Le taux de créances douteuses pourrait s’élever à 8,86%

Le plan de restructuration du système des institutions de crédit a récolté des succès encourageants. Pourtant, la Banque d’État du Vietnam avertit sur un taux réel de créances douteuses très élevé par rapport à l’encours total.

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Les mesures prises par le gouvernement et la Banque d’État du Vietnam (BEV) ont permis d’aboutir fin 2016 à un ratio de créances douteuses de 2,46% au sein du système bancaire. Un résultat en deçà de la limite des 3% fixée par les autorités. Pourtant, ce taux devrait atteindre 8,86% si on ajoute les dettes à solvabilité douteuse rachetées par la Compagnie de gestion des actifs du Vietnam (VAMC), ainsi que les créances exposées au risque d’être irrécouvrables chez les banques.

Le chiffre réel des créances douteuses pourrait dépasser 487.000 milliards de dôngs.

Sur 5.505.406 milliards de dôngs de l’encours total des institutions de crédit, le chiffre réel des créances douteuses pourrait dépasser 487.000 milliards. Pour remédier à cet état de chose, le gouverneur de la BEV, Lê Minh Hung, a signé le 30 mars 2017 une décision numérotée 625 pour promulguer le plan d’action visant à mieux traiter les créances douteuses et à contrôler l’inflation à moins de 5%. La BEV s’efforce de ramener le taux réel de créances douteuses au-dessous de 3%.

La BEV a tout récemment présenté le projet d’assistance à la restructuration des institutions de crédit et au traitement des créances douteuses. À rappeler qu’un plan de restructuration de ces organismes a été lancé il y a quatre ans. Il a activement contribué à maintenir la stabilité de la macroéconomie, à assurer la sécurité du système bancaire national et à protéger les biens de l’État et des habitants. Les créances douteuses des banques vietnamiennes ont encore augmenté, tandis que le pays manque toujours d’un marché de vente et d’achat des dettes.

Donner des bases saines au système bancaire

En tant qu’organisation intermédiaire qui acquiert les créances résultant de crédits auprès des clients des banques, qui sont pour l’essentiel des entreprises, la VAMC n’a pas beaucoup de compétences en termes de prise de décision sur les biens des débiteurs.

Durant la phase d’évaluation des biens donnés en garantie ou de leur réalisation forcée, les débiteurs n’acceptent pas, dans la plupart des cas, que ceux-ci soient vendus au prix du marché ou, sinon, à la condition que le prix permette de régler intégralement la dette. La VAMC rencontre aussi des difficultés dans la réalisation des garanties immobilières ou dans la saisie des biens en raison de l’absence ou de l’opposition des débiteurs.

En outre, nombre de ces biens, qu’ils soient de sûreté ou bien saisis, font l’objet de litiges de nature civile. Autre problème, du fait que les professionnels et les experts vietnamiens de la finance ne sont pas engagés sur le segment hautement spéculatif des cessions de dettes, l’évaluation de ces créances souffre sur certains points d’un manque de dispositions juridiques. La VAMC ne dispose pas de pouvoir pour pallier à ces carences, de sorte que cela entrave et complique le traitement des créances douteuses.

En 2017, la VAMC se consacre exclusivement au traitement des créances déjà acquises (revente, réalisation des garanties). Pour les organismes de crédit qui souhaitent toujours céder leurs créances à la VAMC, la compagnie les achètera au prix du marché, en limitant l’émission des titres obligataires spéciaux. Dans l’avenir, si les capacités financières de la VAMC sont suffisantes, elle envisagera de prendre des participations au sein d’organismes de crédit, dans le cadre de leurs opérations de restructuration, afin de les soutenir.

Afin d’éviter les risques systémiques pour l’économie nationale que représente un secteur bancaire faible dans le segment du crédit, la BEV entend régler définitivement le problème d’un ratio de créances douteuses trop élevé, ainsi qu’améliorer la qualité du crédit. Une position destinée à donner des bases saines au système bancaire vietnamien et lui assurer de meilleures chances de développement durable d’ici 2020.


Thê Linh/CVN

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