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Selon l’Association nationale du cuir et de la chaussure (Lefaso), en 2016, les exportations ont connu de nombreuses difficultés en raison d’une baisse considérable des commandes de l’Union européenne (UE), et d’exportations irrégulières en ASEAN. À quoi s’ajoutent une hausse des barrières commerciales sur plusieurs marchés, des difficultés de financement des entreprises, et une augmentation du coût des intrants. En 2016, le chiffre d’affaires à l’export du secteur du cuir et de la chaussure s’est établi à 16,2 milliards de dollars, dont 13 milliards pour les chaussures.
Le Vietnam occupe actuellement 11% du marché du cuir et de la chaussure de l’Union européenne. |
Les difficultés persistent en 2017
Les chaussures vietnamiennes évoluent dans un climat d’incertitudes après le retrait des États-Unis du partenariat trans-pacifique (TPP), signé en 2015 par douze pays de la région Asie-Pacifique, avant qu’il n’entre en vigueur. Malgré le sort incertain de cet accord, le secteur vietnamien de la chaussure pourrait poursuivre sur sa lancée dans les temps à venir, a affirmé Diêp Thanh Kiêt, vice-président de la Lefaso.
Selon lui, avec le TPP, les exportations aux États-Unis, qui demeurent le premier importateur de ces produits vietnamiens, auraient connu une croissance forte et rapide du fait de la suppression de la majorité des lignes tarifaires. Ce vaste marché aurait représenté la moitié des exportations vietnamiennes de ce secteur. Toutefois, même hors TPP, les États-Unis resteront le premier importateur avec plus de 30% des exportations vietnamiennes de ces produits, a exprimé Diêp Thành Kiêt.
En 2017, les économistes ont prévu une économie mondiale plus prospère que celle de 2016. La Chine poursuit sa tendance baissière en matière d’investissements dans les secteurs du textile et de la chaussure au profit de celui des hautes technologies. Le Vietnam devrait donc en bénéficier en termes de commandes à l’export. Par ailleurs, l’accord de libre-échange Vietnam - Union européenne (EVFTA) prendra effet début 2018 et ses préférences tarifaires, attrayantes, devraient motiver les investisseurs à s’implanter au Vietnam.
Enfin, le secteur de la chaussure a mené une modernisation de son modèle de production, de ses technologies et de ses équipements, parallèlement au développement des entreprises nationales en vue d’élever productivité et qualité pour l’export. Avec des estimations positives sur le marché mondial et les commandes déjà reçues, le secteur du cuir et de la chaussure s’est fixé un objectif de 18 milliards de dollars de chiffre d’affaires à l’export en 2017, soit une croissance de plus de 10% sur un an, dont plus de 14 milliards dans le seul segment des chaussures.
Opportunités sur le marché de l’UE
Chaque année, le Vietnam produit environ 920 millions de paires de chaussures dont plus de 800 millions sont exportées, faisant du pays le 4e producteur mondial après la Chine, l’Inde et le Brésil, et le 3e exportateur mondial derrière la Chine et l’Italie. Parmi ses 50 débouchés, l’Union européenne est en tête avec plus de 33% des exportations nationales. En 2016, le Vietnam est demeuré le 2e fournisseur des États-Unis, du Japon et de l’Union européenne (UE), derrière la Chine.
Chaque année, le Vietnam produit environ 920 millions de paires de chaussures dont plus de 800 millions sont exportées, faisant du pays le 4e producteur mondial. |
Le Vietnam occupe actuellement 11% du marché du cuir et de la chaussure dans l’UE, et l’accord de libre-échange devrait largement améliorer les exportations de ces produits sur ce marché. Cette estimation optimiste s’explique par une certaine amélioration de l’économie mondiale et par la décision de la Chine de réduire les privilèges accordés aux investisseurs dans les secteurs du textile, du cuir et de la chaussure au profit de filières des hautes technologies, ce qui aurait pour conséquence un déplacement de commandes vers le Vietnam. À cela s’ajoutent les efforts continus du secteur du cuir et de la chaussure pour moderniser la production et exploiter de manière optimale les accords de libre-échange signés avec d’autres pays.
Cependant, un grand défi pour les producteurs du Vietnam, c’est leur dépendance des importations de matières premières. Actuellement, les principales, telles que cuir tanné et moleskine qui sont fabriqués au Vietnam, ne représentent qu’un faible pourcentage. Au dire d’experts, l’État doit accorder des privilèges fiscaux et créer des zones industrielles spécifiques pour le secteur du cuir et de la chaussure afin d’économiser les frais et les ressources, tout en améliorant l’efficacité des chaînes de distribution et d’export. Un arrêté sur le développement des industries auxiliaires a été pris mais, pour le concrétiser, il faut élaborer ses circulaires d’application, et y apporter, le cas échéant, des modifications raisonnables sur proposition des entreprises.