enseignante à la retraite vivant à Hanoi, se rend au marché pour aller chercher quelques centaines de grammes de haricots mungo, des bâtonnets de sucre brunâtres, des graines de sésame et de la farine de tapioca. La destination suivante est un kiosque tout près de chez elle où est installé un petit panneau néanmoins bien visible sur lequel il est écrit Xay bôt ! (qui signifie moudre du riz !). Après quelques minutes d’attente, le patron lui donne un sac plastique contenant de la pâte de riz gluant, l’un des ingrédients indispensables pour la préparation des gâteaux de riz sucrés pour le lendemain.
Les banh trôi (gauche) et banh chay, des boullettes de riz sucrées indispensables lors du Têt hàn thuc. |
«Le 3e jour du 3e mois lunaire, les Vietnamiens fêtent le Têt +hàn thuc+, qui signifie +aliment froid+. Ce jour-là, on mange des +banh trôi+ et +banh chay+. Ce sont des boulettes de riz sucrées à la saveur quelque peu différente en fonction de leur méthode de préparation», présente-t-elle.
Boulettes de riz sucrées
Si Mme Thanh reconnaît qu’aujourd’hui, il est tout à fait possible d’acheter ces aliments tout prêts, elle se refuse à le faire. Elle a appris de sa mère les recettes des banh trôi et banh chay, qu’elle connaît par cœur depuis ses dix ans.
Pour les banh trôi, il faut former des boulettes de pâte de la taille d’un œuf de caille avec un morceau de sucre placé au centre. Ensuite, les boulettes sont placées entre les mains pour obtenir une forme bien ronde et lisse. Elles seront ensuite plongées dans de l’eau bouillante jusqu’à ce qu’elles flottent à la surface, puis mises dans l’eau froide pour éviter qu’elles ne se collent les unes aux autres avant d’être déposées sur de petites assiettes avec des graines de sésames grillées semées au dessus.
Les banh chay sont plus grands. Ce sont des boulettes un peu aplaties dans lesquelles on place en leur centre de la pâte de haricot mungo cuite qui servira de garniture. La cuisson est la même que pour le banh trôi, sauf qu’après être sorties de l’eau bouillante, elles seront placées dans un bol (trois ou quatre par bol) et arrosées de sirop et de farine de tapioca sucrée, avec au dessus quelques graines de haricots cuites.
Avant d’être dégustés froids, ces gâteaux seront présentés avec des fruits frais sur l’autel des ancêtres comme offrandes.
Texte et photo : Bùi Phuong/CVN